L'histoire a été mainte fois répétée en ces lieux. La courte mais prolifique période caribéenne du réalisateur bis Joe d'Amato marqua durablement l'inconscient du cinéma d'exploitation. Sesso nero, Hard Sensation, Exotic Love, Porno Holocaust, La nuit fantastique des morts-vivants, Orgasmo nero, etc., chacun de ces longs métrages a démontré, à des degrés divers, combien le cadre idyllique de Saint-Domingue offrait à Aristide Massaccesi, de son vrai nom, l'acmé de son art déviant.
Premier film officiel de la série de dizaine de productions tournées en République Dominicaine, Papaya dei Caraibi poursuivait ainsi la démarche entreprise par Joe D'Amato depuis Voluptueuse Laura, en cultivant son attirance pour le genre mondo. Egalement première incursion du réalisateur dans le culte vaudou, religion dont les rites imprégneront durablement les prochains films, le Romain trouvait finalement en cette île paradisiaque, les éléments déterminants pour parfaire sa réputation de spécialiste du cinéma exotique bis italien, qui le feront passer, deux ans plus tard, de l'érotisme soft à la pornographie avec Sesso Nero, premier film hard italien [1] avec Mark Shannon, Annj Goren et Lucia Ramirez.
De cette boîte de Pandore caribéenne éveillant faussement les fantasmes du mâle occidental venu se repaître de clichés, supposés émoustillants, Et mourir... de plaisir, dans sa version française, s'inscrit, on l'aura compris, enfin dans la continuité du cycle Black Emanuelle [2] qui permit à Joe D'Amato de parfaire à la fois sa popularité auprès d'un cercle d'initié.e.s déviant.e.s, et auprès d'une censure goûtant peu à ses excès formels. Mais n'allons pas trop vite.