C'est en 1990, au sortir d'une tournée transatlantique parcourant les États-Unis et le Canada, que le musicien Anouar Brahem rencontra Manfred Eicher, propriétaire du label munichois ECM. De cette première collaboration naquit l'album Barzakh, où Anouar s'adjoignit les services de deux compatriotes, Béchir Selmir au violon et Lassad Hosni aux percussions. Et un premier album qui permit à son auteur de se faire connaitre du public jazz avant de faire plus amples connaissances.
L'année suivante, en octobre 1991, Anouar Brahem enregistra son deuxième opus pour ECM, Conte de l'incroyable amour. A l'instar de son prédécesseur, le disque pourrait apparaitre de prime abord dans la même continuité, or on y voit déjà poindre par touches plusieurs élans émancipatoires.
Premier point qui mérite d'être souligné, Anouar Brahem ne se limita pas dans sa jeunesse à l'écoute de la seule musique arabe, ce dernier n'hésitant pas à explorer d'autres versants des musiques traditionnelles provenant du pourtour méditerranéen, jusqu'à celles plus éloignées, aux confins de l'Iran de l'Inde. De ce fait, après s'être entouré de musiciens tunisiens, Anouar Brahem invita le musicien turc Kudsi Erguner, maître soufi de la confrérie Mevlevi et joueur émérite de naï, flute utilisée traditionnellement lors des cérémonies transes des derviches tourneurs. Autre compatriote d'Erguner, le clarinettiste Barbaros Erköse et de nouveau le tunisien Lassad Hosni aux percussions (bendir et darbouka) complétèrent ce quatuor (on retrouvera ces deux musiciens en trio avec Anouar Brahem en 2000 sur Astrakan Café).
Il est important de souligner le souffle nouveau que va apporter l'apport des deux musiciens turcs, leur approche orientale, et en particulier l'influence de la musique soufi, se mariant divinement bien avec le toucher contemplatif de notre joueur d'oud. De même, dans le prolongement de Barzakh, l'improvisation devient plus encore une pièce maîtresse de cette œuvre, soulignant au besoin le lien universel qui peut lier le jazz et les musiques dites traditionnelles (il suffit de constater par exemple l'influence qu'a pu avoir la musique indienne sur le jazz modal d'un Miles Davis ou d'un John Coltrane).
Un des albums de 1992, rien de moins.
L'année suivante, en octobre 1991, Anouar Brahem enregistra son deuxième opus pour ECM, Conte de l'incroyable amour. A l'instar de son prédécesseur, le disque pourrait apparaitre de prime abord dans la même continuité, or on y voit déjà poindre par touches plusieurs élans émancipatoires.
Premier point qui mérite d'être souligné, Anouar Brahem ne se limita pas dans sa jeunesse à l'écoute de la seule musique arabe, ce dernier n'hésitant pas à explorer d'autres versants des musiques traditionnelles provenant du pourtour méditerranéen, jusqu'à celles plus éloignées, aux confins de l'Iran de l'Inde. De ce fait, après s'être entouré de musiciens tunisiens, Anouar Brahem invita le musicien turc Kudsi Erguner, maître soufi de la confrérie Mevlevi et joueur émérite de naï, flute utilisée traditionnellement lors des cérémonies transes des derviches tourneurs. Autre compatriote d'Erguner, le clarinettiste Barbaros Erköse et de nouveau le tunisien Lassad Hosni aux percussions (bendir et darbouka) complétèrent ce quatuor (on retrouvera ces deux musiciens en trio avec Anouar Brahem en 2000 sur Astrakan Café).
Il est important de souligner le souffle nouveau que va apporter l'apport des deux musiciens turcs, leur approche orientale, et en particulier l'influence de la musique soufi, se mariant divinement bien avec le toucher contemplatif de notre joueur d'oud. De même, dans le prolongement de Barzakh, l'improvisation devient plus encore une pièce maîtresse de cette œuvre, soulignant au besoin le lien universel qui peut lier le jazz et les musiques dites traditionnelles (il suffit de constater par exemple l'influence qu'a pu avoir la musique indienne sur le jazz modal d'un Miles Davis ou d'un John Coltrane).
Un des albums de 1992, rien de moins.