Brian De Palma. Étonnant le parcours de ce cinéaste de la bande des cinq [1], longtemps sous-estimé par les critiques, au mieux juste bon à être comparé à un sous Hitchcock à la sauce barbu aux dents longues. Une vision d'autant plus paradoxal que ces supposés défauts, en particulier celui de proposer un cinéma (de genre) référentiel. Force est d'admettre, ceci dit, que l'œuvre et l'influence d'Alfred Hitchcock sur le cinéma de Brian De Palma n'est plus à prouver, ce dernier se déclarant ouvertement comme un de ses héritiers : Obsession ou relecture à peine voilée de Vertigo, sa « trilogie » [2] débutée en 1980 avec Dressed to Kill (Pulsions), et conclu par le mésestimé Body Double, sans oublier son cinquième long métrage, et premier hommage au maître, Sisters, sorti en 1973.
Rencontrés lors d'un show télévisé faisant la part belle au voyeurisme [3], la jeune mannequin et apprentie comédienne Danielle Breton (Margot Kidder) invite le soir même chez elle son compagnon d'infortune hertzienne, le prévenant Phillip Woode. Bien qu'importuné la veille, lors du dîner par l'ex mari de la jeune femme, le couple passe une excellente soirée et n'hésite pas à passer la nuit ensemble. Au matin, Woode apprenant à la fois que Danielle vit avec sa sœur jumelle et qu'il s'agit de leur anniversaire, achète un gâteau pour l'occasion, ce gentilhomme ne voulant en aucun cas semer le trouble entre les deux sœurs. De retour à l'appartement de Danielle, Woode se fait assassiner brutalement à l'arme blanche... tandis qu'une voisine, Grace Collier, assiste à l'agonie du malheureux de sa fenêtre. Cette dernière, journaliste pour un quotidien de Staten Island, décide alors de mener sa propre enquête avec l'aide d'un privé, la police ayant bouclée l'affaire faute de preuves... et de cadavre.