Lors d'une chronique précédente, j'avais émis l'hypothèse qu'il ne fallait jamais se fier aux cris d'orfraie du rock-critic. Celui-ci en plus d'avoir un goût immodéré pour les boissons alcoolisées à base de malt (et les lunettes noires), a cependant d'autres points communs avec le joueur de poker qui cacherait dans l'une de ses manches un jeu de cartes supplémentaire, déjouant ainsi au besoin une déveine momentanée ou un art du bluff aux confins de la médiocrité. Car le rock-critic est toujours prompt à changer d'attitude au gré du vent et des marées, passé maître dans l'art du contre-argument péremptoire, lui valant ainsi le respect d'une plèbe rock à la mémoire courte... au détriment d'une certaine sagacité qui lui fera toujours défaut. Sortir comme carte maîtresse un poncif éculé n'est jamais handicapant pour lui, tout bon bluffeur sait qu'il s'agit avant tout de savoir manier la conviction, et lorsque cette dernière peut-être accompagnée de morgue et d'une certaine attitude (1), le rock-critic parviendra nul doute à son but: créer la confusion pour les plus audacieux ou suivre le mouvement pour les plus opportunistes. Dès lors, faut-il s'étonner de lire chez certains, le supposé manque d'innovation et d'inspiration chez les italiens d'Ufommamut, adeptes d'un doom psychédélique des plus intemporels?
Defendor - Peter Stebbings (2009): Arthur Poppington VS. Captain Industry
A priori, tout du moins pour ceux de la génération du préposé, le premier rôle de Woody Harrelson, ayant marqué les esprits, est celui de Mickey Knox dans Natural Born Killers, le pamphlet provocateur d'Oliver Stone envers les médias et la violence véhiculée par ces derniers. L'autre film provocateur, enfin chez certaines ligues de "vertu" [1], qui permit d'assoir encore un peu plus la popularité du texan, fut le biopic autour du pornocrate Larry Flynt, mise en scène par un spécialiste du genre, Milos Forman [2].
Pourtant, si on doit garder une image du talent d'Harrelson dans un long métrage des 90's, ce n'est en aucun cas un des deux films cités précédemment, mais au contraire un film où celui-ci n'y joue qu'un rôle extrêmement secondaire, Des hommes d'influence. Une comédie de Barry Levinson satirico-visionnaire sortie juste un mois avant le crapoteux Monicagate, qui secoua la présidence de Bill Clinton. Film où l'acteur interprète le sergent William Schumann, un soldat quelque peu déphasé mentalement, et ex-futur otage martyr du conflit imaginaire étatsunio-albanais, créé de toutes pièces par des conseillers du président américain empêtré dans un scandale sexuel. En cinq malheureuses petites minutes, l'acteur en montrait finalement plus que durant cent vingt minutes de métrage, voici l'image que le préposé gardait de mister Harrelson. Alors en apprenant que pour son dernier film, l'acteur allait interpréter de nouveau un benêt se prenant désormais pour un superhéros, la curiosité du préposé fut aussitôt éveillée.
Pourtant, si on doit garder une image du talent d'Harrelson dans un long métrage des 90's, ce n'est en aucun cas un des deux films cités précédemment, mais au contraire un film où celui-ci n'y joue qu'un rôle extrêmement secondaire, Des hommes d'influence. Une comédie de Barry Levinson satirico-visionnaire sortie juste un mois avant le crapoteux Monicagate, qui secoua la présidence de Bill Clinton. Film où l'acteur interprète le sergent William Schumann, un soldat quelque peu déphasé mentalement, et ex-futur otage martyr du conflit imaginaire étatsunio-albanais, créé de toutes pièces par des conseillers du président américain empêtré dans un scandale sexuel. En cinq malheureuses petites minutes, l'acteur en montrait finalement plus que durant cent vingt minutes de métrage, voici l'image que le préposé gardait de mister Harrelson. Alors en apprenant que pour son dernier film, l'acteur allait interpréter de nouveau un benêt se prenant désormais pour un superhéros, la curiosité du préposé fut aussitôt éveillée.
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Anthropophagous - Joe D'Amato (1980)
De deux choses l'une, soit vous connaissez Joe D'Amato, et vous devinez a priori les risques que vous encourrez en lisant cette chronique, soit vous n'avez aucune idée de qui il s'agit, et vous avez encore le temps de rebrousser chemin, avant de succomber au charme vénéneux des productions de cet italien surnommé (à tort) par les anglophones The Evil Ed Wood. Et à quoi reconnait-on les ex-candides, ces victimes de cinéphiles sadiques, désormais rongés par un mal trop longtemps caché par les autorités, et qui se repaissent à présent de ces films d'exploitation toxiques tel un cannibale affamé en quête de chair fraîche ? Pour se faire, prenons un panel lambda de la population boulimique de pellicules, et demandons-leur si le cinéma de Joe D'Amato leur évoque un souvenir. Si le sujet a toutes les difficultés à refréner un tic nerveux, un sourire complice ou un regard fuyant pour les plus honteux du lot, sachez que ce symptôme n'est autre que le résultat à une exposition, aussi brève soit elle, à un film du dénommé Massaccesi, prénom Aristide, plus connu sous son plus célèbre pseudonyme : Joe D'Amato [1].
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Based on a True Story - Sick of It All (2010)
Ne jamais se fier à un rock-critic, sa mauvaise foi n'aura d'égale que sa capacité de nuisance, toujours prompt à relativiser, dans ses moments de faiblesse, voire à railler quand le cœur lui en dit, l'enthousiasme de ses petits camarades encore tout émoustillés par le dernier disque de ______ [1]. Le rock-critic ne serait-il pas qu'un con ? A sa décharge, le rock-critic est par nature un éternel insatisfait. Quand son groupe évolue, change de production ou inclut de nouvelles influences, cette langue de vipère joue les vierges effarouchées criant au scandale, à la trahison, appelle au lynchage... et fera de même si l'artiste en question fait du surplace, enregistrant toujours le même album. Ne pas s'étonner dès lors de cet hâtif jugement du lecteur de passage découvrant les tourments qui régissent la vie de notre critique en rock'n'roll: "... s'il n'est pas un con (définitif), c'est en tout cas une vraie girouette" et pour les plus radicaux "... voire carrément une vraie planche pourrie". Néanmoins, au delà de ces joyeux poncifs, admettons ou tentons d'admettre qu'il existe encore des genres où le statu quo musical a sinon encore un sens, reste tout du moins rattacher à une notion d'authenticité, tel le hardcore made in New-York avec l'une de ses dernières grandes figures : Sick Of It All.
Croix de fer (Cross of Iron) - Sam Peckinpah (1977)
Cantonnés au seul registre héroïque, les films de guerre produits durant les années 50 et 60 n'avaient pas, à de très rares exceptions, vocation à mettre en avant l'absurdité de ladite guerre, qui plus est au sortir de la Seconde guerre mondiale. L'heure n'était pas encore à la remise en cause. Combien de Dr Folamour [1] face à la cohorte de films (patriotiques), au scénario calqué sur le même schéma : une opération suicide avec son lot de stars en guise de têtes de gondole, du moins avant la fracture post-Vietnam, avec les chefs d'œuvre de Francis Ford Coppola et Michael Cimino, Apocalypse Now et Voyage au bout de l’enfer, ou encore Johnny s’en va t’en guerre de Dalton Trumbo qui traitait du premier conflit mondial. Or un autre réalisateur américain de renom, quoiqu'un peu borderline et
en dehors du système (ceci expliquant sans doute cela), réalisa lui
aussi un film de guerre "divergeant" : Sam Peckinpah et son méconnu Croix de fer [2].
Deux années après son raté Tueur d’élite et une overdose à la cocaïne, Peckinpah revenait au cinéma avec un nouveau sujet, s'atteler à la réalisation d'un film de guerre, adapté du roman de Willi Heinrich, La peau des hommes, ou un épisode du front de l'Est relaté du point de vue allemand. 1943, lors de la retraite de la péninsule de Kouban vers la Crimée, un officier aristocrate allemand (Maximilian Schell), se targuant d'être issu d'une grande famille prussienne, rentre en conflit avec l'un de ses sous-officiers, le sergent Steiner (James Coburn). Le capitaine Stransky, conforté par ses succès en France et son illustre extraction, convoite, quel qu'en soit le prix à payer pour ses subalternes, l'une des distinctions militaires suprêmes, la croix de fer.
Deux années après son raté Tueur d’élite et une overdose à la cocaïne, Peckinpah revenait au cinéma avec un nouveau sujet, s'atteler à la réalisation d'un film de guerre, adapté du roman de Willi Heinrich, La peau des hommes, ou un épisode du front de l'Est relaté du point de vue allemand. 1943, lors de la retraite de la péninsule de Kouban vers la Crimée, un officier aristocrate allemand (Maximilian Schell), se targuant d'être issu d'une grande famille prussienne, rentre en conflit avec l'un de ses sous-officiers, le sergent Steiner (James Coburn). Le capitaine Stransky, conforté par ses succès en France et son illustre extraction, convoite, quel qu'en soit le prix à payer pour ses subalternes, l'une des distinctions militaires suprêmes, la croix de fer.
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Mondo Cane - Mike Patton (2010)
Sorti le 4 mai dernier sous le titre Mondo Cane, le nouvel album du prolifique Mike Patton est tout sauf une véritable surprise pour l'habitué. Album prévu depuis deux ans, longtemps reporté, ce nouveau disque compile les performances live du frontman de Faith No More, lors de sa première tournée transalpine accompagné de soixante-cinq musiciens, où il reprenait à son compte plusieurs chansons du répertoire de la variété italienne des années 50-60. Une non surprise tant le chanteur, par le passé, a toujours su jongler entre les styles au sein de Faith No More, mais aussi et surtout au sein du groupe qu'il forma avec Trey Spruance et Trevor Dunn durant ses années lycée, Mr Bungle. Doté d'un des plus beaux organes que le rock ait connu, aussi à l'aise en costard dans le rôle du crooner que dans celui du brailleur hurleur amateur de projets barrés, pouvait-il donc étonner son auditoire en reprenant de la pop italienne surannée [1], qui plus est en connaissant son goût pour la langue de Dante et ses accointances avec le grand Morricone [2] ?
Par ordre de sortie, après ses deux bandes originales, celle du court-métrage A Perfect Place (2008) et celle plus dispensable de Crank: High Voltage (2009), Mike Patton remet le couvert et propose donc sa nouvelle production annuelle... en attendant peut-être l'année prochaine le premier disque de son nouveau projet avec le producteur Dan The Automator, Crudo. L'amateur éclairé et objectif admettra que hormis la reformation de Faith No More sur scène l'année dernière, l'actualité autour du chanteur semblait plutôt morne. Si l'artiste protéiforme n'avait pas totalement perdu de son éclat, difficile de prétendre toutefois le contraire. Les dernières productions pattoniennes n'avaient aucune mesure avec celles de la décennie précédente ou de la première moitié des années 2000. Restait évidemment ses collaborations zorniennes ou celle avec le groupe italien Zu par exemple, mais rien qui n'empêchait de ronger son frein [3].
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