L'homme de prime abord est des plus sympathiques, et le fait d'être l'ancien bassiste de Kyuss ne joue, bien au contraire, pas en sa défaveur. Or contrairement à ces anciens camarades de jeu (le guitariste Josh Homme au sein des désormais célèbres Queens of the Stone Age, le chanteur John Garcia voire même le batteur Brant Bjork), Scott Reeder aura confirmé indirectement l'adage populaire qui veut que le bassiste de rock est par définition un homme effacé. Dès lors, avant de publier un album solo ou de créer son propre groupe après l'arrêt de la formation culte de Palm Desert, l'ancien remplaçant de Nick Oliveri allait-il multiplier les diverses apparitions louant ses services et son groove stoner ? La demande étant des plus faibles
[1], Reeder se fit plutôt la main en produisant quelques albums appartenant ou non à cette sainte chapelle
[2], en attendant la suite.
Après avoir composé dans son coin durant presque deux décennies son propre répertoire, Reeder sortit finalement en 2006 son premier et unique album solo intitulé TunnelVision Brilliance. A juste titre, au vu de la carte de visite du bassiste, l'amateur de rock pouvait s'attendre à un énième disque de stoner, classique, certes, mais sans surprise, Reeder invitant ici ou là quelques connaissances et amis comme souvent en pareil cas. C'était bien vite omettre la nature effacée (?) de notre homme, Reeder enregistrant l'archétype même de l'album solo, ce dernier s'occupant aussi bien seul, de la production, de la composition et de l'interprétation.