Figure incontournable du cinéma indépendant étasunien, John Cassavates s’attela avec Killing of a Chinese Bookie (1976) à un sujet, qui ne peut laisser indifférent les amatrices et amateurs de film de genre. Un film noir, ou tout du moins son prétexte, qui permettra au réalisateur de Faces d'écrire et de mettre en scène, paradoxalement, un de ses films les plus personnels. Mais n'allons pas trop vite.
Cosmo Vittelli (Ben Gazzara) est le propriétaire à Los Angeles d'une boite de strip-tease prénommée non sans malice le Crazy Horse West. Ce passionné de music-hall, d’effeuillage et de jolies filles profite du paiement de sa dernière traite pour faire la tournée des grands ducs avec ses préférées dont sa petite-amie Rachel. Et une passion pour le jeu dévorante qui pourrait bien le mener à sa perte... Invité par l'un de ses clients occasionnels (Seymour Cassel) à venir jouer dans son casino avec un supposé crédit illimité, le piège tendu par le milieu est prêt à s'abattre sur Vittelli. Désormais redevable d'une dette de 23 000 dollars, Cosmo n'imagine pas encore l'étendue de la manipulation dont il est le jouet. Car si la pègre peut réclamer la propriété du club, celle-ci a d'autres intentions... La Mafia fait en effet une proposition qui ne se refuse pas, l'effacement de la dette de jeu contre le meurtre d'un mystérieux bookmaker chinois...