Cinq (longues) années que Stephen O'Malley n'avait pas signé un disque du sceau de Sunn O))). L'homme n'a pourtant pas chômé depuis Monoliths & Dimensions. Occupé à enregistrer et à tourner [1] en solo ou avec ses divers side projects, dont les plus récents se nomment Ensemble Pearl (avec entre autres Atsuo de Boris) et Nazoranai (avec Oren Ambarchi et Keiji Haino), O'Malley est revenu en ce début du mois de février avec la reprise d'un ancien enregistrement de Sunn O))) datant de 2008, en association avec les norvégiens d'Ulver intitulé Terrestrials.
Nourri des expérimentations du précédent LP, Sunn O))) enrichit de nouveau sa musique en continuant d'élargir sa palette instrumentale. S'éloignant des rives du drone originel pour celles du post-rock, le duo O'Malley / Anderson suit en quelque sorte la dernière mue d'Ulver et leur dernier album, Messe I.X-VI.X. Accompagnés des invités Ole-Henrik Moe et Kari Rønnekleiv au violon et à l'alto, et Stig Espen Hundsnes à la trompette, la double formation étasuno-scandinave propose trois longues plages abstraites au pouvoir mélancolique et mystérieux non feint. Terrestrials s'ouvre par le lent crescendo Let There Be Light, morceau qui se conclut par la basse menaçante d'Anderson et les percussions de Tomas Pettersen. Si Western Horn se démarque peu du premier titre et des dernières productions de Sunn O))), la dernière plage Eternal Return apparaît à la fois être le titre phare de l'album, et finalement la seule chanson où l'univers d'Ulver transparaît (enfin) [2], encore que le croisement attendu n'a pas véritablement lieu, la première partie d'Eternal sonnant comme du Sunn O))), et la seconde comme du Ulver (guidée par la voix Kristoffer Rygg).