Le prince de Hombourg - Marco Bellocchio (1997)

Depuis son adaptation [1] d'Enrico IV de Luigi Pirandello en 1984, Le Prince de Hombourg, d'après la pièce homonyme de Heinrich von Kleist [2], signait après treize ans d'absence le grand retour du cinéaste italien Marco Bellocchio au Festival de Cannes. En compétition officielle, le film ne fut pourtant jamais distribué dans l'hexagone. Une injustice, du moins un oubli, enfin réparée grâce à Carlotta qui distribue une œuvre majeure du maître italien, après un long sommeil de presque deux décennies, ce mercredi 1er juillet. 

A la veille de la bataille de Fehrbellin, entre la Suède et le Brandebourg, le Prince de Hombourg (Andrea Di Stefano) est surpris en pleine crise de somnambulisme dans le jardin d'un château. A son réveil, il découvre dans sa main le gant de Nathalia (Barbora Bobulova), nièce de l'Électeur (Toni Bertorelli). Encore troublé par ce rêve devenu réalité, le Prince écoute distraitement le lendemain les instructions dictées par l’Électeur, chef de l'État et de l'armée. Il lui est ordonné de ne pas attaquer avant les ordres, sa fougue ayant déjà faire perdre auparavant deux victoires. Durant la bataille, le jeune commandant de la cavalerie brandebourgeoise apprend la mort de l'Électeur. Il décide de devancer l'ordre en attaquant l'infanterie suédoise, et remporte la victoire. Or l'oncle de sa future fiancée n'est pas mort, et souhaite que son indiscipline, malgré la victoire, soit punie en le mettant aux arrêts, avant que celui-ci ne soit jugé par une cour martiale. 

It follows - David Robert Mitchell (2014)

Présenté à Cannes en mai 2014, avant de faire la tournée des différents festivals internationaux, dont deux escales françaises en septembre, à L'étrange festival puis à Deauville, It follows aura autant suscité l'admiration des festivaliers, que la critique d'une partie du public. Film singulier dans la production horrifique des années 2010, ce second long métrage du jeune cinéaste David Robert Mitchell se démarque, à son avantage, des sempiternelles histoires de possession qui hantent les actuelles salles obscures. L'auteur du méconnu The Myth of the American Sleepover y propose ainsi une relecture des grands films d'horreur (pre-)eighties, Halloween et Les griffes de la nuit, inspirée par le minimalisme du japonais Ring. De quoi décontenancer les amateurs de frissons formatés. Las. Les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films, mais n'allons pas trop vite...

Lycéenne vivant dans la banlieue de Detroit, Jay (Maika Monroe) va au cinéma avec son nouveau petit ami, Hugh (Jake Weary). Dans la salle, en attendant la projection du film, Hugh aperçoit une femme à l'entrée. Or Jay ne la voit. Effrayé, Hugh demande à sortir de la salle immédiatement. L'adolescente ne prête pas attention à cet étrange comportement, et sort une seconde fois avec son compagnon. Lors de ce rendez-vous, Jay et Hugh font l'amour sur la banquette arrière de la voiture, garée près d'un immeuble abandonné. Peu de temps après, le jeune homme la séquestre dans le bâtiment voisin et lui révèle à son réveil qu'il lui a transmis sexuellement une malédiction. Désormais elle sera suivie par une entité, jusqu'à ce que mort s'en suive. Sa seule issue, transmettre par voie sexuelle à un autre partenaire, cette malédiction. 

Cronico Ristretto : The Flight Of Sleipnir - V (2014)

Des nombreuses et obscures nouveautés sorties en 2014 dans le genre doom metal, le cinquième album, sobrement intitulé V, de The Flight Of Sleipnir aura marqué les esprits de bon nombre d'amateurs de riffs plombés, tant ce nouveau disque s'inscrit comme leur essai le plus probant. Gageons que leur signature chez le label européen Napalm Records puissent leur offrir davantage de visibilité. Mais n'allons pas trop vite...
 
Formé en 2007 à Arvada dans le Colorado par la paire Clayton Cushman (guitares, basse, synthétiseurs et chants) / David Csicsely (batterie, guitares et chants), The Flight Of Sleipnir, tiré du nom du cheval à huit jambes d'Odin, fruit des amours divino-zoophiles entre le fripon Loki et l'étalon Svadilfari [1], est comme son nom l'indique davantage attiré par la mythologie nordique que par le far west. 

Requiem pour un vampire - Jean Rollin (1971)

Quatrième long métrage de Jean Rollin, Requiem pour un vampire, fut considéré par le réalisateur français, de son vivant, comme l'un de ses préférés, à l'instar de ses Lèvres de sang, mises en scène quatre ans plus tard. Non sans raison. Dernier volet momentané de sa série vampirique (avant la brève reprise 70's mentionnée précédemment), ce film connu également sous le patronyme, Vierges et vampires, peut être vu comme la première synthèse du cinéma Rollinien. Non content de rassembler ici la majeure partie de ses thématiques, les éléments les plus souvent raillés, narration confuse et amateurisme ambiant, sont cette fois-ci sinon inhibés, du moins suffisamment limités pour ne pas réduire la portée onirique souhaitée par le cinéaste. Dont acte.

Deux jeunes femmes, Marie (Marie-Pierre Castel) et Michelle (Mireille Dargent), grimées et habillées en clown s'échappent en voiture avec leur complice. Le trio est poursuivi à travers les routes de campagne. Mais le conducteur est finalement abattu par ces mystérieux assaillants. Après avoir fait brûler le cadavre dans l'automobile, et quittées leur maquillage et costumes, les filles trouvent, à l'endroit indiqué par l'homme sa moto à l'abri dans un château d'eau. A court d'essence, elles se cachent momentanément dans un cimetière, avant découvrir le soir venu les ruines d'un château d'apparence abandonné...

La bête dans l'espace - Al Bradley (Alfonso Brescia) (1980)

Figure oubliée de l'âge d'or du cinéma d'exploitation italien, dont il fut l'un des témoins privilégiés en réalisant pas moins d'une quarantaine de longs métrages entre les années 60 et 80 [1], Alfonso Brescia, plus connu des initié.e.s sous le pseudonyme Al Bradley, méritait bien que l'on s'y attarde davantage. Après avoir fait ses gammes avec trois péplums, dont le bien nommé Goldocrack à la conquête de l'Atlantide (1965), Brescia fit sa révérence aux culturistes en jupette pour se lancer, par la suite, dans le western. La mode passée, les pistoleros cédèrent leur place à des thématiques plus dispersées (dont en 1971 la sexy comédie La vie sexuelle de Don Juan avec la débutante et prometteuse Edwige Fenech), avant que n'arrive sur les écrans du monde entier Star Wars, et sa cohorte de clones fauchés. Responsable d'une trilogie fleurant bon la récupération et l'opportunisme [2] entre 1977 et 1978 : La guerre de l'espace, La bataille des étoiles et La guerre des robots, Brescia continua néanmoins à diversifier en parallèle ses sujets, tel le polar camorriste, autre sujet de prédilection du romain. Au plus fort de sa production, l'homme signa ainsi pas moins de quinze films entre 1978 et 1981, dont en 1979 et 1980, deux nouvelles incursions dans la SF bon marché, Space Odyssey, et celui qui nous intéresse : La bête dans l'espace (La bestia nello spazio).

Dans le futur, Larry Madison (Vassilli Karis), capitaine de la flotte spatiale, reçoit pour mission de conquérir la planète Lorigon afin d'y trouver un des métaux les plus précieux, l'Antalium, élément nécessaire pour fabriquer les armes à neutrons. Parmi les membres d'équipage qui lui sont présentés, Madison croise par surprise la dénommée Sondra (Sirpa Lane), officier de route, que le capitaine avait séduit quelques temps plus tôt dans un bar. Après leur étreinte passionnée, la jeune femme lui avait ainsi confié qu'elle faisait chaque soir le même cauchemar. Au début, perdue dans une forêt inconnue, Sondra rejoint un château où elle est conviée à un banquet. Puis le maître des lieux l'invite à sortir dans les bois, et commence à la caresser, à l'embrasser, puis à la déshabiller avant qu'elle ne se réveille à chaque fois terrorisée. Or une fois atterrie sur Lorigo, Sondra constate que la planète ressemble étrangement à son rêve...