Mike and the Melvins - Three Men and a Baby (2016)

En attendant Basses Loaded, le « nouvel » album des Melvins [1] qui devrait poindre désormais rapidement, soit le 3 juin prochain, toujours chez Ipecac Recordings, Buzz Osborne and co et le label Sub Pop se sont rappelés au bon souvenir d'un autre album, longtemps inachevé, débuté à la fin du siècle dernier, et finalisé l'année dernière : Three Men and a Baby. Un disque qui tend à confirmer, dans ce cas, l'adage populaire « mieux vaut tard que jamais ». Rappel des faits de ce nouveau retour vers le passé [2].

1999, orphelin de son groupe godheadSilo depuis la blessure de son batteur Dan Haugh l'année précédente, le bassiste Mike Kunka suit les Melvins en tournée, avant d'enregistrer avec King Buzzo et Dale Crover, accompagnés de leur nouveau bassiste Kevin Rutmanis [3], l'essentiel de ce qui adviendra l'album Three Men and a Baby. Mises en sommeil durant seize longues années, les bandes enregistrées à l'époque par Tim Green (producteur de la trilogie à suivre The Maggot/The Bootlicker/The Crybaby), ressortent des tiroirs, tandis que les musiciens retournent en studio, sous la houlette cette fois-ci de Toshi Kasai (guitariste de Big Business - on ne soulignera jamais assez l'aspect familial chez les Melvins), pour boucler ce qui aurait pu s'apparenter à un album maudit.

Zone Troopers - Danny Bilson (1985)

Réalisateur, producteur et propriétaire de la société Empire Pictures, Charles Band est à l'initiative de nombreux films fantastiques indépendants depuis le mitan des années 70, dont le mésestimé Laserblast qui fut l'une de ses premières productions en 1978. En marge des majors, Band est ainsi devenu au fil du temps l'une des figures marquantes du cinéma d'exploitation étasunien de par la quantité de films produits [1]. Rapidement catalogué, non sans raison, grand maître du film fauché nazebroque (au hasard sa production Parasite avec la débutante Demi Moore en 1982), l'homme quitta, momentanément, la fange au milieu des années 80 à la fois par sa réalisation Trancers (a.k.a. Future Cop) en 1984 avec la jeune Helen Hunt, et par le non moins fameux From beyond: Aux portes de l'au-delà de Stuart Gordon qu'il produisit en 1986, sans néanmoins remettre en cause sa frénésie productive (pas moins de onze longs métrages produits en 1986 et en 1987) et la nature nanar des films produits (officiellement ou non) sous la bannière Empire Pictures. Dans ce contexte, 1985 apparait comme une année charnière, tant par le nombre limité de sortie, que par le film qui nous intéresse : Zone Troopers. Entre deux mutations et autres sauvages aventures, Charles Band et Danny Bilson, qui signait ici son premier long métrage après avoir été assistant et scénariste pour plusieurs productions Empire Pictures, sortirent des sentiers battus d'Empire en rendant cette fois-ci un hommage appuyé à la Science-Fiction des années 30-40.

1944, quelque part en Italie. Un sergent (Tim Thomerson) et sa patrouille sont coincés derrière les lignes ennemies. Tandis que le caporal Mittens (Art La Fleur) et le correspondant de guerre Dolan (Biff Manard) se font capturer par les nazis, le sergent et le soldat Joey (Timothy Van Patten) découvrent un vaisseau spatial qui s'est écrasé près d'un bois. Or les nazis, dont Hitler en personne, sont également à la recherche de la navette et de ses occupants...
   

Live report : Pelican + Wiegedood - La Maroquinerie, Paris, 5 mai 2016

Trois années après leur passage parisien, (déjà) à La maroquinerie pour la sortie de leur dernier album, Forever Becoming, et au lendemain de leur concert à Tourcoing au Grand Mix, le groupe Pelican était de retour à la capitale. Figure tutélaire du genre post-metal depuis leur premier EP au début du millénaire, les quatre musiciens de l'Illinois ont débuté depuis le 28 avril dernier une mini-tournée européenne printanière qui se conclura le 13 mai prochain, en attendant un jour prochain (1) un nouvel album (le dernier enregistrement studio en date fut l'EP The Cliff en 2015, suivi en mars dernier par leur second live officiel Live at The Empty Bottle December 15, 2015 disponible gratuitement sur leur site bandcamp (2)).

Surprise de la programmation, à ceux mal informés qui pensaient devoir patienter (et ronger leur frein) devant un clone d'Isis ou Neurosis, en première partie du concert, la stupéfaction fut totale avec la présence de Wiegedood. Formation flamande de black metal en provenance de Gant, et auteur d'un premier album, De Doden Hebben Het Goed, sorti l'année dernière (en écoute également sur bandcamp), le groupe tire son patronyme néerlandophone du syndrome de la mort subite du nourrisson. Ambiance garantie. Bien en place, les trois musiciens livrèrent une prestation massive à l'image des longues compositions de leur répertoire (dix minutes de moyenne), alternant passage atmosphérique et brutalité old school des plus directes. A suivre.
  

Cronico Ristretto : The Hope Six Demolition Projet - PJ Harvey (2016)

Cinq ans après le primé Let England Shake [1], voici donc le retour de Polly Jean Harvey avec The Hope Six Demolition Projet, sorti le 15 avril dernier. Auteure durant quinze ans de disques rock intransigeants, la petite anglaise du Dorset qui avait débarquée en 1992 avec le revêche et déjà acclamé Dry, est devenue au mitan de la décennie 90's grande prêtresse de l'indie après son tonitruant troisième album, To Bring You My Love. D'albums en albums, la dame a ainsi creusé son sillon rock avant, il y a déjà presque une décennie, l'introspectif et poignant White Chalk. Radical, ce disque devenu charnière avec le temps allait prouver, ce The Hope Six Demolition Projet n'y dérogeant nullement, qu'il y aurait (désormais) un avant et un après White Chalk dans la discographie de miss Harvey.
      
Pour ce neuvième album, PJ Harvey s'est nourrie de ses divers périples entre 2011 et 2014 à travers le globe, accompagnée du photographe Seamus Murphy, rencontré lors du précédent disque et en charge des photographies promotionnelles [2]. De ses destinations vers le Kosovo, l'Afghanistan ou la banlieue de Washington D.C., les paroles de THSDP [3] ont pris la forme d'un journal de bord, poursuivant comme on pouvait le supposer, la précédente veine politique de LES.