Cinq ans après le primé Let England Shake [1], voici donc le retour de Polly Jean Harvey avec The Hope Six Demolition Projet, sorti le 15 avril dernier. Auteure durant quinze ans de disques rock intransigeants, la petite anglaise du Dorset qui avait débarquée en 1992 avec le revêche et déjà acclamé Dry, est devenue au mitan de la décennie 90's grande prêtresse de l'indie après son tonitruant troisième album, To Bring You My Love. D'albums en albums, la dame a ainsi creusé son sillon rock avant, il y a déjà presque une décennie, l'introspectif et poignant White Chalk. Radical, ce disque devenu charnière avec le temps allait prouver, ce The Hope Six Demolition Projet n'y dérogeant nullement, qu'il y aurait (désormais) un avant et un après White Chalk dans la discographie de miss Harvey.
Pour ce neuvième album, PJ Harvey s'est nourrie de ses divers périples entre 2011 et 2014 à travers le globe, accompagnée du photographe Seamus Murphy, rencontré lors du précédent disque et en charge des photographies promotionnelles [2]. De ses destinations vers le Kosovo, l'Afghanistan ou la banlieue de Washington D.C., les paroles de THSDP [3] ont pris la forme d'un journal de bord, poursuivant comme on pouvait le supposer, la précédente veine politique de LES.
Entouré des fidèles, John Parrish et Flood à la production, de la « mauvaise graine » Mick Harvey et du batteur Jean-Marc Butty, soit le même line-up qu'en 2011, PJ Harvey enregistra, pour la nouveauté, l'album lors de sessions ouvertes au public à la Somerset House, du 16 Janvier au 14 février 2015. A l'instar du premier single, The Wheel, suivi deux mois plus tard en mars de The Community of Hope (les deux clips ont été réalisés par Murphy), puis enfin une semaine avant la sortie officielle de l'album, de The Orange Monkey, THSDP se distingue par son aspect globalement varié, sinon hétéroclite. Tour à tour folk, rock, psychédélique, blues, cet essai musical de photojournalisme laisse toutefois une impression mitigée, confortant un peu plus l'hypothèse du schisme post-2007.
Pour ce neuvième album, PJ Harvey s'est nourrie de ses divers périples entre 2011 et 2014 à travers le globe, accompagnée du photographe Seamus Murphy, rencontré lors du précédent disque et en charge des photographies promotionnelles [2]. De ses destinations vers le Kosovo, l'Afghanistan ou la banlieue de Washington D.C., les paroles de THSDP [3] ont pris la forme d'un journal de bord, poursuivant comme on pouvait le supposer, la précédente veine politique de LES.
Entouré des fidèles, John Parrish et Flood à la production, de la « mauvaise graine » Mick Harvey et du batteur Jean-Marc Butty, soit le même line-up qu'en 2011, PJ Harvey enregistra, pour la nouveauté, l'album lors de sessions ouvertes au public à la Somerset House, du 16 Janvier au 14 février 2015. A l'instar du premier single, The Wheel, suivi deux mois plus tard en mars de The Community of Hope (les deux clips ont été réalisés par Murphy), puis enfin une semaine avant la sortie officielle de l'album, de The Orange Monkey, THSDP se distingue par son aspect globalement varié, sinon hétéroclite. Tour à tour folk, rock, psychédélique, blues, cet essai musical de photojournalisme laisse toutefois une impression mitigée, confortant un peu plus l'hypothèse du schisme post-2007.
Si THSDP ne manque pas de lyrisme, son écoute recèle malheureusement plusieurs absences notables, sinon rédhibitoires. Il est certes toujours aussi difficile de faire le deuil de la crudité ou rugosité qui seyait si bien à la dame (encore que Stories from the City, Stories from the Sea avait prouver le contraire), mais ce n'est pas tant son absence ou son illusion (sur The Ministry of Defense ou The Ministry of Social Affairs) que la qualité globale des chansons qui sont au cœur du problème, à l'image des insupportables A Line in the Sand et Near the Memorials to Vietnam and Lincoln. Handicapé par une production molle (le rendu manque cruellement de relief, un comble), c'est davantage par le blues que THSDP tire son épingle : du très Mickharveyien Chains of Keys à River of Anaconda, sans malheureusement ôter le caractère anecdotique de l'ensemble. L'ambition affichée ne se drape fort heureusement pas d'un militantisme forcené ou d'une démesure musicale, mais le constat reste le même : décevant.
Moyen.
Moyen.
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[1] Primé mais très mollement apprécié en ce lieu. A noter que Let England Shake, tout comme Stories from the City, Stories from the Sea (2000), a reçu le Mercury Music Prize récompensant le meilleur album britannique/irlandais de l'année.
[2] Avant de mettre en scène douze courts-métrages adaptés des chansons de l'album sur le film Let England Shake: 12 Short Films by Seamus Murphy sorti en DVD fin 2011.
[2] Avant de mettre en scène douze courts-métrages adaptés des chansons de l'album sur le film Let England Shake: 12 Short Films by Seamus Murphy sorti en DVD fin 2011.
[3] En référence au plan d'urbanisation / gentrification étasunien HOPE VI lancé dans les 90's.
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