Troisième collaboration entre Lina Wertmüller et le couple formé par les comédiens Giancarlo Giannini et Mariangela Melato, après Mimi métallo blessé dans son honneur (1972) et Film d'amour et d'anarchie (1973), Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été, réalisé l'année suivante en 1974, confortait autant le goût de la réalisatrice italienne pour les titres décalés que sa position de cinéaste engagée. Continuant sur la même veine corrosive qui l'avait vu tordre le cou à la lutte des classes lors de sa précédente trilogie (terminée la même année avec Chacun à son poste et rien ne va) en recourant à la fois à la comédie, au mélodrame et au pamphlet social, l'ancienne assistante du maestro Frederico Fellini signait cette fois-ci un nouvel essai subversif en mettant en scène une fable allégorique où se joignaient désormais la guerre des sexes. Mais n'allons pas trop vite. A (re)découvrir dans les salles pour la première fois en version restaurée depuis le 21 juin.
Raffaella (Mariangela Melato), une bourgeoise riche et arrogante, invite des amis à
passer quelques jours sur un yacht dans la mer Méditerranée. Tandis qu'elle se moque ouvertement de l'inutilité de la gauche politique, Raffaella prend en grippe un des matelots à bord, Gennarino (Giancarlo Giannini), un communiste qui s'efforce de ne pas laisser éclater ses opinions politiques. Le jour suivant plus tard dans la soirée, en dépit d'incessantes insultes et d'humiliations, Gennarino accepte d'emmener Raffaella faire un
tour en bateau, mais le moteur tombe en panne. Après
une nuit en mer, les deux échouent sur
une île déserte. Leur relation va s'en trouver bousculée…