Continuons dans l'éclectisme musical propre à ce blog, avec back to the 70's pour un des albums jazz que tout le monde devrait avoir écouté au moins une fois dans sa vie.
Avant de commencer, petit hommage à Creed Taylor qui non content d'avoir travaillé pour Verve et fondé d'un des plus fabuleux label jazz du XXeme siècle : Impulse (J. & A. Coltrane, A. Shepp, P. Sanders, Sun Ra, M. Brecker, A. Ayler...), fut aussi à l'origine d'un autre label certes moins prestigieux mais tout aussi important CTI (pour Creed Taylor Incorporated).
La force du label fut de concilier ces deux principes antagonistes succès critique et commercial. Pour se faire, Taylor signe des musiciens capables de rester fidèles à la grammaire jazz tout en allant de l'avant, enfin vers quelque chose qui soit plus dans l'air du temps, soit plus funky ou soul. Ainsi des jazzmen tels que Freddie Hubbard, George Benson, Antonio Carlos Jobim, Stanley Turrentine ou Grover Washington Jr (via la filière Kudu) vont graver les meilleures réalisations de CTI.
Mais en 1974, un certain Idris Muhammad batteur de son état grave un disque culte, d'une fluidité et d'une saveur incomparable, un disque qui mettra très (trop) longtemps à être réédité et qui influencera la musique urbaine des deux prochaines décennies, Power of Soul. Il faut dire que ce brave garçon a le rythme dans la peau, batteur pro dès l'âge de 16 ans, Idris jouera avec des pointures du R&B et du jazz funky et soul, comme Sonny Stitt, Lou Donaldson, Rusty Bryant ou Grant Green. Monsieur Muhammad tâtera aussi au mouvement libertaire en proposant son groove imparable à Pharoah Sanders sur Jewels of Thought en 1969. Au début de la décennie 70's, en plus d'avoir sorti ses deux premiers albums sur le label Prestige et en attendant de graver son premier abum pour CTI, Idris joue les sidemen pour deux figures du label, Stanley Turrentine et Grover Washington Jr.
Power of Soul, titre qui au passage devrait rappeler quelques bons souvenirs aux admirateurs de la dernière formation de Jimi Hendrix, à savoir son Band of Gypsys. Pour mener à bien son entreprise, la formation d'Idris aura dans ses rangs, le souffleur Grover Washington Jr, le guitariste Joe Beck, le trompettiste Randy Brecker, aux claviers et aux arrangements Bob James et enfin le percussionniste Ralph MacDonald.
Alors comment résumer ce disque ? Comme je le disais plus haut, l'un des aspects fascinants de cet album est la façon dont les musiciens ont rendu évidente, fluide, une musique qui justement est de prime abord complexe. On navigue donc dans un jazz gracieux entre funk échevelé, groove de première catégorie et une émotion propre aux meilleurs soulmen. A noter que deux années plus tard, Idris remettra le couvert avec House of the Rising Sun, mais ça, c'est une autre histoire...
La force du label fut de concilier ces deux principes antagonistes succès critique et commercial. Pour se faire, Taylor signe des musiciens capables de rester fidèles à la grammaire jazz tout en allant de l'avant, enfin vers quelque chose qui soit plus dans l'air du temps, soit plus funky ou soul. Ainsi des jazzmen tels que Freddie Hubbard, George Benson, Antonio Carlos Jobim, Stanley Turrentine ou Grover Washington Jr (via la filière Kudu) vont graver les meilleures réalisations de CTI.
Mais en 1974, un certain Idris Muhammad batteur de son état grave un disque culte, d'une fluidité et d'une saveur incomparable, un disque qui mettra très (trop) longtemps à être réédité et qui influencera la musique urbaine des deux prochaines décennies, Power of Soul. Il faut dire que ce brave garçon a le rythme dans la peau, batteur pro dès l'âge de 16 ans, Idris jouera avec des pointures du R&B et du jazz funky et soul, comme Sonny Stitt, Lou Donaldson, Rusty Bryant ou Grant Green. Monsieur Muhammad tâtera aussi au mouvement libertaire en proposant son groove imparable à Pharoah Sanders sur Jewels of Thought en 1969. Au début de la décennie 70's, en plus d'avoir sorti ses deux premiers albums sur le label Prestige et en attendant de graver son premier abum pour CTI, Idris joue les sidemen pour deux figures du label, Stanley Turrentine et Grover Washington Jr.
Power of Soul, titre qui au passage devrait rappeler quelques bons souvenirs aux admirateurs de la dernière formation de Jimi Hendrix, à savoir son Band of Gypsys. Pour mener à bien son entreprise, la formation d'Idris aura dans ses rangs, le souffleur Grover Washington Jr, le guitariste Joe Beck, le trompettiste Randy Brecker, aux claviers et aux arrangements Bob James et enfin le percussionniste Ralph MacDonald.
Alors comment résumer ce disque ? Comme je le disais plus haut, l'un des aspects fascinants de cet album est la façon dont les musiciens ont rendu évidente, fluide, une musique qui justement est de prime abord complexe. On navigue donc dans un jazz gracieux entre funk échevelé, groove de première catégorie et une émotion propre aux meilleurs soulmen. A noter que deux années plus tard, Idris remettra le couvert avec House of the Rising Sun, mais ça, c'est une autre histoire...
Je préfère ce musulman à Cat Stevens lol
RépondreSupprimerC'est vrai que vous pratiquez un éclectisme fort salubre, cher Doc.
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout, il faut dire que j'ai des lacuns en soul, mais je vais m'empresser de découvrir.
honte à moi, je n ai jamais entendu parlé de lui. Vu la qualité du morceau à disposition, je vais vite essayer de rattraper mon reta
RépondreSupprimerah bah vous pouvez y aller les yeux fermés!!!
RépondreSupprimerles trois autres titres de l'album sont aussi savoureux :p
Eh bien, merci pour cette découverte de très grande classe, Doc !
RépondreSupprimerMarrant comme son austère portrait sur la pochette contraste avec le groove irrésistible de sa musique...
Il a dû être archi-samplé ce disque, non ?
("Loran's dance", je la connaissais déjà en fait, mais alors d'où ? Un sample, justement ? Un générique ??? Si tu as une idée...)
"Loran's dance" bien vu!
RépondreSupprimeril a été samplé (entre autre) par les Beasties Boys sur leur album "Paul's Boutique". En particulier le morceau qui ouvre l'album "To All the Girls" mais le sample conclut aussi l'album via la suite "B-Boy Bouillabaisse".
C'est peut-être donc un souvenir des Beastie Boys?
Ah bah, tiens, merci de me rappeler ça ! En fait, c'est surtout le thème à la trompette (à 2'30") qui m'a fait dresser un sourcil en faisant "hmm, tiens tiens tiens..."
RépondreSupprimerSinon, je présume que tu dois connaître ce site : http://paulsboutique.info/ histoire de tout savoir sur cette malle à samples. Et puis un album de hip-hop qui sample "The jungle line" de Joni Mitchell est forcément recommandable ;-)
Et puis, les Beastie Boys ont, c'est sûr, écouté Idris Muhammad avant de pondre leurs délicieux instrumentaux groooovy, qu'en dis-tu ?
(je renvoie ceux et celles qui passeraient par là à la compile "The in sound from way out" des sus-nommés... Si vous ne connaissez, foncez !)
"si vous ne connaissez PAS", of course (de cheval)
RépondreSupprimerça n'a rien à voir avec ton article, mais j'ai fait un post spécial pour le 2001ème billet sur mon blog. N'hésite pas à venir rebondir.
RépondreSupprimer"The in sound from way out" vi la compilation de tous leurs morceaux instrumentaux acid-jazz et fusion ^^
RépondreSupprimerbon qd on a déjà tous leurs LP, l'intérêt est assez limité, m'enfin au moins ça permet d'avoir un seul disque ces morceaux :D
Idris Muhammad est un musicien exceptionnel. Il vient de New-Orleans une ville pépinière de batteurs. Un style particulier , melange des Indiens, de rhytmes latins, de funk, de musique européenne et africaine. Tout se mélange offre ce rhytme innimitable...
RépondreSupprimerIdris a joué avec les plus grands et il sait tout joué. Ce qui m'emerveille chez lui c'est une apparence, une accessibilité... Il me fait penser au peintre Henri Matisse , de la couleur dans sa plus simple expression,..... mais c'est le plus difficile a réaliser.
Pour vous en convaincre, je vous recommande des videos: Ahmad Jamal a Baalbeck, Roots in saxophone, Youssou n'Dour live in Gorée, Pharoah Sanders Live in San Francisco.
Respect , Peace and groove to you
@ Anonyme: Merci pour ces références! :-)
RépondreSupprimer