On a beau être prêt à relever les défis les plus vicieux, accepter de participer au désormais fameux (et célèbre) David Bowie Blog Tour 2009, n'avait rien d'un pari sans risque. Or contrairement à mes autres camarades de jeu, le préposé à la chronique a réussi (non sans grâce) à éviter le piège tendu par Xavier, laissant à Arbobo, Thom ou Grisé les funestes albums des 80's de sieur David Robert Jones. Enfin... c'était avant de devoir chroniquer l'un des albums de Bowie les plus difficiles à chroniquer, soit le premier volet de sa trilogie berlinoise: Low. Prenons alors le problème inverse, fouillons les internets et retrouvons la retranscription d'une réunion qui s'est tenue dans les locaux de la maison de disque RCA datant de fin 1976.
— Si nous sommes réunis aujourd'hui messieurs, c'est pour répondre à une question, non moins cruciale, tout du moins déterminante quant à la crédibilité de notre établissement: comment va -t-on vendre un truc pareil ? Notez tout de suite qu'après sa dernière copie, Station to Station, on était nombreux à penser que monsieur Jones allait quelque peu calmer ses ardeurs. Au passage, numéro 2, vous pouvez admettre que votre informateur nous a été d'une utilité réduite. Nous étions nombreux à être soulagé quant à la santé physique et mentale de ce monsieur, il semblait en effet avoir tiré un trait sur ces excès en poudre blanche, aux oubliettes ce titre éponyme à la gloire du cheval de fer qui dure... dix minutes !
— Oui, enfin, numéro 1, je vous rappelle, tout de même, que le label a sorti bien pire par le passé... hum, vous savez Metal Machine Music de monsieur Reed. Et puis, j'ai aussi le regret de vous annoncer que monsieur Jones n'est pas totalement clean non plus...
— Ah... merci pour ce détail oublié. Et, effectivement, merci numéro 2... dois-je vous remémorer au passage combien nous a coûté cette plaisanterie au goût douteux, le Metal Machine Music de monsieur Reed ?
— C'est bien pour cette raison que j'ai demandé au chef du service compta de venir aujourd'hui !
— Euh... oui, mais je tiens tout de suite à vous préciser que je n'ai pas les chiffres en tête, je suis simplement venu avec le dossier de monsieur Jones. Personne ne m'a dit de ramener aussi les dossiers des petits amis de ce monsieur !
— C'est bien dommage car ça nous aurait permis par la même occasion de faire d'une pierre deux coups et de s'occuper de ce monsieur... Osterberg et de son The Idiot.
— Ah oui, c'est vrai que cet album a été enregistré en même temps et avec la même équipe que l'album qui nous intéresse !
— Modérez votre enthousiasme numéro 3 !
— A ce titre, j'ai des notes de frais pour le Château d'Hérouville en France et pour le Hansa Studio à ... Berlin ? Non mais quelle idée d'aller se terrer dans un coin pareil ? Ah bah ça promet d'être gai alors comme ambiance si le disque a été enregistré en partie là-bas. Berlin Ouest serait devenu un endroit culturellement à la pointe. Je ris... Enfin bon... Ce n'est pas comme si les allemands faisaient du rock...
— Attendez deux minutes, vous, l'agent comptable, vous insinuez que vous n'avez pas écouté l'album orange là, avec le mec de profil ?
— C'est à dire...
— Justement, après l'épisode de l'autre zozo qui joue tout seul avec sa guitare, nous avions admis qu'il fallait impérativement écouter au moins une fois le produit avant de le distribuer !
—... et quel produit... 64 minutes de bruit blanc... hum, désolé numéro 1...
— Tiens, je ne savais pas qu'on avait demandé l'avis du stagiaire ?!
— Un peu de calme, messieurs. Et, cette fois-ci, numéro 3, modérez vos sarcasmes ! Bref, vous avez tous le produit en main ? Procédons par étape, la pochette. Dites l'agent comptable, j'ose espérer que monsieur Jones ne nous a pas facturé trop chère celle-ci, non parce que, on y reviendra, mais va falloir le vendre maintenant ce machin, alors j'aimerais assez avoir fait quelques économies la-dessus, au moins...
— Écoutez Chef... pardon, numéro 1, la pochette est tirée d'un film sorti cette année, L'homme qui venait d'ailleurs, réalisé par un certain Nicolas Roeg. Donc pour répondre à votre question, on n'a pas explosé le budget. A ce propos, numéro deux, Ne vous retournez pas, miss Baxter passe avec les cafés...
— Très bien, c'est noté. Maintenant, venons-en au fait. Effectivement, avec le recul, j'aurais dû me douter que monsieur Jones était loin d'être sobre. Après la chanson fleuve éponyme qui ouvrait l'album précédent, on a droit à une face A totalement décousue et, cerise sur le gâteau, la face B ne contient que des instrumentaux ou assimilés... Vous avez une explication numéro 3, c'est vous l'expert !
— C'est à dire que monsieur Jones a collaboré pour cet album (et semblerait pour le suivant aussi) avec monsieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno.
— Un musicien classique, joueur de musique baroque ?
— Non, numéro 2, c'est bien plus grave que cela. Il est connu pour avoir fait partie d'un de ces groupes adeptes du travestissement... Roxy Music. Vous savez, ce qu'ils ont appelé le Glam Rock, monsieur Jones en fut l'un des fers de lance.
— Certes, mais je ne vois pas une once de glamour dans Low ! On navigue en pleine dépression ! On y reviendra, encore, mais quand j'écoute le morceau Warszawa, c'est si joyeux que ça pourrait très bien accompagner un documentaire sur la catastrophe de Seveso ! Continuez numéro 3...
— Donc ce monsieur Eno a débuté une carrière solo et... hum...
— Et ?
— Enfin, vous savez quoi... il fait de la musique ex pé ri... mentale. Encore un qui s'amuse à créer des atmosphères avec des synthétiseurs, de l'Ambient ils nomment ça, ah ah ah... hum... désolé.
— Mais ce n'est pas possible à la fin. Il ne pouvait pas travailler avec quelqu'un dans l'ère du temps, prenez la Disco, ça marche auprès des jeunes. Forcément, ça explique encore pas mal de choses s'il a travaillé avec ce monsieur Eno.
— Et encore numéro 1, je n'ose même pas vous expliquer le concept de stratégies obliques qu'a utilisé monsieur Eno pour cet album...
— Donc si je comprends bien, la face B, on la doit en partie à ce monsieur ? Non parce que, désolé de ne pas faire ça dans l'ordre, mais vous avez écouté cette face B ? Warszawa ? Faut-il être né à Manchester et être dépressif pour apprécier un truc pareil ?
— Et pire, comme si quelqu'un pouvait choisir ce titre comme nom de groupe... Notez que le reste n'est pas mieux, que ce soit Art Decade ou Weeping Wall, on nage en pleine marasme, rythme répétitif et triste. Y'a pas à dire, on ne pourra pas lui en vouloir de ne pas avoir été imprégné par l'atmosphère joviale de Berlin Ouest... Pouvait pas choisir Miami ou Los Angeles, ce junkie !
— Et encore ne vous plaignez pas numéro 2, The Idiot de monsieur Osterberg est du même acabit. Écoutez Subterraneans et son saxophone fantomatique... on est loin, très loin, du saxophone de monsieur Sanborn sur Young Americans.
— Et donc numéro trois, vous me confirmez que ces messieurs préparent un autre album enregistré à Berlin Ouest ? Je saute de joie... Tiens, l'agent comptable a une remarque, profitons-en.
— Oui, si ça peut vous rassurer numéro 1, monsieur Jones a joué un grand nombre d'instruments pour Low : du saxophone, justement, mais aussi de la guitare, du xylophone, du synthétiseur... Non mais ne faites pas cette moue, au moins c'est toujours des musiciens de studio que nous n'avons pas payé !
— Ceci dit, vous croyez vraiment qu'un musicien digne de ce nom viendrait se perdre à Berlin Ouest pour jouer de la musique pour dépressifs ? Et donc, pour la face A, y-a-t-il au moins quelque chose à en tirer ? Il nous faut au moins un 45 tours à sortir ! Numéro 3 ?
— A vrai dire, la face A, comme vous avez pu le constater, contient déjà deux instrumentaux, un qui ouvre et l'autre qui clôt cette dite face. Morceaux qui, du reste, font comme les autres chansons de l'album, la part belle aux effets électroniques, la voix de monsieur Jones subissant souvent ce genre d'assauts distordus.
— Enfin, numéro 3, tout à l'heure vous nous mentionnez cette histoire abracadabrantesque de stratégies obliques, mais pour les paroles de la plupart des chansons, c'est aussi du n'importe quoi ! Il pourrait au moins écrire des paroles convenables avec du sens !
— Dans l'ensemble il devait être clean, mais il a décidé d'utiliser la technique du cut-up de monsieur William Seward Burroughs.
— Je vous le demande, mais je connais déjà la réponse, encore un drogué notoire ?
— Hum... donc la technique du cut-up consiste à produire un nouveau texte à partir d'un texte qu'on découpe au hasard, puis qu'on réarrange... Non, mais ne me regardez pas comme ça, ce n'est pas moi qui ait inventé ça !
— Bref, il va falloir se quitter, messieurs, et on n'arrivera jamais à vendre ce Low. Prenons au hasard une ou deux chansons, les plus accessibles, Sound and Vision [1], par exemple, et on verra ce que ça donne... Maintenant, au pire pour attirer le gogo, il nous faut trouver une accroche... Si la musique de ce monsieur Jones n'est pas vendable, trouvez quelque chose qui puisse émoustiller, du moins attiser la curiosité du zozo moyen. Fin de la réunion.
Épilogue : En dépit de critiques mitigées lors de sa sortie le 14 janvier 1977, Low fut loin d'être le suicide commercial annoncé. Mieux, avec neuf mois de retard, RCA trouva finalement pour la sortie du deuxième volet de cette trilogie Berlinoise, "Heroes", cette accroche mémorable : "Il y a la nouvelle vague, il y a l'ancienne et il y a David Bowie."
— Si nous sommes réunis aujourd'hui messieurs, c'est pour répondre à une question, non moins cruciale, tout du moins déterminante quant à la crédibilité de notre établissement: comment va -t-on vendre un truc pareil ? Notez tout de suite qu'après sa dernière copie, Station to Station, on était nombreux à penser que monsieur Jones allait quelque peu calmer ses ardeurs. Au passage, numéro 2, vous pouvez admettre que votre informateur nous a été d'une utilité réduite. Nous étions nombreux à être soulagé quant à la santé physique et mentale de ce monsieur, il semblait en effet avoir tiré un trait sur ces excès en poudre blanche, aux oubliettes ce titre éponyme à la gloire du cheval de fer qui dure... dix minutes !
— Oui, enfin, numéro 1, je vous rappelle, tout de même, que le label a sorti bien pire par le passé... hum, vous savez Metal Machine Music de monsieur Reed. Et puis, j'ai aussi le regret de vous annoncer que monsieur Jones n'est pas totalement clean non plus...
— Ah... merci pour ce détail oublié. Et, effectivement, merci numéro 2... dois-je vous remémorer au passage combien nous a coûté cette plaisanterie au goût douteux, le Metal Machine Music de monsieur Reed ?
— C'est bien pour cette raison que j'ai demandé au chef du service compta de venir aujourd'hui !
— Euh... oui, mais je tiens tout de suite à vous préciser que je n'ai pas les chiffres en tête, je suis simplement venu avec le dossier de monsieur Jones. Personne ne m'a dit de ramener aussi les dossiers des petits amis de ce monsieur !
— C'est bien dommage car ça nous aurait permis par la même occasion de faire d'une pierre deux coups et de s'occuper de ce monsieur... Osterberg et de son The Idiot.
— Ah oui, c'est vrai que cet album a été enregistré en même temps et avec la même équipe que l'album qui nous intéresse !
— Modérez votre enthousiasme numéro 3 !
— A ce titre, j'ai des notes de frais pour le Château d'Hérouville en France et pour le Hansa Studio à ... Berlin ? Non mais quelle idée d'aller se terrer dans un coin pareil ? Ah bah ça promet d'être gai alors comme ambiance si le disque a été enregistré en partie là-bas. Berlin Ouest serait devenu un endroit culturellement à la pointe. Je ris... Enfin bon... Ce n'est pas comme si les allemands faisaient du rock...
— Attendez deux minutes, vous, l'agent comptable, vous insinuez que vous n'avez pas écouté l'album orange là, avec le mec de profil ?
— C'est à dire...
— Justement, après l'épisode de l'autre zozo qui joue tout seul avec sa guitare, nous avions admis qu'il fallait impérativement écouter au moins une fois le produit avant de le distribuer !
—... et quel produit... 64 minutes de bruit blanc... hum, désolé numéro 1...
— Tiens, je ne savais pas qu'on avait demandé l'avis du stagiaire ?!
— Un peu de calme, messieurs. Et, cette fois-ci, numéro 3, modérez vos sarcasmes ! Bref, vous avez tous le produit en main ? Procédons par étape, la pochette. Dites l'agent comptable, j'ose espérer que monsieur Jones ne nous a pas facturé trop chère celle-ci, non parce que, on y reviendra, mais va falloir le vendre maintenant ce machin, alors j'aimerais assez avoir fait quelques économies la-dessus, au moins...
— Écoutez Chef... pardon, numéro 1, la pochette est tirée d'un film sorti cette année, L'homme qui venait d'ailleurs, réalisé par un certain Nicolas Roeg. Donc pour répondre à votre question, on n'a pas explosé le budget. A ce propos, numéro deux, Ne vous retournez pas, miss Baxter passe avec les cafés...
— Très bien, c'est noté. Maintenant, venons-en au fait. Effectivement, avec le recul, j'aurais dû me douter que monsieur Jones était loin d'être sobre. Après la chanson fleuve éponyme qui ouvrait l'album précédent, on a droit à une face A totalement décousue et, cerise sur le gâteau, la face B ne contient que des instrumentaux ou assimilés... Vous avez une explication numéro 3, c'est vous l'expert !
— C'est à dire que monsieur Jones a collaboré pour cet album (et semblerait pour le suivant aussi) avec monsieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno.
— Un musicien classique, joueur de musique baroque ?
— Non, numéro 2, c'est bien plus grave que cela. Il est connu pour avoir fait partie d'un de ces groupes adeptes du travestissement... Roxy Music. Vous savez, ce qu'ils ont appelé le Glam Rock, monsieur Jones en fut l'un des fers de lance.
— Certes, mais je ne vois pas une once de glamour dans Low ! On navigue en pleine dépression ! On y reviendra, encore, mais quand j'écoute le morceau Warszawa, c'est si joyeux que ça pourrait très bien accompagner un documentaire sur la catastrophe de Seveso ! Continuez numéro 3...
— Donc ce monsieur Eno a débuté une carrière solo et... hum...
— Et ?
— Enfin, vous savez quoi... il fait de la musique ex pé ri... mentale. Encore un qui s'amuse à créer des atmosphères avec des synthétiseurs, de l'Ambient ils nomment ça, ah ah ah... hum... désolé.
— Mais ce n'est pas possible à la fin. Il ne pouvait pas travailler avec quelqu'un dans l'ère du temps, prenez la Disco, ça marche auprès des jeunes. Forcément, ça explique encore pas mal de choses s'il a travaillé avec ce monsieur Eno.
— Et encore numéro 1, je n'ose même pas vous expliquer le concept de stratégies obliques qu'a utilisé monsieur Eno pour cet album...
— Donc si je comprends bien, la face B, on la doit en partie à ce monsieur ? Non parce que, désolé de ne pas faire ça dans l'ordre, mais vous avez écouté cette face B ? Warszawa ? Faut-il être né à Manchester et être dépressif pour apprécier un truc pareil ?
— Et pire, comme si quelqu'un pouvait choisir ce titre comme nom de groupe... Notez que le reste n'est pas mieux, que ce soit Art Decade ou Weeping Wall, on nage en pleine marasme, rythme répétitif et triste. Y'a pas à dire, on ne pourra pas lui en vouloir de ne pas avoir été imprégné par l'atmosphère joviale de Berlin Ouest... Pouvait pas choisir Miami ou Los Angeles, ce junkie !
— Et encore ne vous plaignez pas numéro 2, The Idiot de monsieur Osterberg est du même acabit. Écoutez Subterraneans et son saxophone fantomatique... on est loin, très loin, du saxophone de monsieur Sanborn sur Young Americans.
— Et donc numéro trois, vous me confirmez que ces messieurs préparent un autre album enregistré à Berlin Ouest ? Je saute de joie... Tiens, l'agent comptable a une remarque, profitons-en.
— Oui, si ça peut vous rassurer numéro 1, monsieur Jones a joué un grand nombre d'instruments pour Low : du saxophone, justement, mais aussi de la guitare, du xylophone, du synthétiseur... Non mais ne faites pas cette moue, au moins c'est toujours des musiciens de studio que nous n'avons pas payé !
— Ceci dit, vous croyez vraiment qu'un musicien digne de ce nom viendrait se perdre à Berlin Ouest pour jouer de la musique pour dépressifs ? Et donc, pour la face A, y-a-t-il au moins quelque chose à en tirer ? Il nous faut au moins un 45 tours à sortir ! Numéro 3 ?
— A vrai dire, la face A, comme vous avez pu le constater, contient déjà deux instrumentaux, un qui ouvre et l'autre qui clôt cette dite face. Morceaux qui, du reste, font comme les autres chansons de l'album, la part belle aux effets électroniques, la voix de monsieur Jones subissant souvent ce genre d'assauts distordus.
— Enfin, numéro 3, tout à l'heure vous nous mentionnez cette histoire abracadabrantesque de stratégies obliques, mais pour les paroles de la plupart des chansons, c'est aussi du n'importe quoi ! Il pourrait au moins écrire des paroles convenables avec du sens !
— Dans l'ensemble il devait être clean, mais il a décidé d'utiliser la technique du cut-up de monsieur William Seward Burroughs.
— Je vous le demande, mais je connais déjà la réponse, encore un drogué notoire ?
— Hum... donc la technique du cut-up consiste à produire un nouveau texte à partir d'un texte qu'on découpe au hasard, puis qu'on réarrange... Non, mais ne me regardez pas comme ça, ce n'est pas moi qui ait inventé ça !
— Bref, il va falloir se quitter, messieurs, et on n'arrivera jamais à vendre ce Low. Prenons au hasard une ou deux chansons, les plus accessibles, Sound and Vision [1], par exemple, et on verra ce que ça donne... Maintenant, au pire pour attirer le gogo, il nous faut trouver une accroche... Si la musique de ce monsieur Jones n'est pas vendable, trouvez quelque chose qui puisse émoustiller, du moins attiser la curiosité du zozo moyen. Fin de la réunion.
Épilogue : En dépit de critiques mitigées lors de sa sortie le 14 janvier 1977, Low fut loin d'être le suicide commercial annoncé. Mieux, avec neuf mois de retard, RCA trouva finalement pour la sortie du deuxième volet de cette trilogie Berlinoise, "Heroes", cette accroche mémorable : "Il y a la nouvelle vague, il y a l'ancienne et il y a David Bowie."
____________________________________________________________________________________________________
[1] Paradoxalement, tout du moins pour RCA, Sound and Vision fut justement le plus gros succès en 45 tours de David Bowie depuis deux ans au Royaume-Uni.
J'aime beaucoup ta mixture ! Bowie a rarement été aussi inspiré, chaque seconde de l'album est une réussite totale. Déroutant au premier abord, il devient une véritable perle avant-gardiste au fil des écoutes. Quand a Warszawa c'est grandiose.
RépondreSupprimerSuper ! J'ai ri du début à la fin. Ca faisait déjà plaisir de me dire qu'on allait en fin te retrouver... mais avec un tel texte, c'est vraiment un bonheur (ouais ! carrément ;-)
RépondreSupprimer(P.S. : et les lecteurs qui ne se sont pas inquiétés... peut-être est-ce parce qu'ils t'ont croisé baragouinant des métaphores sur le thème de la dépression sur un blog ou deux ^^)
Tiens, tiens, l'agent comptable fait dans la musique...
RépondreSupprimerMerci à vous deux, sachez que mon retour est un plaisir partagé... pourvu que ça dure... car je suis pas loin non plus d'une rechute ^^'
RépondreSupprimerEnfin re-merci à Xavier pour m'avoir mis le pied à l'étrier :)
@ la Midinette:
RépondreSupprimerOui forcément, ce retour ne pouvait que s'accompagner de celui du désormais célèbre agent comptable!!! ;-)
Le David Bowie Blog Tour 2009 est honoré d'avoir choisi ton blog pour Low, à fortiori pour ton grand retour!!
RépondreSupprimerJe ne sais pas ce que donne ton article pour quelqu'un qui ne connait pas l'album, mais pour quelqu'un qui l'a écouté c'est génial!! inventif, très drole, mais aussi documenté et instructif... que du bonheur!
Et ben quel retour ! C'est la gloire assurée là :)
RépondreSupprimerJe dois avouer que je m'attendais pas vraiment à ça en guise de chronique de mon Bowie préféré... une chronique conventionnelle eut été difficile à faire sans doute... mais quelle esquive ! Non je dis "esquive", mais en fait c'est très complet, très bien trouvé et effectivement fort instructif. Je ne connaissais pas ce mode original de critique musicale, mais j'adhère ! C'est sympa d'avoir du nouveau en aussi inspiré, et, sans vouloir mettre la pression, pourvu que ça dure ^^
Choune
C'est juste trop fendard comme texte... Ca fait plaisir de te revoir au top.
RépondreSupprimer(Quant à moi je faisais partie d'une catégorie à part: ceux qui s'inquiètent mais ferment leur gueule... les stagiaires donc.)
@ Xavier: tout le mérite revient à toi. Ce qui est assez marrant c'est de savoir que j'avais commencé avant ma grosse déprime la chronique d'un autre album de monsieur Jones...
RépondreSupprimerAu passage, oui c'est certain que ce texte vise en premier ceux qui connaissent un peu le personnage et ceux qui gravitent autour, y'a quelques références plus ou moins cachées.
@ Choune: Justement hier après-midi je jonglais entre l'écriture de cette réunion virtuelle et des commentaires concernant le metal gothique, ou comment passer du foie gras au pâte pour chien bas de gamme (hi hi hi... le pâté, je précise, c'est pour le style musical, pas la personne avec qui je conversais ;-))
@ Guic: merci c'est gentil de savoir que mon silence n'est pas passé inaperçu, si je puis dire...
Effectivement, écrire une chronique sur Low de manière classique me paraissait pas inconcevable, mais je trouvais originale de sortir des sentiers battus comme on dit, tout en essayant d'informer quelque peu ;-)
Belle mise en abyme frankNfurter!
RépondreSupprimerJ'ignorais que la pochette était tirée de "L'homme qui venait d'ailleurs". Quel film!
Ca me fait penser que j'ai chroniqué "Don't Look Now" il y a un moment de cela >>> http://schizomusic.wordpress.com/2008/06/23/17/ (des fois que ça intéresserait quelqu'un...)
Pour moi, la scène finale reste l'une des plus terrifiantes de toute l'histoire du cinéma!
"des fois que ça intéresserait quelqu'un..."
RépondreSupprimerbah non en fait personne, mais comme je suis poli (et soumis), je vais y faire un tour!
Pffff! Nan mais qu'est-ce qu'il faut pas lire ici comme ânerie, bien sûr qu'une critique du chef d'œuvre de Nicolas Roeg est bien vu en ce lieu! ;-)
Au pire, tu permets à ceux qui ne connaissent pas ce cinéaste (et un peu l'anglais) de comprendre ma vanne à deux balles avec la secrétaire qui vient avec les cafés XD
Rhôôô, c'te balance, il a mis le nom complet d'Eno ! ^^
RépondreSupprimerUn retour en fanfare, Doc, qui m'a rappelé la réunion de cols-blancs culs-serrés dans le "Sens de la vie" des Monty Python (et je voyais bien Miss Baxter joué(e) par Michael Palin) ;-)
Sinon, comme Guic, disons que je fais partie des stagiaires
:smiley giclures de café sur la chemise qui sort du pressing:
(et "Warszawa", tout de même...)
Je dois avouer qu'avant l'écriture de ce billet, je ne connaissais pas le véritable nom de ce monsieur... N'empêche que, il est tellement long, j'arriverai jamais à m'en souvenir! Je pourrai jamais briller durant les soirées mondaines!
RépondreSupprimerOn est d'accord, "Warszawa", tout de même en effet!
Ah ui, très bon, fin et drôle, soit une bonne trilogie pour cette intro logique d'une trilogie à venir.
RépondreSupprimerLogique si on pense que Bowie est un calculateur (ce que je crois, comme beaucoup).
Mais ce qui me plaît bien, moi qui suis assez porté sur la "dénonciation" des stratégies commerciales, c'est que j'en impute généralement une part plus qu'honorable aux ronds de cuir des maisons de disques (http://www.lesoreillesenpointe.fr/category/Les-indiscrétions-du-service-marketing). Or là, la mise en scène que tu proposes semble tellement réelle, avec ces markèteux et gestionnaires dépassés par la rouerie de leur poulain, qui les embarrasse encore plus qu'il n'auraient pu construire comme stratégies foireuses.
Il faudra que j'en parle un de ces 4 en réunion du service markète de la Sonowarmer Worldwide (à Besançon) .
À moins que mon apprenti stagiaire Jeune Guichounet me grille la politesse pour fayoter ^^.
Bon, maintenant sur l'album. Découvert assez tardivement, je ne l'ai jamais chéri (et les deux suivants), parce que pas assez tranché, trop funk blanc larvé, pas assez technoïde (et pourtant, il y a de bons essais), trop chaud surtout (eh oui, je trouve cette album insuffisamment froid et sombre), trop exubérant (trop d'instruments, pas assez de synthés uniquement).
Même le magnifique Warszawa, il est trop optimiste et nunuche, trop proche de Vangelis ou Mike Oldfield (que j'adorai à l'époque, je sais de quoi je parle. Pas assez Tangerine Dream au moins (qui avaient sous les doigts suffisamment de violence dans la prog des sons pour rendre passables leurs proto-jeanmicheljarreries de la même époque). Et les voix donnent toc, là où Gabriel et Eno (ou les Talking Heads, que je connais moins) arrivaient utilisent des chœurs avec plus de puissance et d'inquiétude.
Mon problème est surtout que je n'arrive absolument pas à sortir les 3 albums de la trilogie berlinoise d'un anachronisme qui m'est seul dû : je voudrais que ce soit de la new wave, alors qu'elle n'existait pas encore.
Je suis assez d'accord avec Christophe en ce qui concerne le manque de noirceur de l'ensemble, obscurité qu'un Tangerine Dream parvenait davantage à insuffler à ses enregistrements de la même période (cf. la B.O. de Sorcerer).
RépondreSupprimerIl n'en demeure pas moins que Low demeure une oeuvre admirable. Qu'il s'agisse de la ligne de basse de Breaking Glass, de la lenteur résignée de Always Crashing..., des "pluies de percussions xylophoniques" (merci Xavier)de Weeping Wall ou de la majesté de Warszawa, tout ici inspire le respect et force l'admiration... contrairement à la monstruosité que le même artiste pondra dix ans plus tard...
Quant à l'accroche trouvée par les commerciaux de RCA pour refourguer Low, elle vaut vraiment son pesant de cacahouètes...
@ Christophe, je comprends ton point de vue, c'est un peu le soucis des albums qui sont un peu en avance sur leur temps, hors contexte historique, on risque de trouver qu'il y a trop de ci et pas assez de cela...
RépondreSupprimerToujours est-il que comparé au mésestimé Lodger, j'ai eu moins de mal à rentrer de dedans... en partie grâce à cette étonnante face B. Et puis Low reste l'archétype d'une prise de risque selon moi assez osé de la part d'un artiste de cette stature. Enfin ça va, six ans après, il s'est rattrapé dirons nous, hum hum... sauf que dommage pour RCA, Let's Dance fut signé chez EMI. Le cuistre! Après tout ce que RCA a enduré!
Et merci pour le lien sur les ronds de cuir.
@ Grisé: déjà c'est gentil de nous rappeler la chose immonde qu'a pondu Bowie en 87... C'était d'autant plus admirable d'écrire une chro la dessus! ;-)
N'empêche que c'est louche tout de même, presque tous les albums de Bowie des 80's sont sortis en premier, quel grand manipulateur ce Xavier! :P
Sinon sur le manque de noirceur de Low... Effectivement, la trilogie berlinoise aurait pu être plus sombre, plus anxiogène aussi. Je dois admettre que bizarrement, moi qui affectionne les musiques dite sombres, je n'ai jamais ressenti ce "manque".
Non le plus grave en fait, c'est qu'il aura fallu attendre 1995 pour enfin avoir une "suite" à Low...
Hein, quoi?
RépondreSupprimerSysT
Quel sera le prochain l'album critiqué Doc ?
RépondreSupprimer@ Syst: Va chez Xavier, ça sera plus simple ;-)
RépondreSupprimer@ Jérémy: ah ah, à vrai dire, j'ai pas encore totalement décidé... Mais j'ai comme eu un indice ce matin en me réveillant (oui il m'arrive de me lever avec une chanson dans la tête, une génération spontanée :D)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerDoc, au lieu de fantasmer sur une prétendue conspiration, tu ferais mieux de te désigner un successeur pour le David Bowie Blog Tour!! ;)
RépondreSupprimerOn devrait toujours lire les pS avant d'écrire un commentaire... Sorry!
RépondreSupprimer