1986, le jeune thrash metal étasunien accouche de trois monstres, Peace Sells… But Who’s Buying de Megadeth, Master of Puppets de Metallica et enfin celui qui nous intéresse le terrible Reign in Blood de Slayer [1]. Album culte, Reign in Blood s'inscrit comme un des rares albums de metal de cette décennie, tous genres confondus, ayant su éviter autant les outrages du temps que les fautes de goût.
Deux ans après ce coup de tonnerre, Araya, Hanneman, King et Lombardo revenaient avec le dénommé South of Heaven. Première remarque, Larry Carroll signait de nouveau la pochette (comme celle du prochain disque, Seasons In The Abyss, clôturant ainsi la trilogie). Deux choix s'offraient à Slayer lors de l'enregistrement de l'attendu successeur de Reign in Blood : la redite ou aller de l'avant. Loin de répondre par la facilité, qui voudrait proposer un disque encore plus rapide ou heavy (gimmick délicieux que la plupart des groupes de metal nous servent en interview à chaque fois avant la sortie d'un nouvel album), les quatre californiens choisirent une autre alternative, la contre allée : ralentir le tempo (une première pour le groupe), y incorporer quelques (vicieuses) mélodies (Tom Araya se mettant à véritablement chanter sur quelques chansons - sacrilège) et, mieux, amplifier les atmosphères malsaines.
A part dans la discographie de Slayer, South of Heaven a le désavantage initial d'être situé entre un album culte, dont la radicalité musicale sert encore aujourd'hui de mètre étalon, et un autre (Seasons in the Abyss) faisant office d'album synthétisant parfaitement la décennie thrash écoulée. Un album qui serait donc mal aimé ? Sans doute. En partie du moins. Peut-on déclarer décemment un album bancal quand celui-ci contient une bonne moitié de classiques ? Autre point de désaccord parmi les fans, le mix proposé par Rick Rubin. Le producteur fut accusé d'avoir mis trop en avant la batterie de Dave Lombardo, au détriment des guitares de la paire Hanneman/King (et leurs fameuses joutes destroy). Or, le résultat final n'a rien de catastrophique [2], et ne détonne pas, d'une certaine manière, avec cette volonté de jouer la carte de l'originalité.
Mieux, South of Heaven/Silent Scream/Live Undead assomment d'entrée l'auditeur, Lombardo nous gratifiant d'une de ses plus convaincantes prestations lors de l'introduction du morceau éponyme. Grand adepte de la provocation, après la description clinique des méfaits du sinistre docteur Mengele sur Angel of Death, deux années plus tôt, Slayer se rappela au bon souvenir de la censure, cette dernière goûtant cette fois-ci peu les paroles de Tom Araya sur le classique Mandatory Suicide. Certes, à partir du sixième morceau, Ghosts of War (dont l'introduction reprend la fameuse outro de Raining Blood), le niveau des chansons baisse d'un cran (dont la reprise de Judas Priest Dissident Agressor), mais jamais au détriment de l'aura sombre qui règne sur l'album, à l'image du dernier morceau, l'incommensurable Spill the Blood, ou l'une des introductions les plus malsaines qu'ait jamais composée Slayer (et la suite n'est point en reste).
Un classique du thrash metal.
Deux ans après ce coup de tonnerre, Araya, Hanneman, King et Lombardo revenaient avec le dénommé South of Heaven. Première remarque, Larry Carroll signait de nouveau la pochette (comme celle du prochain disque, Seasons In The Abyss, clôturant ainsi la trilogie). Deux choix s'offraient à Slayer lors de l'enregistrement de l'attendu successeur de Reign in Blood : la redite ou aller de l'avant. Loin de répondre par la facilité, qui voudrait proposer un disque encore plus rapide ou heavy (gimmick délicieux que la plupart des groupes de metal nous servent en interview à chaque fois avant la sortie d'un nouvel album), les quatre californiens choisirent une autre alternative, la contre allée : ralentir le tempo (une première pour le groupe), y incorporer quelques (vicieuses) mélodies (Tom Araya se mettant à véritablement chanter sur quelques chansons - sacrilège) et, mieux, amplifier les atmosphères malsaines.
A part dans la discographie de Slayer, South of Heaven a le désavantage initial d'être situé entre un album culte, dont la radicalité musicale sert encore aujourd'hui de mètre étalon, et un autre (Seasons in the Abyss) faisant office d'album synthétisant parfaitement la décennie thrash écoulée. Un album qui serait donc mal aimé ? Sans doute. En partie du moins. Peut-on déclarer décemment un album bancal quand celui-ci contient une bonne moitié de classiques ? Autre point de désaccord parmi les fans, le mix proposé par Rick Rubin. Le producteur fut accusé d'avoir mis trop en avant la batterie de Dave Lombardo, au détriment des guitares de la paire Hanneman/King (et leurs fameuses joutes destroy). Or, le résultat final n'a rien de catastrophique [2], et ne détonne pas, d'une certaine manière, avec cette volonté de jouer la carte de l'originalité.
Mieux, South of Heaven/Silent Scream/Live Undead assomment d'entrée l'auditeur, Lombardo nous gratifiant d'une de ses plus convaincantes prestations lors de l'introduction du morceau éponyme. Grand adepte de la provocation, après la description clinique des méfaits du sinistre docteur Mengele sur Angel of Death, deux années plus tôt, Slayer se rappela au bon souvenir de la censure, cette dernière goûtant cette fois-ci peu les paroles de Tom Araya sur le classique Mandatory Suicide. Certes, à partir du sixième morceau, Ghosts of War (dont l'introduction reprend la fameuse outro de Raining Blood), le niveau des chansons baisse d'un cran (dont la reprise de Judas Priest Dissident Agressor), mais jamais au détriment de l'aura sombre qui règne sur l'album, à l'image du dernier morceau, l'incommensurable Spill the Blood, ou l'une des introductions les plus malsaines qu'ait jamais composée Slayer (et la suite n'est point en reste).
Un classique du thrash metal.
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[1] On pourra ajouter dans une moindre mesure le classique Darkness Descends de Dark Angel.
[2] Appelé également par la suite la jurisprudence ...And Justice for All.
[2] Appelé également par la suite la jurisprudence ...And Justice for All.
Franchement, je préfère le dernier MGMT... pas taper, je plaisantais...
RépondreSupprimerSysT
Je vois que tu as bien saisi le piège qu'est le classement des blogueurs...
RépondreSupprimerSoit on écoute en entier les trucs pas terribles, on leur met des mauvaises notes, mais on passe pour un type qui perd son temps à se polluer les oreilles avec n'importe quoi... soit on écoute que des trucs qui nous plaisent vraiment, mais on se retrouve coincé dans l'infâmante catégorie des "gentils blogueurs"...
On pourrait aussi mettre de mauvaises notes aux bons albums, pour éviter ces deux écueils... sauf qu'on serait considéré comme un type qui a très mauvais goût... bref, dans tous les cas, on est foutu ^^
Sinon, excellente, en effet, l'intro de Spill The blood (ils referont un peu la même chose sur l'excellent Seasons in The Abyss (le morceau))... je l'adorais, mais j'aimais pas trop le chant sur ce morceau.. par contre, la batterie - sur l'intro et la reprise de l'intro en particulier - est assez géniale...
Je me souviens plus la pochette de l'album, que du contenu...
RépondreSupprimer@ Syst: pffffffff me faire passer pour un personnage violent... alors que ca fait plus de 4 ans que je dois deboiter les genous d'un tire-bouchon... et que je ne l'ai toujours pas fait! Alors hein bon :P
RépondreSupprimerN'empeche... MGMT... gosh!
@ GT: oui c'est bien ce que je disais, tu es diabolique!!!
@ Andy: c'est deja un bon debut
c vrai que celui ci aussi est un putain de disque. Quel trilogie tout de même que "reign in blood", "south of heaven" et "seasons in the abyss"!!!
RépondreSupprimerLe live "decade of eggression" mettra fin ensuite de belle manière à l'âge d'or du groupe
m'en parle pas, pour la peine j'ecrase une petite larme ;-)
RépondreSupprimerCeci dit, dams les 90's, Slayer a tente avec plus ou moins de bonheur et de reussite des choses (leurs disques restant honorables a defaut d'etre inoubliables)... et sans ceder aux sirenes du mainstream... c'est deja ca!
Toi un gentil "blogger".. je me marre mouhahah ! C'est impossible que tu sois gentil, car déjà dans ton titre "AU sud, rien de nouveau" c'est super insultant ! En tant que gards du Sud (le vrai Sud, pas SUd-ouest ou Sud-est) je dois défendre mon point cardinal !
RépondreSupprimerCertes il n'y a pas beaucoup de jazz dans le sud, mais je dois souligner quand meme les deux excellents festivals de Sète : Fiestàsète et Jazz à Sète !
Alors je dis ATTENTION MONsieur le gentil blogger, je vous surveille... grrr :[
hé mais le point d'interrogation est vachement important!!!! ça sous entend en fait que si y'a du neuf!!!!
RépondreSupprimerrah ils sont susceptibles les sétois... :P
les sétois ? ça fait au moins 14 !
RépondreSupprimerJe vous tiens au courant Slayer arrive le 11 Novembre à Montréal !
Mouais, enfin Slayer en 2009, ou plutôt ce qu'il en reste... donc plus grand chose.
RépondreSupprimerEnfin parait que pour la tournée 2009, ils rejouent intégralement Reign in Blood... toujours autant de risque dans leur setlist les californiens... 80% de 80's, et un peu de 90's et un ou deux titres du dernier album... et un menu best of, un! A se demander l'intérêt de sortir un nouvel album.
Ceci dit, si le dernier est aussi "brillant" que leur dernier single ou leur précédent LP... :-S