Comme son nom l’indique, Yakuza nous vient de Chicago. Pouf pouf. A l’origine trio hardcore, la formation va, au gré du temps, en plus d’étoffer le nombre de ses musiciens, ouvrir un peu plus son éventail d’influences et tourner parallèlement avec quelques « poids lourds » de la musique extrême (au sens large) : Opeth, The Dillinger Escape Plan ou Mastodon.
Quand bien même les groupes cités précédemment n’ont sur le papier que peu de points communs, le groupe a su tirer parti de ces diverses expériences, et prendre certains traits de caractère propre à ces formations, en premier lieu, l’ouverture. Ce qui frappe à l’écoute de leur troisième album, Samsara, est justement cette propension à digérer toutes sortes influences, parfois contradictoires, qui vont du hardcore, au jazz, du progressif au grindcore. A ce titre, la chanson qui introduit cet album, Cancer Industry, offre un rapide aperçu de l'appétence du groupe. En trois minutes montre en main, nous dégustons une rythmique tribale, accompagnée par un saxophone en guise d’introduction, des riffs cataclysmiques bien cassants aux structures déconstruites, un chant hurlé, et enfin une dernière partie proche d’un grindcore des familles. Ce qui pouvait ressembler à une entreprise indigeste, maladroite ou tout simplement ratée, se voit rayé d’un seul trait dès ce premier jet concluant. Dont acte.
Contrairement à d'autres groupes issus de la scène metal, saluons l’influence du hardcore au détriment des plans métalliques boursouflés de quelques confrères se réclamant aussi du jazz… qui s’en plaindra ? Car si influence du jazz il y a, celle-ci ne provient en effet jamais de l’écoute prolongée d’anciennes formations de jazz-rock des 70’s, à la différence des confrères adeptes de metal progressif. Au contraire, Yakuza s'inspire par moment des grands noms du jazz libertaire, à savoir ce goût prononcé pour les rythmiques sauvages et déconstruites. Loin du saxophone incandescent du Fun House des Stooges ou de celui d'un John Zorn, les plages jouées par le chanteur Bruce Lamont sont principalement planantes ; ceux qui connaissent l'excellent Modus Vivendi des angevins Zenzile apprécieront cette ressemblance fortuite.
A cela, vous ajoutez un chant nuancé, aussi à l’aise dans le style rageur qu’apaisé, on serait tenté de penser qu’on tient quelque chose d’exceptionnel. Et on s’en rapproche. Seul ombre au tableau, le groupe a tendance à se répéter. Ne gâchons pas cependant notre plaisir, c’est suffisamment rare d’avoir entre les mains (et les oreilles) des musiciens aussi ouverts, maniant avec maestria autant d’influences différentes. A noter que la pochette et son bonze ressemble à un joli piège, on est très loin d’une ambiance lounge propre au fumeux Buddha bar.
Recommandé.
Quand bien même les groupes cités précédemment n’ont sur le papier que peu de points communs, le groupe a su tirer parti de ces diverses expériences, et prendre certains traits de caractère propre à ces formations, en premier lieu, l’ouverture. Ce qui frappe à l’écoute de leur troisième album, Samsara, est justement cette propension à digérer toutes sortes influences, parfois contradictoires, qui vont du hardcore, au jazz, du progressif au grindcore. A ce titre, la chanson qui introduit cet album, Cancer Industry, offre un rapide aperçu de l'appétence du groupe. En trois minutes montre en main, nous dégustons une rythmique tribale, accompagnée par un saxophone en guise d’introduction, des riffs cataclysmiques bien cassants aux structures déconstruites, un chant hurlé, et enfin une dernière partie proche d’un grindcore des familles. Ce qui pouvait ressembler à une entreprise indigeste, maladroite ou tout simplement ratée, se voit rayé d’un seul trait dès ce premier jet concluant. Dont acte.
Contrairement à d'autres groupes issus de la scène metal, saluons l’influence du hardcore au détriment des plans métalliques boursouflés de quelques confrères se réclamant aussi du jazz… qui s’en plaindra ? Car si influence du jazz il y a, celle-ci ne provient en effet jamais de l’écoute prolongée d’anciennes formations de jazz-rock des 70’s, à la différence des confrères adeptes de metal progressif. Au contraire, Yakuza s'inspire par moment des grands noms du jazz libertaire, à savoir ce goût prononcé pour les rythmiques sauvages et déconstruites. Loin du saxophone incandescent du Fun House des Stooges ou de celui d'un John Zorn, les plages jouées par le chanteur Bruce Lamont sont principalement planantes ; ceux qui connaissent l'excellent Modus Vivendi des angevins Zenzile apprécieront cette ressemblance fortuite.
A cela, vous ajoutez un chant nuancé, aussi à l’aise dans le style rageur qu’apaisé, on serait tenté de penser qu’on tient quelque chose d’exceptionnel. Et on s’en rapproche. Seul ombre au tableau, le groupe a tendance à se répéter. Ne gâchons pas cependant notre plaisir, c’est suffisamment rare d’avoir entre les mains (et les oreilles) des musiciens aussi ouverts, maniant avec maestria autant d’influences différentes. A noter que la pochette et son bonze ressemble à un joli piège, on est très loin d’une ambiance lounge propre au fumeux Buddha bar.
Recommandé.
Excellent album, pas forcément accessible, mais très abouti. Très bien résumé mais peut-être aurait-il fallu souligner le côté un peu psychédélique et planant, en tout cas ce petit quelque chose qui tend à vous faire voyager intérieurement, entre deux bourrasques d'une violence bienvenue.
RépondreSupprimeroui pas faux, j'aurais pu (du?) développer un peu cet aspect... enfin pour le côté planant je suis d'accord, pour les psychotropes, je suis un peu sur la réserve quand même.
RépondreSupprimerUn son particulièrement a part...
RépondreSupprimerOuh là .... c'est bourin.... ça correspond pas à ma montée en compétence du moment ;-)
RépondreSupprimerSpeed.
vi tu découvres déjà Billy Cobham et Herbie, c'est déjà très bien ;-)
RépondreSupprimerOuch ! C'est vrai que je m'attendais pas à ça.....
RépondreSupprimerceci dit pour reprendre la requete de l'anonyme, cette premiere chanson n'est pas non plus totalement représentative de l'album; sur bon nombre de titres on alterne passages planants épaulés au sax et quelques éléments plus rugueux dirons nous :D
RépondreSupprimerL'anonyme revient juste pour préciser ce qu'elle a dit au dessus, sur la difficulté à appréhender cet album. Au départ c'était bien trop "rugueux" pour moi, cet album je pouvais pas le supporter, et puis ça a fini par venir, notamment grâce à une certaine familiarisation à des genres plus ou moins violents (black métal, métal extrême en général, post-hardcore...), mais en tout cas c'est un album qui mérite qu'on l'écoute dans son intégralité, avec un petit peu de concentration. Ca passera beaucoup mieux comme ça ^^
RépondreSupprimermerci pour cette précision l'Anonyme ;-)
RépondreSupprimeret en plus elle est plus si anonyme que ça, on sait maintenant que c'est une demoiselle!
Sinon on conseillera dans un genre plus ou moins similaire mais plus fou et expérimental bien sûr le Disco Volante de Mr Bungle :-)
euh oui j'oubliais, c'est sympa de constater que je ne suis plus le seul à être atteint de la Alaindelonïte aigüe, à savoir utiliser la troisième personne du singulier :D
RépondreSupprimerAh mais non, c'était juste pour préciser de quelle anonyme il s'agissait !
RépondreSupprimerLe principe perd un peu de son sens du coup...
Et que cette fois j'oublie pas, Samsara est exceptionnel, mais mieux vaut ne pas trop s'emballer sur Yakuza tout de suite ; le dernier, qui n'est quand même pas franchement mauvais, est déjà bien moins intéressant...
et bien merci pour cette précision mademoiselle l'Anonyme, n'ayant pas encore eu l'occasion d'écouter le dernier bébé des Yakusa, je n'ai pas d'avis sur la question ;-) (encore que... ils doivent bien avoir une page myspace ces petits gars de Chicago)
RépondreSupprimerMon dieu j'ai encore oublié quelque chose, il s'agissait de renvoyer les amateurs de Yakuza à maudlin of the Well (la non-majuscule du début est voulue), un des projets du musicien halluciné Toby Driver, et en particulier l'album Leaving Your Body Map (mais son jumeau Bath et leur prédécesseur My Fruit Psychobells... sont excellents également), un très savant mélange de douceur acoustique et de violence malsaine.
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