Dawn O'Keefe est une adolescente américaine somme toute ordinaire... tout du moins si l'on suit l'american way of life prôné par les plus conservateurs étasuniens dirons nous. Dawn est, naturellement pourrait-on dès lors ajouter, jeune militante au club de chasteté de son lycée. Elle n'hésite pas à prendre la parole lors des réunions d'information et ainsi promouvoir le port de l'anneau symbolisant ledit vœu (la tradition de la ceinture, il est vrai, s'est perdue messieurs dames...). Mais la belle jeunesse puritaine peut-elle se suffire d'un tel procédé obsolète quand les sirènes du supposé vice vous titille ? Fort heureusement, dame nature veille...
Teeth - Mitchell Lichtenstein (2008)
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The Paris Concert - John Coltrane (1962)

Premier point à soulever, on ne sait pas grand chose de ce disque public. Certes, il est sorti en novembre 1962, mais de quand date précisément les versions gravées sur ce disque ? Entre 1961 et 1962 nous annonce le livret. Voici pour les maigres précisions. En connaissant l'esprit tatillon du jazz addict, ça commence déjà mal. C'était vite oublié ce que représente ces deux années 1961 et 1962 dans la discographie de John Coltrane.
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Above - Mad Season : Seattle Supergroup (1995)

Projet regroupant différents membres de la scène de Seattle, Mad Season s'inscrit à la lecture de la liste des protagonistes comme l'exemple type du supergroupe : Layne Staley chanteur d'Alice in Chains, le guitariste Mike McCready de Pearl Jam, le bassiste John Baker Saunders des Walkabouts et enfin deux membres des Screaming Trees, le batteur Barrett Martin et le chanteur Mark Lanegan en guise d'invité vocal. Or, du fait de la présence de Staley et de McCready, leurs deux formations étant au plus fort de leur popularité au mitan des années 90, et compte tenu des anciens dits supergroupes qui ont, dans le meilleur des cas, ressemblé à un pétard mouillé, ou, pire, à une entreprise nauséabonde à but très lucratif, y'avait-il un quelconque intérêt à prêter une oreille même distraite à ce Above en 1995, suspicion qui tendrait à justifier la méfiance adolescente du préposé ?
Rappel des faits. Pendant la finalisation du Vitalogy des (sinistres) Pearl Jam [1], notre joli monde se retrouve au Bad Animals studio de Seattle pour la mise en œuvre de l'album. Premier bon point, la composition et l'enregistrement n'ont guère trainé, comprendre que l'opus est dès lors marqué par l'urgence rock. Second point, interrogatif, cette fois-ci, doit on s'attendre finalement un mix entre AiC et Pearl Jam ?
"Je t'ai manqué?" - "A jamais"

Le premier réflexe aurait été d'écouter mon disque préféré de ce monsieur, son joyaux noir sorti en 2002, L'Imprudence. Et pourtant, quitte à lui rendre un dernier hommage, une dernière pensée, ne vaut il mieux pas un témoignage public? Je sors alors de mon PC le bootleg de son concert à Lille le 5 avril dernier. Et j'en viens à regretter de ne pas l'avoir vu lors de sa dernière tournée... tandis que j'étais parmi les mangeurs les goudas... Il me restera toujours ce souvenir de janvier (ou février j'ai un doute d'un coup) 2003 lors de son passage à Rouen au Théâtre des Arts.
Comme je le soulignais dans un précédent post, l'oeuvre de Bashung m'a longtemps intrigué, l'homme étant capable d'alterner album difficile, sombre, exigeant avec d'autre plus accessibles, plus à l’écoute du public pour certains. Rare sont les artistes catalogués chanson française qui pouvaient se targuer d'avoir vu Joy Division aux Bains Douches en 1979, de citer les DAF comme référence ou sortir de son chapeau Colin Newman de Wire et les guitaristes Blixa Bargeld, Phil Manzanera ou Marc Ribot comme invités de luxe. Certes, certains de ses albums sont dispensables, d'autres handicapés par une production datée. L'homme s'est longtemps cherché aussi, a mis du temps avant de pouvoir se démarquer des influences anglo-saxonnes, il n'empêche.
Comme c'est souvent le cas, l'annonce de sa disparition comme l'avait déjà fait auparavant celle de sa maladie, provoquera un intérêt morbide pour son dernier album en date, Bleu Pétrole. Album "léger" suivant une fois de plus sa démarche de l'alternance des 80-90's, Bleu Pétrole diamétralement opposé à la noirceur de L'Imprudence? Album plus empreint à la mélancolie finalement, où Bashung retrouve ses anciens réflexes folk et country.
On se souviendra des calambours de Bergman à ses débuts ou de sa poésie abstraite, celle de la période Jean Fauque. Pourtant je retiens en premier les paroles qui ont germé de sa seule collaboration avec Gainsbourg, la chanson J'croise aux hébrides sur Play Blessures, un Bashung qui digère mal le succès populaire signant son arrêt de mort sur l'autel de la célébrité, et ainsi signer le départ d'une oeuvre de plus en plus personnelle: "Je dédie cette angoisse à un chanteur disparu, Mort de soif dans le désert de Gaby, Respectez une minute de silence, Faites comme si j'étais pas arrivé".


Comme je le soulignais dans un précédent post, l'oeuvre de Bashung m'a longtemps intrigué, l'homme étant capable d'alterner album difficile, sombre, exigeant avec d'autre plus accessibles, plus à l’écoute du public pour certains. Rare sont les artistes catalogués chanson française qui pouvaient se targuer d'avoir vu Joy Division aux Bains Douches en 1979, de citer les DAF comme référence ou sortir de son chapeau Colin Newman de Wire et les guitaristes Blixa Bargeld, Phil Manzanera ou Marc Ribot comme invités de luxe. Certes, certains de ses albums sont dispensables, d'autres handicapés par une production datée. L'homme s'est longtemps cherché aussi, a mis du temps avant de pouvoir se démarquer des influences anglo-saxonnes, il n'empêche.
Comme c'est souvent le cas, l'annonce de sa disparition comme l'avait déjà fait auparavant celle de sa maladie, provoquera un intérêt morbide pour son dernier album en date, Bleu Pétrole. Album "léger" suivant une fois de plus sa démarche de l'alternance des 80-90's, Bleu Pétrole diamétralement opposé à la noirceur de L'Imprudence? Album plus empreint à la mélancolie finalement, où Bashung retrouve ses anciens réflexes folk et country.
On se souviendra des calambours de Bergman à ses débuts ou de sa poésie abstraite, celle de la période Jean Fauque. Pourtant je retiens en premier les paroles qui ont germé de sa seule collaboration avec Gainsbourg, la chanson J'croise aux hébrides sur Play Blessures, un Bashung qui digère mal le succès populaire signant son arrêt de mort sur l'autel de la célébrité, et ainsi signer le départ d'une oeuvre de plus en plus personnelle: "Je dédie cette angoisse à un chanteur disparu, Mort de soif dans le désert de Gaby, Respectez une minute de silence, Faites comme si j'étais pas arrivé".
Blood Freak - Brad F. Grinter, Steve Hawkes : Par le pouvoir du glouglou ancestral

Blood Freak, mauvais film sympathique culte outre-Atlantique, est tout droit sorti des cerveaux malades de deux énergumènes, Brad F. Grinter et Steven Hawkes, ce dernier ayant le double emploi d'être le héros de cette dramatique aventure. Mieux, sous ce canevas moralisateur, le film a le mérite, déjà en 1972, de pointer du doigt les méfaits des expérimentations dans l'agriculture, enfin quand ceci sont conjugués avec la consommation de marijuana. Cerise sur le dindon, Blood Freak a la particularité d'avoir la présence à l'écran, durant les « moments clefs », d'un curieux personnage attablé, cigarette au bec, un Vincent Price du pauvre, look 70's (petite mention pour sa chemise) qui lit avec un semblant de conviction quelques phrases dignes du bouquin "La philosophie sous psychotropes pour les nuls". Or, surprise, ce sinistre narrateur omniscient est joué par le deuxième metteur en scène, prestation qui redéfinit la notion même de détachement.
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Black Shabbis - Jamie Saft (2009): Jazz yiddish VS metal extrême

Des chevelus métalleux qui s'intéressent dès lors au jazz peut paraitre étrange... mais que des jazzmen de formation aient la démarche inverse, que dire ? Comme je l'avais écrit lors d'un précédent post, le premier terroriste sonore venant du jazz à avoir eu cette démarche n'est autre que John Zorn avec ses deux fameux projets: Naked City et surtout Painkiller avec au poste de batteur Mick Harris, le premier cogneur de la formation culte de grindcore Napalm Death. Bref qu'un musicien, sideman pour l'Electric Masada du sieur Zorn, décide à son tour de se jeter dans le grand bain du metal extrême... y'a des surprises qui n'en sont plus. Encore que... surprise tout de même car point de trace d'une once de jazz en fait, contrairement à Naked City ou via les improvisations cataclysmiques de Painkiller. Oui mais alors qu'est-ce que ça implique? Roh rien de bien méchant ma bonne dame, juste du metal extrême.
Jamie Saft, multi-instrumentiste, se chargeant à la fois des claviers, de la guitare, de la basse et de quelques vocaux s'est adjoint les services pour l'occasion d'un autre musicien connu pour jouer aux côtés de John Zorn mais aussi pour avoir fait parti d'un des groupes les plus novateurs des 90's, Mr Bungle, à savoir le bassiste Trevor Dunn. Il faut tout de suite avant d'aller plus loin qu'avec un tel duo, on aurait voulu, souhaiter plus de folie... ce ne sera pas le cas, de là à bouder son plaisir? Pas tant que ça, Black Shabbis à travers son Jewish metal nous propose un florilège suffisamment intéressant allant du thrash, au sludge en passant par le doom jusqu'au drone... à défaut de révolution musicale.
En guise d'introduction, dans la grande tradition des albums de metal des 80's, Metallica en tête, Jamie Saft & co nous convient ainsi à une intro à mille lieux des futures ambiances sombres de la dite galette, soit un Black Shabbis-The Trail of Libels tout droit sorti d'un album de... Calexico. Transition toute trouvée s'il en est puisque le morceau suivant Blood nous plonge directement dans un thrash des familles, Slayer en tête pour la rythmique, des vocaux caverneux proches du grec Spiros et des arrangements rappelant les débuts de son groupe Septic Flesh. Serpent Seed, quant à lui ébauche tout de suite l'évolution de Black Shabbis, un disque pied au plancher au démarrage pour ralentir son tempo dès le troisième titre. Serpent Seed ou le mix entre un sludge poisseux, marque de fabrique des rednecks from Louisiana, des arrangements orientaux digne des israéliens d'Orphaned Land et une conclusion chaotique au bon souvenir d'un Zorn.
En citant précédemment un ralentissement de la rythmique, je minimisais à peine l'étendu des dégâts, Der Judenstein (The Jewry Stone) nous plonge directement dans un doom massif de 9 minutes tandis que Kielce et The Ballad of Leo Frank suivent le sillage d'un Earth première époque ou d'un Sunn O))). Et bien que Black Shabbis soit avant tout un album instrumental, où tout du moins les vocaux ont une place mineure, on n'oubliera pas l'un des plats de résistance de l'album, Army Girl morceau digne d'une collaboration avec Mike Patton.
Black Shabbis est un drôle d'album au final. Celui qui ne devrait satisfaire ni les fans de jazz, ni les amateurs de décibels extrêmes, ces derniers risquant de trouver la galette trop dispersée... encore que pour la première catégorie, les habitués aux productions Tzadik ne devraient pas être si déstabilisés que cela (après avoir passé l'épreuve Merzbow, on est en partie vacciné...). Un album qui manque d'originalité mais qui a le mérite de synthétiser agréablement tout un pan de la musique extrême de manière efficace.
Gran Torino/The Wrestler VS Death Wish 3/Rocky
Le préposé est colère. Le docteur est vengeance. Affutons nos couteaux, et préparons nos bavoirs. Ça va trancher. C'est pas pour dire, mais s'il y a bien quelque chose que nous apprécions très moyennement, c'est de nous sentir blouser à la vision d'un film. Un emportement surfait ? Certes. Mais il est toujours bon de sinon remettre en cause les critiques unanimes, du moins d'y mettre de belles et grosses pincettes. Sortons donc l'artillerie, et occupons nous des deux "chefs d'œuvre" étasuniens sortis récemment en France Gran Torino et The Wrestler.


The Wrestler est un savant mélange de plusieurs recettes du passé. Vous avez aimé les aventures de Rocky Balboa. Les histoires de loser vous font tirer quelques larmes de crocodile. Vous êtes un ancien fan de Hard-FM (Mötley Crüe, RATT et consorts). Vous aimez le catch. Vous aimez les héros vieillissants. Vous n'aimez pas les années 90. N'en rajoutez plus, ce Lion d'or 2008 est fait pour vous.
Présenté (enfin vendu) comme le énième grand retour de Mickey Rourke, The Wrestler part d'un malentendu. Rourke n'a jamais véritablement arrêté de tourner depuis la fin des 90's, le grand public a juste oublié ou n'a pas eu connaissances de ses rôles dans des productions parfois honteuses (Double Team avec JCVD) ou indépendantes (les excellents Animal Factory de Steve Buscemi ou Buffalo '66 de Vincent Gallo). Pire, l'ancien Johnny Belle gueule n'occupait plus le haut de l'affiche, juste des seconds rôles. Or ce serait oublier la sortie en fanfare de Sin City (voire de Domino) au mitan des années 2000, longs métrages nous faisaient déjà le coup du retour de notre ancien boxeur raté.
Avec un rôle taillé sur mesure, physiquement crédible, Rourke est habité par son personnage. Delà à y trouver une analogie grossière avec sa propre carrière d'acteur... Avec à la clef un rôle à récompenses comme Hollywood les aime. Comme évoqué plus haut, Aronofsky met entre parenthèses ses velléités vaines et colle au mieux sa mise en scène au sujet : sobre et sans artifice. Dommage que ses efforts aillent de pair avec une originalité en berne et une histoire supra prévisible. Bref, hormis quelques agrafes dans le dos, rideau, on ferme !


Walt Kowalski, vétéran de la guerre de Corée, se retrouve seul avec Daisy, son labrador, depuis le décès de sa femme. Tel le dernier des Mohicans, notre vieil homme blanc taciturne est désormais perdu en plein îlot Hmong. La vie vous réserve de cruelles désillusions, vous combattez les communistes dans les 50's et ces derniers, tout du moins des asiatiques, envahissent votre quartier. Mais papy Walt va prendre sous son aile son jeune voisin Thao. Il faut dire que ce dernier avait tenté de voler la Gran Torino de 1972 de papy Eastwood en guise d'épreuve pour faire partie du gang du quartier. Forcément une telle épreuve crée des liens d'amitié, de respect mutuel entre nos deux protagonistes (?!).
A la question, est-il crédible que notre héros adepte du racisme ordinaire puisse du jour au lendemain virer sa cuti et devenir copain comme cochon avec ses voisins Hmongs ? La réponse est... disons que le fait de vivre seul et d'avoir des voisins, asiatiques ou non, qui vous font la cuisine gratuitement doit sans doute peser lourd dans la balance de ce vieil homme aigri. Enfin il semblerait. Eastwood s'amuse toutefois à caricaturer son habituel personnage de réactionnaire. Admettons que ce racisme ordinaire, est davantage le fruit d'une souffrance, aigreur, solitude (rayez la mention inutile au besoin) que d'une réelle xénophobie, ce qui tendrait à expliquer ce revirement soudain.
Sans déflorer la fin, quand bien même cette dernière reste prévisible, Gran Torino a la décence de garder un minimum de crédibilité. N'en déplaise aux annonces lues du type "le dernier film de Clint Eastwood contre les gangs". Eastwood, 78 printemps, aurait caché son dessein, et se lance dans un vigilante gériatrique ? Le grand Clint aurait-il attendu cet âge vénérable pour marcher sur les plates bandes de Charles Branson, grand maître parmi les maîtres ? Or, les admirateurs du Justicier de New-York devront se méfier de cette nouvelle publicité mensongère. Gran Torino n'est ni un grand film, ni un digne successeur de la série des Death Wish. Triste.
Harvey Milk... du petit lait?

Milk, soit le nom d'Harvey Milk, le premier conseiller municipal ouvertement gay élu à une mairie, celle de San Francisco. Le film retrace ainsi les huit dernières années d'Harvey Milk, soit ses dernières années couvrant sa lutte pour les droits des homosexuels, à la fois pour une reconnaissance mais aussi face aux attaques de l'extrême droite chrétienne portée par le sénateur Briggs et sa tête de gondole la chanteuse Anita Bryant.
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