Hedwig ou l'histoire du jeune garçon Hansel, dont la particularité n'est pas tant d'avoir été élevé de l'autre côté du mur de Berlin, celui où la Stasi s'encanaillait avec la passion clinique qu'on lui connait à s'intéresser à la vie des autres, mais aussi et surtout à écouter la musique pop en provenance de l'ouest, le tout... la tête dans un four (1). Hansel fait la connaissance du G.I. Luther Robinson, grand amateur de sucreries et de jeunes éphèbes (innocents). Mais avant de convoler en justes noces et permettre à Hansel de quitter cette morne plaine où les trabants fleurissent joyeusement, notre couple doit passer par la case chirurgie/boucherie plastique et faire ainsi de Hansel une femme... ou tout du moins s'en rapprocher. Meurtrie dans sa chair après cette opération ratée, la désormais prénommée Hedwig traverse l'Atlantique avec son yankee de mari, pour se terrer en plein... Kansas et apprendre le jour de son premier anniversaire de mariage que ce dernier la quitte pour un autre homme. Hedwig, seule, va dès lors surmonter ce coup du sort en formant un groupe de rock, the Angry Inch, référence à cette mutilation génitale héritée de son passé est-allemand. Un soir de concert dans une cafétéria de seconde zone, Hedwig fait la connaissance du timide Tommy Speck, jeune chrétien niaiseux (2) (comme le Kansas sait en produire fièrement depuis au moins deux siècles). Speck baptisé par Hedwig Tommy Gnosis, soit le futur phénomène du rock, et la future moitié (perdue) d'Hedwig...
...But Seriously - Phil Collins (1989) : ou la revanche de l'agent comptable
Je vois déjà mon lectorat s'interroger sur ma santé mentale. Depuis le temps que les signes l'annonçaient, il fallait s'en douter un jour où l'autre, le bon docteur a définitivement craqué (encore un effet secondaire malheureux dû au latex pourra toujours rétorquer Guic'). Certes, on a beau cultiver avec un plaisir non dissimulé un certain éclectisme en ce lieu où le plus innocent des fétichismes croise l'art du ninjutsu le plus échevelé, peut-on sérieusement tenter de manière aussi incontrôlée un tel dérapage? A sa décharge, le frankNfurter (1) est une espèce qui aime les défis et quand monsieur Sunalee lui a proposé de rédiger la chronique d'un album de l'homme qui tua les années 80 (2), il ne s'est pas fait prier... d'autant plus qu'il n'avait pas totalement le choix, de toute façon. C'était sans compter en effet sur le pouvoir de nuisance d'un sinistre et vil personnage qui erre sur ce blog depuis déjà bien trop longtemps, l'agent comptable. Et c'est ainsi, alors qu'il se faisait une joie d'être l'esclave d'une maîtresse tout de bottes vêtue, le bon docteur se vit devenir l'otage d'un quadragénaire bedonnant à moitié sourd (3) le forçant sans aucune hésitation, ni la moindre compassion, à co-écrire une chronique de l'album de Phil Collins, ...But Seriously.
Off the Bone - The Cramps (1983)
Je me dois de vous confesser une faiblesse qui est mienne, contrairement à ceux qui partagent ma condition [1], je n'ai jamais pris de plaisir à rôder dans le rayon lingerie d'un grand magasin. Et je prends à témoin mon lectorat, faut-il être rustre et grossier pour éprouver un quelconque plaisir à flâner prêt des cabines d'essayage, et espérer voir ses râles lourds de sens et autres respirations haletantes masqués par le frottement libertin de la dentelle contre la chair voluptueuse de ces dames innocemment dévêtues. Frustres sont ces hommes à la morale douteuse, car avouons-le, qui y-a-t-il de plus affriolant qu'une fine cheville mise en valeur par le cuir souple d'une bottine ? Mais je me dois de faire amende honorable, j'ai par mégarde induit en erreur des lectrices bien intentionnées car, point sectaire, je suis... et la bottine est loin d'être en vérité mon talon d'Achille. La bottine est à ce titre ce que le foulard est aux menottes, un palliatif, certes subtil et raffiné, mais celle-ci souffre de la comparaison avec celles que toute maîtresse se doit d'exhiber, symbole de son emprise et de sa grâce. Chaussures portant haut et fort cet ascendant tout naturel sur les hommes en mal de soumission et qui me conforte un peu plus chaque jour dans mon fétichisme, les bottes cavalières. Et quand bien même la rousse Poison Ivy est plus connue pour ses hauts talons, il n'empêche, le duo qu'elle formait avec son regretté mari Lux Interior, the Cramps, n'en reste pas moins l'un des meilleurs groupes de rock'n'roll chantres du fétichisme [2].
Time Fades Away - Neil Young (1973)
L'abandon, geste cruel n'est-ce pas? Et pourtant, en dépit de joyeux moments passés ensemble, quelques personnes sans scrupules n'hésitent pas à se rendre coupable d'une telle lâcheté. Certes, ces individus à la morale légère ont toujours une excuse valable, "tu as toujours été bon et loyal avec moi, mais six années, c'est la fin d'un cycle, vois-tu", "et puis, je ne t'abandonne pas, je t'offre une nouvelle vie chez un nouveau propriétaire" ou pire " non mais ça ne vient pas de toi, c'est de ma faute...". Mais au fond, on sait pertinemment que si elle se sépare de nous c'est parce qu'on lui fait honte. Alors on se persuade qu'il vaut mieux effectivement quitter ce cocon, où les bons souvenirs sont légions, en sachant qu'on sera prochainement remplacé par plus jeune que nous. Partir avant de s'entendre dire une horreur du genre: "de toute façon, c'est fini entre nous, t'es trop gros et tu pues le vieux". Pour ne pas tout gâcher, on tente de profiter au maximum de ces quelques jours avec celle qui partagea notre existence durant ces six belles et heureuses années, se souvenir lorsqu'elle se blottissait contre nous et se languissait à nos côtés. Puis on espère au plus profond de notre mousse en polyuréthane, que cette vaine chimère de finir ces jours chez un étranger ne va pas se conclure honteusement par un misérable et pitoyable ramassage par ces sinistres encombrants. Car toi qui me lis, sache que la vie d'un canapé-lit n'est pas si facile.
Libellés :
1970s,
folk,
musique,
Neil Young,
rock
Inscription à :
Articles (Atom)