Il est des films, au-delà de leur supposé qualité, qui suscitent plus que d'autres une curiosité, un intérêt qui grandit au fil du temps, voire une frustration inassouvie depuis la découverte de leur titre français et une photo illustrative qui a accompagnée, dans un passé plus ou moins lointain, un court article dans un ancien numéro de Mad Movies. Laissant entrevoir de multiples possibilités, Tanya's Island, longtemps indisponible en DVD [1], s'inscrivait par conséquent dans cette catégorie floue du film fantasmé. Réalisé par l'auteur du remarqué thriller Alice Sweet Alice (1976) avec la débutante Brooke Shields [2], le troisième métrage d'Alfred Sole avait de solides arguments pour assouvir une saine déviance filmique, ou la relecture du mythe de La Belle et la Bête sur une île paradisiaque avec jeune femme fortement dévêtue en sus.
Tanya (Vanity) est une mannequin à la vie sentimentale compliquée. Déchirée entre son métier et sa relation conflictuelle avec son compagnon et peintre Lobo (Richard Sargent), la jeune femme doit faire un choix si elle veut continuer dans le mannequinat, comme lui indique la productrice Kelly (Mariette Lévesque). Après une énième dispute avec son petit ami, Tanya rentre chez elle se coucher. Au matin, elle se réveille sur une île déserte, Lobo à ses côtés. Si les premiers jours apparaissent idylliques, Tanya s'ennuie rapidement, son homme étant davantage intéressé par la peinture. Au cours d'une journée, la belle s'échappe à cheval et découvre un gorille aux yeux bleus (?!) dans une grotte (?!!), qu'elle baptise dans un accès d'originalité Blue. Mais une fois découverte, cette amitié n'est pas du goût du possessif Lobo...