Chronique précédemment publiée sur le site Fondu au Noir.
Deuxième volet d'une série débutée par La solitude est un cercueil de verre, roman publié cinq ans plus tôt au mitan des années 80, Le Fantôme d'Hollywood poursuit la veine auto-fictionnelle de Ray Bradbury en s'inspirant, comme l'indique son titre français [1], de son passé, quand jeune auteur de nouvelles publiées dans des pulp magazines, celui-ci fut engagé comme apprenti-scénariste au début des années 50.
Après Venice et une série de meurtres où l'écrivain débutant avait fait la connaissance de l'inspecteur Elmo Crumley, le narrateur est de nouveau au cœur d'une étrange affaire en plein cœur du studio Maximus Films. A la veille d'Halloween, à minuit, le narrateur est convié à un
rendez-vous secret dans le cimetière mitoyen du studio. Il découvre sous
une pluie battante un mannequin ressemblant à l'ancien grand patron du studio, le légendaire Arbuthnot mort dans un accident de voiture une vingtaine d'années auparavant...
Davantage connu pour ces récits science-fictionnels tels ses Chroniques martiennes ou Fahrenheit 451, Ray Bradbury offre un visage méconnu, avec Le Fantôme d'Hollywood, en s'orientant vers le « polar » dans ce thriller teinté de fantastique. Sous le ton d'une autobiographie imaginaire, Bradbury s'amuse à mêler terreur et humour, tout en brossant avec une tendre férocité le Hollywood de l'âge d'or incarné par le studio Maximus. Plongé au cœur d'une Babylone moderne rapidement assimilée à un asile d'aliénés, le personnage central y croisera au cours de son enquête, des rives du lac de Tibériade au pied de Notre Dame de Paris, toute une faune hétéroclite tirée, de près ou de loin, des souvenirs de Bradbury.
Le Fantôme d'Hollywood n'est, dès lors, pas avare en références plus ou moins détournées, du Monstre des temps perdus (1953), adaptation de la nouvelle The Fog Horn de Bradbury par Eugène Lourié, au Roi des rois (1961) de Nicholas Ray, dont il fut le responsable, non crédité, du texte récité par Orson Welles en voix-off. En charge des effets spéciaux du premier film, le « magicien » Ray Harryhausen inspira à Bradbury le meilleur ami du narrateur, Roy Holdstrom, tandis qu'apparaitra au cours du récit, rien de moins, que Jésus Christ en personne, alias JC, acteur alcoolique et figure centrale de la nouvelle réalisation de Fritz Wong, personnage fictif inspiré quant à lui par Fritz Lang et James Wong Howe. Ajoutons à cette ménagerie une Bête, incarnation vivante de l'être de cauchemar que le narrateur et Roy étaient censés inventer pour leur film, et Le Fantôme d'Hollywood aurait tout du roman joyeusement foutraque [2], si la mort ne rodait pas dans ce sinistre studio où tout n'est que chausse-trappe et faux-semblant.
Douze ans plus tard, Ray Bradbury publiera le troisième et dernier volet de sa trilogie, Il faut tuer Constance, de nouveau autour du trio composé du narrateur, de l'inspecteur Elmo Crumley et de leur amie et ancienne star du cinéma muet, Constance Rattigan.
Davantage connu pour ces récits science-fictionnels tels ses Chroniques martiennes ou Fahrenheit 451, Ray Bradbury offre un visage méconnu, avec Le Fantôme d'Hollywood, en s'orientant vers le « polar » dans ce thriller teinté de fantastique. Sous le ton d'une autobiographie imaginaire, Bradbury s'amuse à mêler terreur et humour, tout en brossant avec une tendre férocité le Hollywood de l'âge d'or incarné par le studio Maximus. Plongé au cœur d'une Babylone moderne rapidement assimilée à un asile d'aliénés, le personnage central y croisera au cours de son enquête, des rives du lac de Tibériade au pied de Notre Dame de Paris, toute une faune hétéroclite tirée, de près ou de loin, des souvenirs de Bradbury.
Le Fantôme d'Hollywood n'est, dès lors, pas avare en références plus ou moins détournées, du Monstre des temps perdus (1953), adaptation de la nouvelle The Fog Horn de Bradbury par Eugène Lourié, au Roi des rois (1961) de Nicholas Ray, dont il fut le responsable, non crédité, du texte récité par Orson Welles en voix-off. En charge des effets spéciaux du premier film, le « magicien » Ray Harryhausen inspira à Bradbury le meilleur ami du narrateur, Roy Holdstrom, tandis qu'apparaitra au cours du récit, rien de moins, que Jésus Christ en personne, alias JC, acteur alcoolique et figure centrale de la nouvelle réalisation de Fritz Wong, personnage fictif inspiré quant à lui par Fritz Lang et James Wong Howe. Ajoutons à cette ménagerie une Bête, incarnation vivante de l'être de cauchemar que le narrateur et Roy étaient censés inventer pour leur film, et Le Fantôme d'Hollywood aurait tout du roman joyeusement foutraque [2], si la mort ne rodait pas dans ce sinistre studio où tout n'est que chausse-trappe et faux-semblant.
Douze ans plus tard, Ray Bradbury publiera le troisième et dernier volet de sa trilogie, Il faut tuer Constance, de nouveau autour du trio composé du narrateur, de l'inspecteur Elmo Crumley et de leur amie et ancienne star du cinéma muet, Constance Rattigan.
Recommandé.
Édition Denoël, Nouvelle édition 2017, 448 pages, 16,50 €.
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[1] La version originale est volontiers plus grinçante : A Graveyard for Lunatics.
[2] Sans oublier dans cette liste l'ancien maquilleur de Lénine !
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