Doit-on avouer avoir suivi de (bien trop) loin les dernières sorties du Loner ? Trop occupé à écouter les premiers volumes de ses Archives, les (faux) arguments ne manquaient pas. Certes, les dernières sorties n'avaient rien de déshonorantes. Et l'admiration portée à l'intemporel compositeur de Hey Hey, My My, ne s'est d'ailleurs pas émoussée au fil des années. Sans aucun doute que productivité un peu trop "active" (1) du Loner a participé à ce progressif désintérêt, conforté à la lecture des critiques mitigées de son désormais avant dernier effort, Fork in the Road. Mais Rock and roll can never die... De quoi se laisser porter par l'émoi de certains admirateurs par la sortie de Le Noise ?
Pour débuter de manière triviale, contrairement au précédent disque qui avait poussé le concept du je-m'en-foutiste jusqu'à son paroxysme, la pochette du nouvel album eut un pouvoir d'attraction certain, Neil Young offrant l'un de ses plus beaux présentoirs depuis le crépusculaire Tonight's The Night (2). Quant au titre de l'album, ce dernier était suffisant intriguant pour taquiner le chroniqueur amateur de déflagration sonore, de même que le nom du producteur, Daniel Lanois, pouvait lui aussi susciter la curiosité des classic rockers restants (3). Encore que les esprits taquins s'interrogeaient sur le bien fondé d'une telle entreprise. Le compatriote producteur pouvait-il une fois encore apporter au vieux routard Young une nouvelle "fraicheur", comme ce fut le cas par le passé avec un autre illustre patriarche du folk-rock nord-américain, Bob Dylan (4) ?
Le Noise voit ainsi Neil Young de nouveau seul au commande, non accompagné par son fidèle Crazy Horse (5), et où certaines critiques devront tel le reflux des marées rejouer le couplet du retour en grâce de la guitare électrique rageuse, celle même qui mis au pas la génération 90's en pleine explosion grunge. Faut-il avoir une méconnaissance aussi crasse de la musique de Neil Young pour s'étonner du retour des dites guitares, retour qui n'en est jamais un, Neil Young ayant quasi toujours jonglé depuis le début entre les ambiances acoustiques et électriques, Le Noise ne dérogeant d'ailleurs pas à la règle. Cela dit, à l'écoute du traitement sonore du nouvel album, on peut en effet s'émouvoir de la rugosité de l'ensemble, Lanois sculptant un son proche de la bande originale du film de Jarmusch, Dead Man (6).
Un nouvel album qui jouit aussi du regain d'intérêt du 33 tours, ce dernier étant aussi pensé comme tel... Huit titres pour un disque d'environ 38 minutes, dont on retiendra avant tout la première face A, celle-ci se concluant par l'acoustique et poignant Love and War. De l'excellent Walk With Me ouvrant Le Noise, jusqu'à Someone's Gonna Rescue You, en passant par Sign of Love et son intro évoquant le Drive Back de Zuma, Young réussit encore à susciter l'admiration, celle-là même qui n'arrivait plus à entrevoir au préposé ses nouvelles sorties comme des priorités. Mais la face B est beaucoup moins enthousiasmantes, entre les faibles Hitchhiker et Rumblin', l'acoustique Peaceful Vally Boulevard bien trop long et le ridicule Angry World, la déception est du même niveau que l'engouement provoqué ultérieurement. Cruel.
Album inégal qui reste dans l'ensemble très recommandable.
Chronique de Thom.
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Pour débuter de manière triviale, contrairement au précédent disque qui avait poussé le concept du je-m'en-foutiste jusqu'à son paroxysme, la pochette du nouvel album eut un pouvoir d'attraction certain, Neil Young offrant l'un de ses plus beaux présentoirs depuis le crépusculaire Tonight's The Night (2). Quant au titre de l'album, ce dernier était suffisant intriguant pour taquiner le chroniqueur amateur de déflagration sonore, de même que le nom du producteur, Daniel Lanois, pouvait lui aussi susciter la curiosité des classic rockers restants (3). Encore que les esprits taquins s'interrogeaient sur le bien fondé d'une telle entreprise. Le compatriote producteur pouvait-il une fois encore apporter au vieux routard Young une nouvelle "fraicheur", comme ce fut le cas par le passé avec un autre illustre patriarche du folk-rock nord-américain, Bob Dylan (4) ?
Le Noise voit ainsi Neil Young de nouveau seul au commande, non accompagné par son fidèle Crazy Horse (5), et où certaines critiques devront tel le reflux des marées rejouer le couplet du retour en grâce de la guitare électrique rageuse, celle même qui mis au pas la génération 90's en pleine explosion grunge. Faut-il avoir une méconnaissance aussi crasse de la musique de Neil Young pour s'étonner du retour des dites guitares, retour qui n'en est jamais un, Neil Young ayant quasi toujours jonglé depuis le début entre les ambiances acoustiques et électriques, Le Noise ne dérogeant d'ailleurs pas à la règle. Cela dit, à l'écoute du traitement sonore du nouvel album, on peut en effet s'émouvoir de la rugosité de l'ensemble, Lanois sculptant un son proche de la bande originale du film de Jarmusch, Dead Man (6).
Un nouvel album qui jouit aussi du regain d'intérêt du 33 tours, ce dernier étant aussi pensé comme tel... Huit titres pour un disque d'environ 38 minutes, dont on retiendra avant tout la première face A, celle-ci se concluant par l'acoustique et poignant Love and War. De l'excellent Walk With Me ouvrant Le Noise, jusqu'à Someone's Gonna Rescue You, en passant par Sign of Love et son intro évoquant le Drive Back de Zuma, Young réussit encore à susciter l'admiration, celle-là même qui n'arrivait plus à entrevoir au préposé ses nouvelles sorties comme des priorités. Mais la face B est beaucoup moins enthousiasmantes, entre les faibles Hitchhiker et Rumblin', l'acoustique Peaceful Vally Boulevard bien trop long et le ridicule Angry World, la déception est du même niveau que l'engouement provoqué ultérieurement. Cruel.
Album inégal qui reste dans l'ensemble très recommandable.
Chronique de Thom.
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(1) L'époque est ingrate. Que quelqu'un de la génération de Young continue à enregistrer des albums tous les deux ans (voire moins) devrait forcer le respect quand les générations suivantes mettent 4-5 ans. Mais le Loner semble avoir trop la tête dans le guidon par moment...
(2) Fait exceptionnel bien que totalement secondaire, les pochettes n'ayant jamais été le point fort du canadien, ce dernier s'attachant évidemment (et heureusement) plus au contenu qu'au contenant.
(3) En fait le nom de l'album provient d'un jeu de mot, Le Noise étant un pseudo de Lanois.
(4) Sur Oh Mercy (1989) et surtout Time Out of Mind (1997).
(5) Leur dernier album étant Greendale (2003).
(6) On regrettera peut-être le trop plein de réverbération par moment (notamment sur le chant), pas sûr que ceci passe l'usure des écoutes répétées au fil des années.
mais il est très bien avec son petit chapeau dans cette video
RépondreSupprimerbon foin de sarcasme à part quelques classiques genre heart of gold et hurricane et l'excellente b.o. de dead man (ouais sauf qu'il manque plein de morceaux acoustiques que l'on entends dans le film mais par sur le disque, un jour peut-être) il serait temps que je me penche sur le tonton de Pearl Jam. Parce que là je me dis qu'il est temps de poursuivre ma monomaniaquerie et les intégrales; floyd (à partir de dark side on peut servir les rafraichissement le pilote auto est enclenché et le sursaut The Wall allez oui) , sabbath (la période dio et après c'est pas top), grateful dead (dieu que c'est gnangnan), Tom Waits ( à partir de swordfish ok avant je m'ennuie), les stones qui passent pas trops, le velvet et nico d'accords mais le coffret integral bof bof en fait.... bon j'arrète là parce que même si ils ne m'emballent pas tous tout du long de leur carrière, je ne fais qu'élaguer de splendides rosiers qui surclassent de loin les piêtres pissenlits du commun; quid du loner ?
sinon comment vont les green and purple tentacle ?
RépondreSupprimer@ Diane: rah mais si tu avais suivi les commentaires sur le blog de Xavier concernant "par quoi commencer chez le Loner", on en serait pas là! :-P
RépondreSupprimerEn laissant de côté l'incontournable (et surproduit) Harvest, on peut commencer par Everybody Knows This Is Nowhere et Zuma et enchaine ensuite par On the Beach et Tonight's the Night voire Rust Never Sleeps et si t'as encore faim, After the Gold Rush, Freedom, Ragged Glory et Sleeps with Angels.
Ce qui est "ennuyeux" avec Neil Young, c'est que si tu te fades pas le tiers de sa disco solo (car je parle pas du reste...), t'as rien écouté :-D
"si tu avais suivi les commentaires sur le blog de Xavier " ben t'eb serai au meme point, vu que tout le monde a conseillé un album différent ;)
RépondreSupprimerj'ai écouté le Chrome Dream II, mouaif...
@ Xav: Pour rappel, je n'avais pas conseillé cet album ;-) D'abord! Na! :-D
RépondreSupprimeret les tentqcules dans tout ça Edna ?
RépondreSupprimer@ Diane: Justement, pour les tentacules, j'ai dû louper un passage... il est où le rapport entre le jeu Day of the Tentacle et Neil Young? :-D
RépondreSupprimerdans le doc pardi, vu que Maniac Mansion est ouvertement inspiré du RHPS
RépondreSupprimerbon aller j'ai 38 de fièvre au fond du lit et le seul lien ténu c'est que la série télé sur les tentacules...
RépondreSupprimerhttp://en.wikipedia.org/wiki/Maniac_Mansion_%28TV_series%29
est canadienne comme le loner, et une tentacule c'est quand même très seul...
là dessus je retourne au lit dafalgan fêter mes 34 ans
@ Diane: la vache, c'est capillotracté ton affaire :-D
RépondreSupprimer@ diane: nous n'avons pas écouté le bon coffret du Velvet, j'avais la flemme de chercher celui à la banane et j'avais oublié que le gris que j'ai sorti était un peu chiant à cause de toutes les démos et cie. Bref, tu reverras ton avis après avoir écouté les albums officiels.
RépondreSupprimer@ Miss Sunalee: Ah oui forcément, si tu fais mal ton boulot aussi! ;-)
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