C.H.U.D. appartient sans aucun doute à une catégorie rare, celle des films fantastiques à caractère social s'inscrivant indirectement (ou non) dans la critique de l'Amérique Reaganienne, genre popularisé quelques années plus tard par le désormais culte They Live (Invasion Los Angeles) de John Carpenter.
Un soir à New-York dans le quartier de SoHo à Manhattan, une femme promenant son chien passe non loin d'une plaque d'égout... puis disparaît, attaquée par une créature définie plus tard par l'acronyme Cannibalistic Humanoid Underground Dweller (ci-joint l'affiche US avec la dite créature aux yeux lumineux... on y reviendra). Le lendemain, nous suivons deux récits en parallèle ayant pour point commun la vie souterraine new-yorkaise des laissés-pour-compte, celui de George Cooper (John Heard) photographe de mode reconverti dans le photo-reportage dont le dernier article avait pour sujet la faune précitée, et celui du Capitaine Bosch (Christopher Curry) devant faire face depuis peu à une série de disparitions inexpliquées dont la cible semble être justement les sans-abris.
Son enquête le mène rapidement vers une connaissance A.J. Sheperd, un ancien détenu surnommé Le Révérend (Daniel Stern) depuis qu'il s'occupe de la soupe populaire dans le quartier. Or celui-ci a constaté qu'un grand nombre de ses ouailles vivants dans les bas fonds n'en sont jamais revenus. Tandis que Cooper continue son investigation sur les sans-abris, Sheperd montre plusieurs de ses étranges découvertes dans les souterrains à un Bosch de plus en plus concerné (on le serait à moins, la femme en préambule n'était autre que son épouse). De retour à l'endroit même où A.J. a trouvé une botte en caoutchouc, le duo tombe sur un compteur Geiger en parfait état de marche qui s'affole sans raison apparente alors qu'aucun fût radioactif ne devrait être entreposé normalement dans les égouts de la ville...
Son enquête le mène rapidement vers une connaissance A.J. Sheperd, un ancien détenu surnommé Le Révérend (Daniel Stern) depuis qu'il s'occupe de la soupe populaire dans le quartier. Or celui-ci a constaté qu'un grand nombre de ses ouailles vivants dans les bas fonds n'en sont jamais revenus. Tandis que Cooper continue son investigation sur les sans-abris, Sheperd montre plusieurs de ses étranges découvertes dans les souterrains à un Bosch de plus en plus concerné (on le serait à moins, la femme en préambule n'était autre que son épouse). De retour à l'endroit même où A.J. a trouvé une botte en caoutchouc, le duo tombe sur un compteur Geiger en parfait état de marche qui s'affole sans raison apparente alors qu'aucun fût radioactif ne devrait être entreposé normalement dans les égouts de la ville...
Sorti la même année aux USA que son cousin parodique Toxic Avenger de Lloyd Kaufman (créateur de Troma pour les plus jeunes), C.H.U.D., s'il adopte le même ressort fantastique, la mutation d'être humain après exposition à des déchets toxico-radioactifs, garde volontairement un aspect dramatique, pointant du doigt sans misérabilisme à la fois l'état de délabrement, et la mise à l'écart des centres villes des vieilles métropoles étasuniennes (en écho avec un autre film fantastique de 1981: Wolfen). Pas étonnant dès lors qu'en dépit du propos horrifico-fantastique du long-métrage, le scénario [1] trouve davantage une parenté avec la critique sociale des zombies d'un George Romero qu'avec le gore potache d'un futur Street Trash (1986).
Si C.H.U.D. n'est pas exempt de tout reproche: action mollassonne, les personnages de George Cooper et sa femme tendant à ralentir et à trop disperser le récit, ou le maquillage daté des créatures mutantes (en particulier ces yeux phosphorescents proéminents lorgnant entre le croisement raté d'une mouche et d'un phare de voiture), cette honnête série B [2] continue d'être agréable pour l'amateur de fantastique fauché plus d'un quart de siècle après sa sortie.
Le film connaitra cinq ans plus tard une séquelle assumant cette fois-ci pleinement son caractère parodique et comique.
Le film connaitra cinq ans plus tard une séquelle assumant cette fois-ci pleinement son caractère parodique et comique.
A (re)découvrir.
C.H.U.D | 1984 | 88 min
Réalisation : Douglas Cheek
Scénario : Shepard Abbott, Parnell Hall, Christopher Curry, Daniel Stern
Scénario : Shepard Abbott, Parnell Hall, Christopher Curry, Daniel Stern
Avec : John Heard, Daniel Stern, Christopher Curry, Kim Greist, Laure Mattos, Brenda Currin, Justin Hall
Musique : David A. Hughes
Directeur de la photographie : Peter Stein
Montage : Claire Simpson
____________________________________________________________________________________________________
[1] Soit Parnell Hall et les acteurs Christopher Curry et Daniel Stern (ces deux derniers étant non crédités).
[2] Comprendre des personnages à la limite de la caricature, on n'en attendait pas plus cela dit.
Il n'est pas rare de devoir se contenter, dans le genre fantastique fauché et sans grande facture, d'un décorticage de casting. Là, si on n'est guère sensible aux solanacées homicides, se réjouira-t-on de trouver un George Clooney tout permanenté, ici, si on se lasse tôt à décliner toutes formules possibles de l'acronyme titresque*, ferons-nous le fiérot à remarquer John Goodman dans un de ses premiers rôles d'avant les Coen (après le cultissime Les Tronches (Revenge of the Nerds), la maigrelette Kim Greist, à la juste veille de figurer au générique de deux masterpieces du cinéma 80's (Brazil** et Manhunter) et d'un moindre (Balance Maman Hors du Train), ou encore les familiers Daniel Stern (vu chez Allen mais surtout aux côtés de Joe Pesci pour enquiquiner le petit Kevin McAllister (dans les Home Plane)) et l'infatiguable John Heard, trogne toujours familière (puisque d'ailleurs lui-même papa du petit McAllister !)...
RépondreSupprimerSi fauchée cette petite série B soit-elle (un petit million de $), elle fut toutefois remboursée dés son premier week-end d'exploitation américaine (en septembre 84, sur 310 écrans), grâce à une promotion vraisemblablement plus percutante que son contenu filmique.
Car loin d'être aussi nerveux ou dérangeant que l'induirait son sujet (et son visuel), C.H.U.D. relève davantage de la petite prod SF tirée par ses effets (scénaristiques et fx) et qui ne tarde pas à négliger (saboter ?) et ses personnages (clichetonneux) et son contexte (alors que la situation est assez laborieusement mis en place (à force de dialogues bien didactifs), la faune des clodos new-yorkais n'est finalement pas du traitée, pas plus que n'est vaiment optimisé la poisserie urbaine comme un Lustig savait faire), obnubilé qu'est le film à vendre son dernier quart d'heure de charge naïvement anti-pollueurs (à ce titre même L'Incroyable Alligator de Lewis Teague parvenait à être, sinon plus subtil, plus malin et vachard) et voyez-comme-ILS-nous-empoisonnent-ces-politiques-nucléaristes !... Tout ceci n'interdit pas certains bons instants (mais pas ceux, assez bornés, avec les créatures (plutôt moyennes)) mais ne justifie pas la (toute) petite réputation de la chose non plus.
* les deux donnés dans le film sont
"Cannibalistic Humanoid Underground Dweller"
puis "Contamination Hazard Urban Disposa"l,
repris en français comme
"Cannibale Humanoïde Usurpateur Dévastateur"
et "Composés Hyperactifs Ultra Dangereux"...
** qui devait sortir ce même mois de février 1985 en France !
@ Mariaque: Oui je voulais le souligner et j'ai zappé cet aspect, celui du casting où l'on retrouve nombre de têtes connues dont John Goodman le temps d'un instant dans le rôle d'un flic.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il est loin d'être nerveux ce film, une vraie série B avec ses personnages taillés sur mesure sans grande subtilité tel que ce responsable de la commission nucléaire.
Il n'empêche, c'est plaisant et pas mal pour une prod à petit budget. :-)
Quant à sa réputation, faut croire que je ne suis pas suffisamment spécialiste pour en avoir eu connaissance ;-)