N'en déplaise aux (anciens jeunes) mécréants ne retenant de lui que ses anciennes aventures digestivo-dominicales, ses jeans moulants et son omnipotence (toutefois maintes fois démontrée), il fut un temps où les mots Chuck et Norris faisaient frémir d'effroi les cuistres, la racaille communiste et les terroristes barbus en tout genre. Rappelons nous, Chuck Norris était le dernier rempart du monde libre "combattant la haine... par passion de la vie" [1]. Soit un temps béni et révolu évoquant, aux aficionados de l'époque, la supériorité manifeste de notre rouquin barbu préféré. Or, si la formule parait (aisément) exagérée, le cinéphile déviant, fan des productions eighties de la sacro-sainte Cannon, pourra toutefois revoir sa copie, et mettre un temps en veille ses quelques rires sardoniques, après le visionnage de cet estimable Lone Wolf McQuade (Œil pour œil)... étonnant, non ?
Ce film signé Steve Carver, à qui l'on devait déjà deux années plus tôt An Eye for an Eye (Dent pour dent) toujours avec Chuck Norris [2], est en effet loin d'être la plante potagère que laissait trivialement supposer l'affiche de cette, finalement, divertissante série B. Sorti une année avant l'exploitation golano-globussienne [3], le film apparaît comme un véritable mélange des genres où se croiseront des influences hétéroclites provenant aussi bien du western spaghetti, du policier et bien évidemment du film d'arts martiaux... ajoutez à cela une femme fatale avec romance en option, Oeil pour œil s'affirme comme un véritable fourre-tout où la présence de Chuck Norris devient finalement assez surprenante.