Icône oubliée du cinéma érotique et pornographique des années 70, dont seuls les amateurs nostalgiques de cet âge dorée se souviennent avec émotion, Karine Gambier manquait cruellement au Rocky Horror Critic Show. L'oubli est enfin réparée. Reconnaissable par sa blondeur platine, Karine disparaît mystérieusement au début de la décennie 80. Lassée par la pornographie, déçue par la frilosité du cinéma dit traditionnel et son manque d'ambition à proposer aux plus belles fleurs du genre une reconversion possible, les pistes ne manquent pas. Reste à la postérité un peu plus d'une soixante-dizaine de films en six ans d'activité pour le plus grand bonheur des initiés sensibles (également) à son charme hautain, faussement candide, et à ses formes voluptueuses.
Or parmi les nombreux réalisateurs et autres pornocrates (Claude Bernard-Aubert, José Bénazéraf, Jean-Claude Roy ou Claude Mulot) ayant eu la chance de croiser miss Gambier, sa filmographie fait apparaître l'un des metteurs en scène bisseux cher à ce haut lieu de déviance virtuelle : Jesús Franco. Des quatre principaux films tournés par la belle blonde : Cocktail spécial, Voodoo Passion, Women in Cellblock 9 et Sexy Sisters, on ne saurait conseiller à l'amateur de se diriger en premier lieu vers les deux derniers cités, la blonde incendiaire y tenant les rôles principaux. Et si Cocktail apparaît difficilement trouvable de nos jours, les trois suivants produit par le suisse Erwin C. Dietrich ont l'avantage d'être désormais disponible en import en DVD. Dès lors, pourquoi se priver ?
Or parmi les nombreux réalisateurs et autres pornocrates (Claude Bernard-Aubert, José Bénazéraf, Jean-Claude Roy ou Claude Mulot) ayant eu la chance de croiser miss Gambier, sa filmographie fait apparaître l'un des metteurs en scène bisseux cher à ce haut lieu de déviance virtuelle : Jesús Franco. Des quatre principaux films tournés par la belle blonde : Cocktail spécial, Voodoo Passion, Women in Cellblock 9 et Sexy Sisters, on ne saurait conseiller à l'amateur de se diriger en premier lieu vers les deux derniers cités, la blonde incendiaire y tenant les rôles principaux. Et si Cocktail apparaît difficilement trouvable de nos jours, les trois suivants produit par le suisse Erwin C. Dietrich ont l'avantage d'être désormais disponible en import en DVD. Dès lors, pourquoi se priver ?
Edna (Pamela Stanford) vit avec sa sœur cadette Millie (Karine Gambier). Un soir, l'aînée drague dans une discothèque Joe (Kurt Meinicke), éphèbe à la belle chevelure filasse. Une fois rentrée chez elle, et accompagnée par l'amant capillaire de son choix, Edna offre Joe à Millie d'un geste (faussement) désintéressé. Désormais libérée de ses menottes dorées, la jeune femme peut enfin donner libre court à ses (com)pulsions sexuelles. Car la jolie blonde platine légèrement vêtue, et attachée le plus clair de son temps à son lit, derrière les barreaux de sa chambre, souffre de nymphomanie. Suivi de près par le (bon) docteur Barnes (Jack Taylor), Millie sombre néanmoins peu à peu dans la démence, hantée par de dangereuses hallucinations. Mais Edna n'est-elle pas responsable des malheurs de sa sœur ?
Comme le laisse supposer le bref résumé ci-dessus, le préposé se doit de prévenir son lectorat luciférien qu'à aucun moment il n'y aura trace d'une quelconque réunion ou cérémonie en hommage à un dieu cornu ou un démon. Contrairement aux différents noms et autres sobriquets dont fut affublé ce film de Franco (comme à l'accoutumée pour ce genre de productions), Sexy Sisters est sans doute, avec le titre français, celui qui correspond mieux à cette histoire de femmes hypersexuées et de manipulation sororale [1].
Guidée par des personnages motivés par l'argent et/ou par la luxure, l'intrigue de ce Sexy Sisters s'inscrit idéalement dans le cycle francien des années 70. En remplaçant le sadisme des protagonistes par la cupidité, le récit évoque par exemple un autre film de Franco, réédité depuis peu en DVD avec le précieux Alfred Baillou, Plaisir à trois (1973). Manipulations, doubles jeux enrichis de torture mentale, avec un zeste de fétichisme, ces Deux soeurs vicieuses se présente ainsi comme une version édulcorée du cycle WIP de la paire Franco-Dietrich entamé deux années plus tôt avec Femmes en Cage (1975) [2].
Jesús Franco n'ayant pas la prétention de mettre en scène un drame psychologique, les griefs envers le manque d'épaisseur de certains personnages pourront faire sourire le sexploitation addict. Au contraire, leurs caractères outranciers apportent dans le meilleur des cas une touche d'humour salvatrice [3]. Par contre, la relation entre Millie et Edna (et leur supposée différence d'âge) ne convint guère, au même titre que le dénouement final brusque comme souvent chez le réalisateur espagnol.
Jesús Franco n'ayant pas la prétention de mettre en scène un drame psychologique, les griefs envers le manque d'épaisseur de certains personnages pourront faire sourire le sexploitation addict. Au contraire, leurs caractères outranciers apportent dans le meilleur des cas une touche d'humour salvatrice [3]. Par contre, la relation entre Millie et Edna (et leur supposée différence d'âge) ne convint guère, au même titre que le dénouement final brusque comme souvent chez le réalisateur espagnol.
A l'image de sa teinture, Karine Gambier embrase la pellicule sous l'œil expert d'un Franco malicieux, justifiant à elle seule le visionnage du métrage, en laissant quelques miettes à ses partenaires Pamela Stanford [4] et Jack Taylor, dans son dernier rôle pour le madrilène.
Sexy Sisters en attendant Frauen für Zellenblock 9.
Sexy Sisters (Satanic Sisters - Deux sœurs vicieuses - Die teuflischen Schwestern) | 1977 | 85 min
Réalisation : Jesús Franco (Jess Franco)
Production : Erwin C. Dietrich
Scénario : Erwin C. Dietrich (Manfred Gregor)
Production : Erwin C. Dietrich
Scénario : Erwin C. Dietrich (Manfred Gregor)
Avec : Karine Gambier, Pamela Stanford, Jack Taylor, Esther Moser, Eric Falk, Marianne Graf, Kurt Meinicke
Musique : Walter Baumgartner
Directeur de la photographie : Peter Baumgartner
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[1) Ou alors il fallait prendre de manière très très imagé les mentions diabolique et satanique...
[2] Ajoutons également que cette manipulation fait écho au film Les cauchemars naissent la nuit (1970) avec la regrettée Soledad Miranda dont le film ici présent en est une relecture édulcorée et sexy.
[3] La scène du thermomètre entre le médecin Jack Taylor et la patiente Karine Gambier est assez mémorable (voir la capture d'écran).
[4] Loin de son rôle d'ingénue du Célestine, bonne à tout faire du même Franco. Pamela Stanford qu'on retrouvera la même année dans Blue Rita (Le cabaret des filles perverses) et dans des rôles subalternes pour trois Naziploitation produites par Eurociné : Train spécial pour Hitler, Helga, la louve de Stilberg et enfin Elsa Fräulein SS.
[2] Ajoutons également que cette manipulation fait écho au film Les cauchemars naissent la nuit (1970) avec la regrettée Soledad Miranda dont le film ici présent en est une relecture édulcorée et sexy.
[3] La scène du thermomètre entre le médecin Jack Taylor et la patiente Karine Gambier est assez mémorable (voir la capture d'écran).
[4] Loin de son rôle d'ingénue du Célestine, bonne à tout faire du même Franco. Pamela Stanford qu'on retrouvera la même année dans Blue Rita (Le cabaret des filles perverses) et dans des rôles subalternes pour trois Naziploitation produites par Eurociné : Train spécial pour Hitler, Helga, la louve de Stilberg et enfin Elsa Fräulein SS.
Je n'ai toujours pas résolu mon problème pour poster mes commentaires depuis mon PC. D'où je suis, je peux. Voilà.
RépondreSupprimerBon, elle m'a l'air bien jolie cette petite blonde et cher docteur vous me semblez un bon spécialiste du petit Jésus. j'explore donc et je retiendrais vos conseils. merci aussi pour la suggestion faite sur Inisfree, je vais essayer de mettre l’œil sur le film.
Bonjour Vincent
RépondreSupprimerA défaut tu peux déjà te renseigner sur Morgane ici même ;-) :
http://www.therockyhorrorcriticshow.com/2012/09/morgane-et-ses-nymphes-bruno-gantillon.html