Fausse séquelle de Je suis une nymphomane, sortie l'année précédente, Je suis frigide... pourquoi ? de l'inénarrable Max Pécas conte, de nouveau, les mésaventures érotiques d'une jeune provinciale, incarnée par la jeune Sandra Julien. Fort du succès de son premier conte moral [1], le réalisateur lyonnais récidivait et concluait son diptyque avec l'autre trouble sexuel ennemi du couple. Une œuvre salutaire, pédagogique et néanmoins divertissante, que le public Pompidolien put apprécier à sa juste mesure. A peu de chose près...
La jeune Doris (Sandra Julien) vit avec son père André (Georges Guéret) chez les Chambon, ce dernier étant le jardinier au service de ces notables du Sud de la France. Un jour, sous l'influence néfaste de sa sœur incestueuse, Carla (Marie-Georges Pascal), le fils de famille, Eric (Jean-Luc Terrade), viole l'innocente Doris dans la serre de la propriété. Afin d'éviter le scandale, la jeune femme est envoyée en pensionnat de jeunes filles. Réceptacle des pulsions sexuées de son entourage, son initiation forcée au saphisme par sa camarade de chambrée finit de rendre la demoiselle réfractaire à tout plaisir charnel. A la sortie de sa scolarité, Doris tombe rapidement amoureuse d'un metteur en scène de théâtre. Malheureusement pour la jeune femme, la frigidité dont elle souffre remet en cause sa relation avec la gent masculine...
La jeune Doris (Sandra Julien) vit avec son père André (Georges Guéret) chez les Chambon, ce dernier étant le jardinier au service de ces notables du Sud de la France. Un jour, sous l'influence néfaste de sa sœur incestueuse, Carla (Marie-Georges Pascal), le fils de famille, Eric (Jean-Luc Terrade), viole l'innocente Doris dans la serre de la propriété. Afin d'éviter le scandale, la jeune femme est envoyée en pensionnat de jeunes filles. Réceptacle des pulsions sexuées de son entourage, son initiation forcée au saphisme par sa camarade de chambrée finit de rendre la demoiselle réfractaire à tout plaisir charnel. A la sortie de sa scolarité, Doris tombe rapidement amoureuse d'un metteur en scène de théâtre. Malheureusement pour la jeune femme, la frigidité dont elle souffre remet en cause sa relation avec la gent masculine...
Où on apprend que l'innocence se traduit par des couettes...
Max Pécas n'ayant jamais été réputé par l'audace et l'originalité de ses scénarios, ce dernier décida, sans doute plus par pragmatisme que par réelle paresse, de calquer l'histoire de Je suis frigide... pourquoi ? sur celle de son glorieux aîné. Personnage principale, élément déclencheur brutal (la chute dans un escalier pour Je suis une nymphomane), perdition et errances avant un dénouement final heureux, tous les points clefs du film de 1971 sont présents dans cette relecture. Seule différence notable, si la ringardise des situations prévalaient auparavant, le tout chapeauté par une image patriarcale, ce second volet cède sa place au contraire à un sentiment de malaise. La vision archaïque des femmes victimes de viol apparaît en effet hallucinante de nos jours, tout en étant conforme avec l'idée que le public visé pouvait s'en faire. Du psychologue qui fait admettre à l'héroïne que le viol a été finalement provoqué son amour caché pour Eric, et que seul ce dernier pourra la guérir de sa frigidité, rien ne nous sera épargné. Surréel...
Je suis frigide... pourquoi ? dresse ainsi le portrait d'une femme victime de son propre refoulement et de ses désirs inavoués. Tentée un temps par la prostitution, pour mieux manipuler et dominer les hommes, celle-ci sera donc remise, fort heureusement, dans le droit chemin par un charitable psychothérapeute. On remerciera juste, a posteriori, celui qui fut à Saint Tropez, ce que Woody Allen fut à New-York, de ne pas avoir continué dans cette voie complaisante et son approche personnelle des contes moraux...
Pourrait-on alors simplement résumer le film par son fond crapoteux et nauséabond, quelque peu nuancé par une forme et un érotisme démodée ? Je suis frigide... pourquoi ? s'en rapproche, sans toutefois y arriver. Pécas, entouré par la même équipe technique, offre aux spectateurs un florilège de couleurs surannées et de décors « théatreux ». Les acteurs soutenus par des dialogues ampoulés tentent, dans la mesure du possible, de faire bonne figure devant la banalité des situations et autres lieux communs, susceptibles d'émoustiller le petit bourgeois en mal de luxure déviante : viol, lesbianisme, prostitution et inceste sont au programme. De cet étalage vainement lubrique, les autres se rattacheront à quelques bribes : la fraîcheur de Sandra Julien, la présence de Marie-Georges Pascal (qu'on retrouvera quelques années plus tard chez Jean Rollin dans Les raisins de la mort) et l'avenant Georges Guéret (figure incontournable de l'œuvre seventies de Jean-Marie Pallardy). Et ? The last but not the least : Daniel Derval dans l'une de ses toutes premières apparitions [2].
Parfaitement en phase avec la pensée réactionnaire de l'époque, Je suis frigide... pourquoi ? s'inscrit idéalement dans le cycle érotico-Pompidolien de son auteur. Dont acte.
Parfaitement en phase avec la pensée réactionnaire de l'époque, Je suis frigide... pourquoi ? s'inscrit idéalement dans le cycle érotico-Pompidolien de son auteur. Dont acte.
Ambiance pastel et fleurie...
En attendant sa brève incursion dans la pornographie et son Luxure avec la voluptueuse Karine Gambier...
Je suis frigide... pourquoi ? | 1972 | 92 min
Réalisation : Max Pécas
Production : Max Pécas
Production : Max Pécas
Scénario : Max Pécas
Avec : Sandra Julien, Marie-Georges Pascal, Jean-Luc Terrade, Anne Kerylen, Thierry Murzeau, Virginie Vignon, Georges Guéret
Musique : Derry Hall
Directeur de la photographie : Robert Lefebvre
Montage : Michel Pécas
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[1] Les admirateurs d'Eric Rohmer apprécieront.
[2] Dans le rôle d'une folle, ça va sans dire.
[2] Dans le rôle d'une folle, ça va sans dire.
Sandra Julien, l'une des étoiles filantes du cinoche érotique des 70's. Qu'est-elle devenue ?
RépondreSupprimerEn tout cas, chouette chronique, doc !
Merci ! Je viens de te rajouter pour la peine parmi ma liste de collègues praticiens ;-)
SupprimerQu'est-elle devenue ? Pas la moindre idée. je me souviens d'une interview de l'ami Jean Rollin où ce dernier vantait en tout cas plus sa gentillesse que son intelligence. Hum.