Comme le veut la tradition initiée depuis plusieurs années, la rédaction du Rocky Horror Critic Show vous souhaite conjointement ses meilleurs vœux et vous propose ses Funky front covers ©, soit le meilleur du pire des pochettes les plus insolites ou sexy des musiques funk, disco et consorts.
Et quoi de mieux pour débuter qu'une série consacrée aux éphèbes et autres jeunes hommes avenants, propres à remémorer les premiers émois de notre lectorat féminin ?
Compositeur de plusieurs tubes R&B dont Rock me Tonight de Freddie Jackson (1) en 1985, Paul Laurence sortit la même année que son compère pré-cité son premier album : Haven't You Heard. Disque accueilli favorablement à l'époque par la critique, et soutenu par un premier single She's Not a Sleaze en duo avec Jackson et Lillo Thomas Laurence, celui-ci n'en reste pas moins aujourd'hui un régal pour les yeux : une délicieuse veste chamarrée et un regard que n'aurait renié un certain Franck Zito. Membre des Isley Brothers, Chris Jasper aura finalement attendu la fin des 80's pour enregistrer son premier album solo après l'essai concluant Caravan of Love (1985) signé avec ses beaux-frères, le bassiste Marvin Isley et le batteur/guitariste Ernie Isley. Superbad reste néanmoins plus à conseiller aux amateurs de rouflaquettes et de costume doré, qu'aux autres qui s'attendaient à un hommage Jamesbrownien. Ex-guitariste des Delfonics (et co-responsable du son disco 70's des Ventures sur Rocky Road), Get Up (1979) est le quatrième album de Vernon Burch après son départ des Bar-Kays. Les plus curieux et courageux retiendront sa reprise du standard d'Otis Redding, Try a Little Tenderness, à la sauce disco/funk, les autres qu'un pantalon rose peut un temps vous faire passer pour le JC des piscines.
Groupe en provenance de Philly, la discographie de Breakwater ne compte que deux albums, Release the Beast (1980) ici présent étant déjà leur dernier. Faut-il y voir l'influence du groupe Devo pour la pochette de second disque et le port de ces saillantes bottes en caoutchouc jaune ? Le mystère reste entier. Toujours est-il que Daft Punk sampla le titre éponyme pour leur tube Robot Rock de leur album Human after all. Foxy : amusant qu'une formation mâle ait comme patronyme un qualificatif qui sied davantage au sexe opposé. Deuxième album des protégés d'Henry Stone, propriétaire de TK Records, la pochette de Get Off (1978) apparaît bien vite comme la lauréate de la pochette crypto-gay de cette édition des FFC ! Puis Caméo, un habitué des lieux, nous permet une transition toute trouvée avec Cardiac Arrest (1977) pour la sensualité moite des corps de la série suivante...
Percussionniste cubain ayant collaboré avec la crème du jazz étasunien (Dizzy Gillespie, Sonny Rollins, Randy Weston ou Grant Green), Candido Camero céda comme tant d'autres musiciens à l'époque aux sirènes du disco (et de l'argent facile ?). En son temps, Autophysiopsychic du regretté Yusef Lateef avait fait grincer quelques dents. C'était sans compter sur ce Candi's Funk (1979), bien plus putassier et racoleur à l'image de sa pochette ! Moins connu que leurs cousins Zapp and Roger ou les Ohio Players (grand prétendant au titre prestigieux de grands maîtres des Funky front covers), Sun provient de Dayton dans l'Ohio. Auteur d'un premier album intitulé à l'origine Live on, Dream On, celui-ci sera renommé assez rapidement Wanna Make Love (1976) par Capitol Records, du fait du relatif succès de la chanson éponyme dans les charts. Le groupe abandonna par la suite la moiteur ensoleillé pour une iconographie évoquant plus celle d'Earth, Wind & Fire. A noter que la pochette de leur dernier album, Eclipse, n'est pas sans rappeler la même année celle plus déshabillée du The Pros And Cons Of Hitch Hiking de Rogers Waters ! Enfin de la moiteur au t-shirt mouillé, il n'y a qu'un pas, que les Stylistics ont aisément franchi en 1975 avec le bien nommé You are so Beautiful (avec œil gauche demi-ouvert en sus).
Dans la catégorie Baby doll, l'académie des FFC décerne cette année le prix à Marva Whitney pour It's My Thing (1969). Ancienne choriste de James Brown entre 1967 et 1969, la demoiselle n'enregistra qu'un seul album. Produit par le Godfather of soul himself et avec le soutien des musiciens du taulier, The J.B.'s, le disque est devenu au fil du temps une référence, et moult foi samplé par la jeune génération. Dans la catégorie Lolita, le prix est décerné à l'unanimité à Faze-O pour Good Thang (1978). En provenance de Chicago, ce quintet à la brève existence, était mené par le claviériste Keith Harrison, futur membre du Dazz Band. L'histoire ne nous dit pas, par contre, le parfum de la glace savoureusement léchée... Et finalement, le prix conjoint Dolly Parton / Magali "ce mignon-là, c'est pour mon lit" Noël revient à Freda Payne pour son Payne And Pleasure (1974). Jeunes hommes, soyez prévenus !
Dernier chapitre de notre tour d'horizon funkyfrontcoverien, débarrassons nous des derniers moments de flottement et autres instants suggestifs pour verser dans une déviance attendue et explicite. Touch me where it's hot (1980) du duo Peter DiMilo et George Cucuzzella, alias Erotic Drum band, devait sans doute se faire l'écho des jeunes garçons en mal d'éducation et avides de connaissances en zones érogènes. Sorti chez Barclay en 1977 et monté de toute pièce par le producteur de disco Alec R. Costandinos, le premier album éponyme de Love and Kisses s'inscrit volontiers (?) dans une étude des mœurs de la faune des discothèques de l'époque. Enfin, concluons cet exposé par le Silver Convention de la paire allemande Michael Kunze / Sylvester Levay et leur tube Save me, ou les affres d'une demoiselle menottée...
En vous donnant déjà rendez-vous l'année prochaine pour une nouvelle saison des Funky front covers © !
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(1) Les cinéphiles se souviendront de son caméo et de son insipide chanson Dream On dans The King of New-York d'Abel Ferrera.
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