Enregistré dans la foulée du mésestimé, et chroniqué il y a peu, 34.788%...Complete, le sixième album des britanniques My Dying Bride, The Light at the End of the World, fut considéré pour beaucoup comme leur grand retour.
Si le disque atteste un manifeste retour aux sources originelles, celui-ci semble toutefois moins le fruit d'une prise de conscience après des années d'errements, que le triste constat de vouloir mettre un terme aux évolutions successives que connut la formation au cours de la décennie 90. Second point, la question n'en demeure pas moins délicate a posteriori tant ce supposé come-back doom/death semblait être finalement prémédité selon les propres dires du chanteur Aaron Stainthorpe [1], le faible écart temporel entre les deux albums accréditant d'une certaine manière ce scénario, tout en n'infirmant pas les raisons qui poussèrent à cette nostalgie formelle.
A défaut d'être devenu un point de non retour, le précédent disque de MDB pouvait apparaître comme un cap indépassable. Or de la fin des expérimentations passées, le groupe et en particulier son line-up en fut le premier affecté. En préambule, la place prédominante prise au fil du temps par le violoniste et claviériste Martin Powell, et par conséquent son départ, avait en quelque sorte permis de rabattre davantage les cartes en délaissant leur traditionnelle image gothique pour embrasser une silhouette plus moderne sur 34.788%. Principal acteur de cette mue radicale, le guitariste Calvin Robertshaw, co-producteur et compositeur principal, allait néanmoins s'éclipser par la suite (pour raisons personnelles et non comme chacun pensait, congédié par le duo Stainthorpe / Craighan, Robertshaw étant rendu responsable de « l'échec public » du dit album). Dernier coup du sort, MDB subissait également le départ forcé de leur batteur canadien Bill Law pour raisons, cette fois-ci, administratives [2]. Et en attendant de trouver un second guitariste (Hamish Glencross), Andrew Craighan se chargeant de l'intégralité des guitares du futur disque [3], le trio trouva en la personne de Shaun Steels, ex-Anathema et batteur sur Alternative 4 (1998), un remplaçant évident.
Pour décrire The Light at the End of the World, la facilité serait de le présenter comme une relecture épurée de Turn Loose the Swans. Les deux disques ne manquent pas en effet de points communs, le nouvel album établissant une filiation directe avec le classique deuxième opus des britanniques : un chant alternant voix clairs / chant death et une ambiance des plus sombres. Loin d'être une simple redite, si The Light pioche en effet dans le passé de la formation, celui-ci offre néanmoins son lot de surprises à l'instar de la chanson qui ouvre l'album : She is the Dark et ses passages foncièrement bileux soulignés par les accents black metal de Stainthorpe. Entre mélancolie et rage, MDB ressuscite la virulence des premiers EPs Towards the Sinister ou God is Alone en y apportant une nouvelle production incisive.
Passé maître dans l'art de tisser de sinueuses atmosphères lourdes et dépressives, la formation évite toutefois les défauts que l'on pouvait parfois lui reprocher auparavant, à la notable exception du pénible titre éponyme, soit une lourdeur et lenteur excessive prenant la forme d'une laborieuse inertie. Hypnotiques, envoûtants, les riffs signés Craighan retrouvent finalement la place qui leur manquait au mitan des 90's ; mieux, l'absence de violons et autre piano, remplacés avec parcimonie par quelques claviers discrets (par Jonny Maudling de Bal-Sagoth), délivre un minimalisme salvateur bienvenu à l'instar du troisième volet des dramatiques Sear Me [4] qui clôt le disque.
The Light at the End of the World laisse ainsi le sentiment d'un groupe bien décidé à ne rien lâcher en revisitant habilement leur doom metal épique [5].
Si le disque atteste un manifeste retour aux sources originelles, celui-ci semble toutefois moins le fruit d'une prise de conscience après des années d'errements, que le triste constat de vouloir mettre un terme aux évolutions successives que connut la formation au cours de la décennie 90. Second point, la question n'en demeure pas moins délicate a posteriori tant ce supposé come-back doom/death semblait être finalement prémédité selon les propres dires du chanteur Aaron Stainthorpe [1], le faible écart temporel entre les deux albums accréditant d'une certaine manière ce scénario, tout en n'infirmant pas les raisons qui poussèrent à cette nostalgie formelle.
A défaut d'être devenu un point de non retour, le précédent disque de MDB pouvait apparaître comme un cap indépassable. Or de la fin des expérimentations passées, le groupe et en particulier son line-up en fut le premier affecté. En préambule, la place prédominante prise au fil du temps par le violoniste et claviériste Martin Powell, et par conséquent son départ, avait en quelque sorte permis de rabattre davantage les cartes en délaissant leur traditionnelle image gothique pour embrasser une silhouette plus moderne sur 34.788%. Principal acteur de cette mue radicale, le guitariste Calvin Robertshaw, co-producteur et compositeur principal, allait néanmoins s'éclipser par la suite (pour raisons personnelles et non comme chacun pensait, congédié par le duo Stainthorpe / Craighan, Robertshaw étant rendu responsable de « l'échec public » du dit album). Dernier coup du sort, MDB subissait également le départ forcé de leur batteur canadien Bill Law pour raisons, cette fois-ci, administratives [2]. Et en attendant de trouver un second guitariste (Hamish Glencross), Andrew Craighan se chargeant de l'intégralité des guitares du futur disque [3], le trio trouva en la personne de Shaun Steels, ex-Anathema et batteur sur Alternative 4 (1998), un remplaçant évident.
Pour décrire The Light at the End of the World, la facilité serait de le présenter comme une relecture épurée de Turn Loose the Swans. Les deux disques ne manquent pas en effet de points communs, le nouvel album établissant une filiation directe avec le classique deuxième opus des britanniques : un chant alternant voix clairs / chant death et une ambiance des plus sombres. Loin d'être une simple redite, si The Light pioche en effet dans le passé de la formation, celui-ci offre néanmoins son lot de surprises à l'instar de la chanson qui ouvre l'album : She is the Dark et ses passages foncièrement bileux soulignés par les accents black metal de Stainthorpe. Entre mélancolie et rage, MDB ressuscite la virulence des premiers EPs Towards the Sinister ou God is Alone en y apportant une nouvelle production incisive.
Passé maître dans l'art de tisser de sinueuses atmosphères lourdes et dépressives, la formation évite toutefois les défauts que l'on pouvait parfois lui reprocher auparavant, à la notable exception du pénible titre éponyme, soit une lourdeur et lenteur excessive prenant la forme d'une laborieuse inertie. Hypnotiques, envoûtants, les riffs signés Craighan retrouvent finalement la place qui leur manquait au mitan des 90's ; mieux, l'absence de violons et autre piano, remplacés avec parcimonie par quelques claviers discrets (par Jonny Maudling de Bal-Sagoth), délivre un minimalisme salvateur bienvenu à l'instar du troisième volet des dramatiques Sear Me [4] qui clôt le disque.
The Light at the End of the World laisse ainsi le sentiment d'un groupe bien décidé à ne rien lâcher en revisitant habilement leur doom metal épique [5].
01. She Is the Dark / 02. Edenbeast / 03. The Night He Died / 04. The Light at the End of the World / 05. The Fever Sea / 06. Into the Lake of Ghosts / 07. The Isis Script / 08. Christliar / 09. Sear Me III
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[1] Lire l'interview donné pour le site metal-rules.
[2] Son visa fut non reconduit ce qui provoqua la suppression de toute tournée en support à 34.788%...Complete.
[3] Calvin Robertshaw se joint toutefois en guise de second guitariste pour le morceau final Sear Me III.
[4] Trilogie débutée en 1991 et 1993 sur leurs deux premiers albums, As the Flower Withers et Turn Loose the Swans.
[5] Un bémol toutefois : si ce retour dans le giron d'un doom metal plus classique fut couronné de succès en 1999, la formule annoncera surtout lors de la décennie suivante un manque de prise de risque certain de la part de MDB, faisant inévitablement regretter aux plus nostalgiques les évolutions 90's.
[3] Calvin Robertshaw se joint toutefois en guise de second guitariste pour le morceau final Sear Me III.
[4] Trilogie débutée en 1991 et 1993 sur leurs deux premiers albums, As the Flower Withers et Turn Loose the Swans.
[5] Un bémol toutefois : si ce retour dans le giron d'un doom metal plus classique fut couronné de succès en 1999, la formule annoncera surtout lors de la décennie suivante un manque de prise de risque certain de la part de MDB, faisant inévitablement regretter aux plus nostalgiques les évolutions 90's.
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