Dr Jekyll et les femmes - Walerian Borowczyk (1981)

Dernier volet de notre cycle consacré à Walerian Borowczyk, Dr Jekyll et les femmes, connu sous le nom premier Le cas étrange du Dr Jekyll et Miss Osbourne en référence au livre de Stevenson et à sa supposée version originelle, est sans conteste l'un des films du réalisateur polonais les plus perturbants, ou du moins celui qui se rapproche le plus du cinéma déviant célébré en ces lieux. De cette adaptation de la première version du roman, qui aurait été brûlée par la femme de Robert Louis Stevenson, celle-ci ne supportant pas son sulfureux contenu, Borowczyk livre un hommage personnel en accord avec ses propres obsessions. Lauréat du prix de la mise en scène en 1981 au Festival international du film de Catalogne, le film est désormais disponible en DVD et Blu-Ray dans le coffret collector [1] sorti le 22 février dernier.

Londres, époque victorienne. Le brillant Docteur Henry Jekyll (Udo Kier), qui vient de publier un essai sur la médecine transcendante, organise une cérémonie pour ses fiançailles avec la belle Fanny Osbourne (Marina Pierro). Les proches et les amis de la haute société, dont le Docteur Lanyon (Howard Vernon), le Général Danvers (Patrick Magee) accompagné de sa fille Charlotte et le Révérend Donald Regan (Clément Harari) sont invités dans la demeure familiale, qui lui sert de laboratoire à ses mystérieuses expérimentations. Après le souper, la réception tourne à l'horreur après la découverte du cadavre de la jeune Victoria violée par un inconnu.

Live report : Thurston Moore - 12 String Acoustic Set @ La Maroquinerie, Paris, 11 mars 2017

Moins de cinq mois après sa dernière venue dans l'hexagone, en première partie de Dinosaur Jr à l'Élysée Montmartre le 31 octobre 2016, Thurston Moore revenait en France pour une série de deux concerts en solo, le 11 mars à La Maroquinerie et le lendemain au CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux. Annoncé comme un concert acoustique, où l'ex-leader et fondateur de Sonic Youth allait réviser son répertoire actuel à la douze-cordes, le set proposé ce samedi soir fut loin de se limiter qu'aux seuls accents folk. Au contraire. Mais n'allons pas trop vite.

Master Class de Joe Dante - 4 mars 2017, Cinémathèque française, Paris

Joe Dante est-il l'un des réalisateurs américains les plus sous-estimés d'Outre-Atlantique ? Si la Master Class à laquelle le cinéaste participa de bon gré ne répondit pas ouvertement à cette question, les presque quatre-vingt minutes passées en compagnie du réalisateur avec Jean-François Rauger, l'après-midi du samedi 4 mars, confirma toutefois clairement une affirmation qui apparaissait déjà comme une évidence : Joe Dante est l'un des cinéastes les plus importants de sa génération.

Né en 1947, le cinéaste originaire du New-Jersey s'est nourri à l'instar des enfants des années 50 d'une cinéphilie provenant essentiellement du petit écran (Joe Dante souligna qu'à cette époque diffuser des films était la programmation la moins coûteuse pour les chaines de télévision). De ses débuts dans l'écurie de Roger Corman, Joe Dante commença au titre de monteur de bandes annonces, avant de co-réaliser avec Allan Arkush Hollywood Boulevard en 1976. Vraie école du cinéma de ses propres mots, les productions Corman lui permirent d'apprendre toutes les ficelles du métier. Lui qui n'avait jamais vu auparavant une table de montage apprit, avec les maigres moyens mis à sa disposition (en clin d'œil à sa parcimonie légendaire, Roger Corman interprète dans The Second Civil War le directeur de News Net qui refuse de payer toutes heures supplémentaires de ses employés), comment utiliser au mieux la lumière, à poser un rail, etc. Cet apprentissage sur le tas permit ainsi à ce débutant, au même titre que d'autres illustres inconnus passés chez Corman (Francis Ford Coppola, Jonathan Kaplan, Martin Scorsese, etc.) à devenir le plus efficace possible, ces leçons pouvant par la suite être justement réutilisées dans des films à plus grand budget.
  

The Second Civil War - Joe Dante (1997)

Parrain de la cinquième édition du Festival international du film restauré, le réalisateur Joe Dante Film était invité à la Cinémathèque française ce samedi à revenir sur ses films et sur sa carrière le temps de la Master Class qui lui était consacrée. En préambule, le cinéaste avait souhaité la projection d'un de ses films les plus rares, The Second Civil War (1997). Satire politique visionnaire (mais n'allons pas trop vite comme le veut la formule), ce téléfilm produit par la chaine du câble HBO, mérite amplement d'être réévaluée, à l'instar de l'entière filmographie de son auteur.

Dans un futur proche, après l'explosion nucléaire d'une bombe envoyée par l'Inde sur le Pakistan, une agence américaine non-gouvernementale décide d'amener des orphelins pakistanais en Idaho. Le gouverneur de l'État, Jim Farley (Beau Bridges), décide de fermer les frontières de l'Idaho contre l'avis du Président étasunien (Phil Hartman), afin d'empêcher l'arrivée de ces jeunes réfugiés. En réaction, le Président réunit à la Maison Blanche ses ministres et ses conseillers dont le lobbyiste Jack Buchan (James Coburn). Décidé à avoir une attitude ferme envers ce gouverneur sécessionniste, le Président lui impose un ultimatum avant que l'US Army n'intervienne. Témoin de ces débordements, la chaine d'information continue News Net relate les évènements de la manière la plus sensationnaliste jusqu'à influer sur les relations entre les deux adversaires.