2017 l'année Shabaka Hutchings ? Sans nul doute, tant le saxophoniste britannique, figure de proue du renouveau de la scène jazz londonienne, après avoir multiplié les apparitions remarquées auprès de grands musiciens (Anthony Joseph, Sun Ra Arkestra, les Heliocentrics), alterne désormais à un rythme effréné les formations, les styles différents et les concerts en qualité de leader avec Sons of Kemet, The Comet is coming et Shabaka & the Ancestors [1].
Bref retour en arrière. Découvert par le préposé à la chronique un soir de février 2015 où il accompagnait le susmentionné poète Trinidadien Anthony Joseph, la puissance et le souffle free de Hutchings avait déjà à l'époque fait forte impression et marqué les esprits. Cumulant depuis les expériences et les brassages culturels en tout genre, ce natif de Birmingham enregistrait cette même année à Johannesburg en Afrique du Sud l'album (en une journée) Wisdom of the Elders, premier de la formation Shabaka & the Ancestors, composé exclusivement de musiciens du cru. Psaume en neuf parties, fruit du voyage immersif du saxophoniste à travers le riche héritage musical du pays, Wisdom of the Elders s'inscrivait comme un des albums marquants de 2016. Rien de moins.
Après quatre concerts en terre Sud-Africaine en février dernier, Shabaka & the Ancestors entamaient fin mars, le 20 à Zurich en Suisse, le début de leur première tournée européenne, celle-ci se concluant le 9 avril au Brdcst Festival à Bruxelles en Belgique [2]. Dernier des cinq concerts donnés dans l'hexagone, avant celui à Saint Denis de la Réunion (le 6 avril), le groupe s'arrêtait le 28 mars à Paris à la Maroquinerie. Un lieu globalement inattendu pour ce genre de concert, davantage habitué aux déflagrations rock, raison de plus dès lors d'y assister !
Entre prières et vibrations incantatoires, entre transes et fulgurances free, les six musiciens présents [3] ce soir là offrirent une prestation des plus spontanées et remarquables. Conviant la spiritualité d'un Coltrane aux débordements soniques d'un Sun Ra à la richesse harmonique d'un Ornette Coleman [4], Shabaka & the Ancestors revisitèrent au cours des quatre-vingt dix minutes du concert l'intégralité de Wisdom of the Elders, chaque musicien se distinguant par une réelle générosité et ce plaisir non feint de partager avec le public leur art.
Mémorable.
Pour les retardataires, les absents et les nouveaux convertis, Shabaka & the Ancestors reviendront sur Paris au New Morning le 20 juillet prochain dans le cadre de leur festival estival « ALL STARS ». En attendant à cette même salle le 23 mai le passage de The Comet is coming, le trio psyché de jazz, d'électro, d'afrobeat et de punk de King Shabaka !
Plus de photos sur notre tumblr.
Shabaka Hutchings (Saxophone ténor)
Mthunzi Mvubu (Saxophone alto)
Siyabonga Mthembu (Voix)
Ariel Zomonsky (Contrebasse)
Tumi Mogorosi (Batterie)
Gontse Makhene (Percussions)
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[1] Du 20 janvier au 26 mai on dénombre sur son site officiel pas moins de quarante-six concerts avec ses trois formations actuelles et le groupe autrichien Shake Stew !
[2] Le lendemain, le 10 avril, Shabaka Hutchings revenait en France au New Morning pour un concert complet avec cette fois-ci son brass band punk Sons of Kemet !
[3] De l'octette originel manquait à l'appel le trompettiste Mandla Mlangeni et le pianiste/organiste Nduduzo Makhathini.
[4] Impression renforcée par la présence du seul musicien blanc du sextette, le contrebassiste Ariel Zomonsky, rappelant évidemment son honorable pair Charlie Haden.
[3] De l'octette originel manquait à l'appel le trompettiste Mandla Mlangeni et le pianiste/organiste Nduduzo Makhathini.
[4] Impression renforcée par la présence du seul musicien blanc du sextette, le contrebassiste Ariel Zomonsky, rappelant évidemment son honorable pair Charlie Haden.
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