Remis sur le devant de la scène bis depuis la sortie des Oiseaux (1963) d'Alfred Hitchcock au début de la décennie précédente, le genre « invasion animale » connut un vif regain d'intérêt par la suite. D'un bestiaire composé principalement de fourmis, d'abeilles et d'araignées dans les années 70, d'autres scénaristes ont fait oeuvre d'originalité. Il convenait ainsi de s'épancher sur une menace longtemps mise à l'écart, celle des vers de terre anthropophages. Nous en voyons déjà ricaner, or, celle-ci n'est pas plus incongrue que la menace amphibienne (Frogs, 1972) ou, pire encore, lagomorphe (Night of the Lepus, 1972)... Premier long métrage de Jeff Lieberman, le mal titré en français, La nuit des vers géants, a gagné depuis ses galons mérités de film culte aux Etats-Unis, l'affiche du film apparaissant plusieurs fois dans le non moins culte Blow Out (1981) du maestro Brian De Palma [1].
Fly Creek, petite ville de Géorgie. Le soir du 29 septembre 1975, une violente tempête s'abat sur la région, les lignes électriques sont renversées et déversent des centaines de milliers de volts dans le sol humide. Le lendemain, Mick (Don Scardino), jeune new-yorkais, arrive en bus pour rendre visite à sa nouvelle petite amie, Geri (Patricia Pearcy), une habitante de Fly Creek. Le couple devient le témoin d'étranges événements, la découverte puis la disparition d'un squelette dans la propriété de l'antiquaire Aaron Beardsley, ou la présence d'un ver dans le soda de Mick. Les deux jeunes décident de résoudre le mystère.