Quand un artiste protéiforme connu pour être à la fois le Guy Lux nippon et réalisateur de deux films coups de poing (Violent Cop et Jugatsu) décide en 1991 de tourner un film consacré au surf, à quoi pouvons nous nous attendre ?
De mémoire, quand Hollywood s'est intéressé de près ou de loin à la culture surf, deux choix s'offrait à nous : l'approche rigoureuse faite par John Milius en 1978 avec son Big Wednesday avec les tout jeunes Jan-Michael Vincent (encore sans son hélicoptère) et Gary Busey (à cette époque il ne jouait pas encore à se bruler l'avant bras pour épater la galerie), ou le blockbuster, Point Break, datant lui aussi de 1991, où les surfers jouent les as du braquage.
Kitano choisit une troisième voie pour nous décrire l'univers du surf. L'histoire nous relate la passion d'un jeune éboueur sourd et muet pour le surf après avoir découvert une planche abîmée parmi les ordures. Un synopsis qui confirme en somme cette approche non-hollywoodienne.
Kitano choisit une troisième voie pour nous décrire l'univers du surf. L'histoire nous relate la passion d'un jeune éboueur sourd et muet pour le surf après avoir découvert une planche abîmée parmi les ordures. Un synopsis qui confirme en somme cette approche non-hollywoodienne.
Le film permet à Kitano de développer dans un premier temps les atmosphères contemplatives qu'on pouvait constater par petites touches dans ses deux premiers films (comme la cueillette des fleurs par exemple dans Jugatsu). Autre aspect qu'on retrouve très souvent dans le cinéma de Takeshi, mais finalement dans bon nombre d’œuvres réalisées par des insulaires, la place importante de la mer, et par extension la prédominance de la couleur bleu dans A scene at the sea.
Et puis n'oublions pas tout de même, car il y a un cœur derrière ce cynisme protecteur, le film nous narre avant tout une histoire d'amour (tout en retenu forcément) entre les jeunes Shigeru et Takako, la jeune femme sourde et muette épaulant ainsi le jeune homme dans cette passion dévorante, jusqu'à ce que la mer... (pour ceux qui auraient oublié, un film de Kitano se finit rarement par une happy end).
Parmi les interprètes, on retiendra Kurodo Maki (qu'on retrouvera quelques années plus tard de nouveau chez Kitano dans Brothers), tout en subtilité (les fans d'Harpo peuvent passer leur chemin) et l'un des acteurs fétiches de Kitano, Susumu Terajima, dans un rôle bref mais brillamment comique.
Et puis n'oublions pas tout de même, car il y a un cœur derrière ce cynisme protecteur, le film nous narre avant tout une histoire d'amour (tout en retenu forcément) entre les jeunes Shigeru et Takako, la jeune femme sourde et muette épaulant ainsi le jeune homme dans cette passion dévorante, jusqu'à ce que la mer... (pour ceux qui auraient oublié, un film de Kitano se finit rarement par une happy end).
Parmi les interprètes, on retiendra Kurodo Maki (qu'on retrouvera quelques années plus tard de nouveau chez Kitano dans Brothers), tout en subtilité (les fans d'Harpo peuvent passer leur chemin) et l'un des acteurs fétiches de Kitano, Susumu Terajima, dans un rôle bref mais brillamment comique.
Il s'agit enfin de la première collaboration entre maître Takeshi et Joe Hisaishi. Ce dernier compose une bande-son minimaliste où le synthétiseur, le piano et les cordes permettent de créer des atmosphères qui collent parfaitement avec les images maritimes du film.
Un classique.
Un classique.
Ah c'est très loin de l'image de Brisse de Nisse. Bon et comme c'est inspiré de Satie ça devrait même plaire à Mart', c'est dire si c'est bien :p. Okay je =====>
RépondreSupprimer(mais c'est bien qd même alors je le prends, passque les bivalves ça sait entendre !!!! - ça sait lire aussi, c'est fort de nos jours)
Avec cette histoire de maritimasation, maintenant j'ai Home By The Sea dans la tête *ga*
RépondreSupprimerOuais comme dit Sydnette, rien a voir avec "Brice de Nice".
RépondreSupprimerPas vu celui-ci, mais j'aime bien l'univers de KITANO, un véritable boulimique :-)
RépondreSupprimerSysTooL
C'est un peu l'oublié de la filmo de Kitano, non ?
RépondreSupprimerQuiconque n'est pas déjà resté 2 heures d'affilée à contempler l'océan, sans bouger, juste à le regarder et l'écouter, sera peut-être perplexe face à ce beau film...
Pour ma part, dès le début, quand l'éboueur observe fasciné les surfeurs pendant sa tournée le long du front de mer, j'étais... dans le bain^^
Ce qui m'a frappé, c'est que Kitano filme quelque chose qui est, il me semble, très rare au cinéma : ce type qui APPREND à faire du surf, partant de rien, patiemment, avec les multiples gadins, les mauvais départs, les moments de dépit et l'obstination, l'entêtement que cela implique. Avec cette jeune femme qui reste sur la plage, témoin et complice. Le son, les gestes, les démarches et les regards, rien de plus...
L'oublié des 90's? Je ne saurais dire, "Jugatsu" le précédent l'est tout autant (encore que pour celui-ci, y'a une raison valable, ce n'est pas encore une oeuvre totalement maitrisée selon moi... j'y reviendrai!).
RépondreSupprimerTu as cent fois raison de souligner l'importance de la première scène avec l'éboueur (pour celui qui n'a pas vu le film, j'ai comme l'impression que ce dialogue peut paraitre assez étrange LOL). On distingue tout de suite que ce film est réalisé par un peintre, le bleu ayant une place primordiale dans "A Scene at the Sea".
Mais justement, je pense que j'y reviendrai aussi. Je devrais sans doute écrire une version 2.0 de cette chronique. Histoire d'être en accord avec ce que j'ai lancé, à savoir chroniquer chronologiquement les films mis en scène par maître Kitano.