En 1982, le box office a fait des yeux doux à un extra-terrestre qui contrairement à la majorité des immigrés (enfin l'image négative véhiculée par ces derniers, à croire qu'on quitte son pays natal le cœur léger) veut rentrer à la maison (remarquez vu le prix du coup de téléphone en PCV qu'il vient d'infliger à ses nouveaux amis, pas étonnant que la demie portion veuille retrouver ses pénates en passant). Bref, tonton Steven avait de nouveau cassé la baraque avec sa vision "Oui-Oui est un alien". Du coup, les vrais réalisateurs, ceux qui en ont dans le pantalon, et qui pensent fièrement que tout ce qui vient d'ailleurs est une menace, ont pris un bouillon au box office cette année là.
Cependant John Carpenter ne fait pas parti heureusement de cette catégorie: réalisateur réactionnaire, ce qui n'empêcha pas un succès très mitigé à sa sortie de son nouveau long métrage en 1982, The Thing. Certes, comme je le laissai supposer, sa vision en surface du thème de l'"alien from the space" allait à cent lieux de celle du gentil ET (encore que deux années après, Carpenter réalisa Starman...) et il faut croire que les masses n'avaient pas envie à cette époque de jouer avec ses propres peurs.
Carpenter pour ceux qui l'ignorent encore (je vise personne en particulier, encore que, elle devrait se sentir concernée en lisant ces quelques lignes) est un fan du grand Howard Hawks ("Howard qui?" dit elle...), comme pouvait le laissait supposer son premier film Assault, remake urbain de Rio Bravo. Ainsi après nous avoir foutu les pétoches avec un brouillard vengeur, puis une vision post-apocalyptique de Manhattan, le grand John décide de suivre les pas de Hawks qui réalisa en 1951 The Thing from Another World basé sur une nouvelle issue de la nouvelle SF Who Goes There? de John W Campbell. On notera au passage, histoire de rappeler que cette relecture devait trotter dans la tête de John depuis un bail puisque dans Halloween du même Carpenter, le personnage joué par Jamie Lee Curtis regarde à un moment le film de Hawks.
Début de l'hiver en Antarctique, la base américaine reçoit la visite plus ou moins amicale (au final, un blessé et deux morts...) d'un hélicoptère norvégien. Les deux occupants chassaient en effet un chien, mais n'étant pas très doués pour expliquer leur dessein (sans compter une extrême maladresse dans le maniement de la grenade et du fusil), nos deux scandinaves se font refroidir et le brave toutou reçoit l'asile chez les yankees. Le scientifique étant curieux par nature, nos gaillards décident d'aller voir du côté de la base norvégienne ce qui tourne pas rond chez nos amis scandinaves... Au fil de l'investigation, ils découvriront qu'un alien congelé depuis 100000 ans a été réveillé par les scientifiques norvégiens (la curiosité, vilain défaut, toussa...) et comble de malheur, notre alien (virus?) est pas du matin, il est de mauvais poil! Ainsi la créature peut imiter toute forme de vie (comme un chien par exemple...), nos douze hommes perdus en plein Antarctique vont dès lors devoir combattre un ennemi invisible. Qui est contaminé? A qui faire confiance?
Selon Carpenter The Thing fait parti de sa trilogie de l'Apocalypse (dont Prince of Darkness et In the Mouth of Madness sont les autres volets), et sous cette appellation ampoulée se cache en effet une thématique chère à l'auteur encore que assez réductrice. La force du film, en plus de son interprétation sans faille (un Kurt Russell égal à lui-même), vient plus de son atmosphère paranoïaque, nihiliste et cynique que de l'image "fin du monde" qui est véhiculée. De même, contrairement à d'autres films plus récents, le suspense du film n'est en aucun cas dilué par des effets spéciaux qui voudraient cacher la misère scénaristique de l'oeuvre. Cependant, difficile néanmoins de faire l'impasse sur le génie créatif du jeune Rob Bottin, ce dernier, repéré chez un autre doux dingue, le Hurlement de Joe Dante, nous offre des effets visuels qui marque encore les esprits un quart de siècle après (comme quoi, les effets mécaniques, quand c'est bien fait...).
Au final, sans doute le film de Carpenter le plus abouti qui par son thème annonce par extension les années SIDA...
Pour la musique, contrairement à l'habitude, la bande originale ne fut pas composée par le metteur en scène lui même mais par le maestro Ennio Morricone. On notera que le maître fut tout de même influencé par la patte Carpenter, car même si on a droit à des plages où les cordes ont une place importante, le minimalisme musical propre aux créations de Carpenter se fait ressentir sur certaines plages. Bref, une bande originale flippante et désespérée à l'image du film.
Cependant John Carpenter ne fait pas parti heureusement de cette catégorie: réalisateur réactionnaire, ce qui n'empêcha pas un succès très mitigé à sa sortie de son nouveau long métrage en 1982, The Thing. Certes, comme je le laissai supposer, sa vision en surface du thème de l'"alien from the space" allait à cent lieux de celle du gentil ET (encore que deux années après, Carpenter réalisa Starman...) et il faut croire que les masses n'avaient pas envie à cette époque de jouer avec ses propres peurs.
Carpenter pour ceux qui l'ignorent encore (je vise personne en particulier, encore que, elle devrait se sentir concernée en lisant ces quelques lignes) est un fan du grand Howard Hawks ("Howard qui?" dit elle...), comme pouvait le laissait supposer son premier film Assault, remake urbain de Rio Bravo. Ainsi après nous avoir foutu les pétoches avec un brouillard vengeur, puis une vision post-apocalyptique de Manhattan, le grand John décide de suivre les pas de Hawks qui réalisa en 1951 The Thing from Another World basé sur une nouvelle issue de la nouvelle SF Who Goes There? de John W Campbell. On notera au passage, histoire de rappeler que cette relecture devait trotter dans la tête de John depuis un bail puisque dans Halloween du même Carpenter, le personnage joué par Jamie Lee Curtis regarde à un moment le film de Hawks.
Début de l'hiver en Antarctique, la base américaine reçoit la visite plus ou moins amicale (au final, un blessé et deux morts...) d'un hélicoptère norvégien. Les deux occupants chassaient en effet un chien, mais n'étant pas très doués pour expliquer leur dessein (sans compter une extrême maladresse dans le maniement de la grenade et du fusil), nos deux scandinaves se font refroidir et le brave toutou reçoit l'asile chez les yankees. Le scientifique étant curieux par nature, nos gaillards décident d'aller voir du côté de la base norvégienne ce qui tourne pas rond chez nos amis scandinaves... Au fil de l'investigation, ils découvriront qu'un alien congelé depuis 100000 ans a été réveillé par les scientifiques norvégiens (la curiosité, vilain défaut, toussa...) et comble de malheur, notre alien (virus?) est pas du matin, il est de mauvais poil! Ainsi la créature peut imiter toute forme de vie (comme un chien par exemple...), nos douze hommes perdus en plein Antarctique vont dès lors devoir combattre un ennemi invisible. Qui est contaminé? A qui faire confiance?
Selon Carpenter The Thing fait parti de sa trilogie de l'Apocalypse (dont Prince of Darkness et In the Mouth of Madness sont les autres volets), et sous cette appellation ampoulée se cache en effet une thématique chère à l'auteur encore que assez réductrice. La force du film, en plus de son interprétation sans faille (un Kurt Russell égal à lui-même), vient plus de son atmosphère paranoïaque, nihiliste et cynique que de l'image "fin du monde" qui est véhiculée. De même, contrairement à d'autres films plus récents, le suspense du film n'est en aucun cas dilué par des effets spéciaux qui voudraient cacher la misère scénaristique de l'oeuvre. Cependant, difficile néanmoins de faire l'impasse sur le génie créatif du jeune Rob Bottin, ce dernier, repéré chez un autre doux dingue, le Hurlement de Joe Dante, nous offre des effets visuels qui marque encore les esprits un quart de siècle après (comme quoi, les effets mécaniques, quand c'est bien fait...).
Au final, sans doute le film de Carpenter le plus abouti qui par son thème annonce par extension les années SIDA...
Pour la musique, contrairement à l'habitude, la bande originale ne fut pas composée par le metteur en scène lui même mais par le maestro Ennio Morricone. On notera que le maître fut tout de même influencé par la patte Carpenter, car même si on a droit à des plages où les cordes ont une place importante, le minimalisme musical propre aux créations de Carpenter se fait ressentir sur certaines plages. Bref, une bande originale flippante et désespérée à l'image du film.
"The man is the warmest place to hide"
Ca fait plaisir de lire un bon article sur "The Thing", film méconnu, qui a influencé de nombreuses oeuvres, dont le récent "30 jours de nuit". Tu soulignais le coté "réac" de Carpenter, qui n'est certes pas un "grand réalisateur" au sens "cinéphilique" du terme, mais que je classe parmis les "artisans du cinéma" au même titre que Romero ou Joe Dante... Ce qui est déjà pas mal ! (désolé pour tous ces guillemets lol).
RépondreSupprimereuh y'a méprise!
RépondreSupprimerje ne classe pas Carpenter dans la catégorie réac! Ca va pas la tête! Ce serait oublier sa diatribe cachée envers les années Reagan sur son méconnu "They Live" sorti fin 80's.
Et moi je classe John parmi les grands d'abord! Un anarchiste qui a réussi à faire sa place à Hollywood, ça force le respect lol
je pense qu on est tous d'accord pour dire que son chef d'oeuvre est Los Angeles 2013
RépondreSupprimerouep je confirme, un de ses films les plus décevants ^^'
RépondreSupprimerla scène où Snake fait du surf est une perle que ne renierait pas nanarland
Excellent film. Je trouve que Carpenter est un réalisateur mystérieux, et une sacrée pointure comme le démontre avec cette "chose"...
RépondreSupprimerSinon je n'oserai pas descendre LA 2013, qui est une référence dans certains milieux huppés (notamment du jeux vidéo et du traffic d'organes)
Oh oui "The Thing" ça tient la route, même sur le verglas ! En parlant de Assaut... Le Assaut sur central 13 de Richet, le remake, il tient aussi la route. Par contre cher docteur, la comparaison de l'alien de "The thing" avec le sida, hum, un peu risqué... et capilotracté.
RépondreSupprimerosé je ne sais pas.
RépondreSupprimerEn écrivant "qui par son thème annonce par extension les années SIDA", je n'affirme pas Carpenter comme un visionnaire, qui dès 82 à partir d'un film SF a voulu réveiller les consciences.
Disons que plusieurs années après sa réalisation, je constate que le thème du film annonce les années SIDA, c'est tout. Je considère ceci comme une coïncidence intéressante, peut etre maladroite pour certains, mais bon...
Ouaaa c'est sur que l'extraterrestre peut prendre la forme d'un chien ... ça doit être flippant ... en tout cas moi j'aurais trop les boules ... enfin s'il est sauvage ça peut peut être aller car il devrait avoir peur de l'Homme enfin c'est surtout pour placé une citation que je dis ça car "Wild thing, you make my Heart sing" ok j el'ai déjà utilisée mais là elle me semble vraiment appropriée : )
RépondreSupprimerouais et encore Jojo, s'il ne prenait la forme que d'un chien ça irait... :p
RépondreSupprimerEt pis c'est le genre de citation que tu peux utiliser autant de fois que tu veux ;)
Pour moi il figure dans mon top 3 des meilleurs carpenter. Ce film est un véritable "Alien des glaces", tu savais que le vaisseau que l'on voit au début était fait par l'ancien décorateur d'Hitchcock ? Surprenant non...
RépondreSupprimerouep je le savais, c'est indiqué ds le making of fourni avec le DVD :p
RépondreSupprimerYes, moi aussi j'ai l'édition collector en dvd^^
RépondreSupprimer"Un anarchiste qui a réussi à faire sa place à Hollywood, ça force le respect"
RépondreSupprimerC'est ça ! ^^
Et oui, les effets spéciaux sont de toute beauté.
Et oui, "They live" ("Invasion Los Angeles" en VO) est très très fort, sans aucune ambiguïté sur la vision sociale et politique (hop, les gros mots) du John.
Par contre, pas d'accord sur "Los Angeles 2013", dont le côté grand-guignolesque est très risqué, mais, je trouve, totalement pertinent. Et ce final...
Je comprends tout à fait qu'on puisse apprécier le côté décalé de "LA 2013".
RépondreSupprimerMais je ne sais pas, on a mal présenté dès le départ ce film, qui lorgne plus du remake grand-guignolesque pour reprendre tes mots que comme une suite à "NY 1997". Et puis ensuite, certes ce film se veut plus récréatif que le premier, mais j'ai quand même des doutes sur l'intérêt de la chose. A l'époque Big John déclarait que cette suite se voulait plus mordante, sauf qu'au niveau de la forme, on y perds un peu quand même.
Ce qui fait que je suis très très partagé quant à ce film. Tiens ça me fait penser qu'il faudrait que je regarde de nouveau l'un des plus beaux fours de Carpenter: Jack Burton.