Faut-il encore le rappeler aux plus jeunes, le succès de la série des Indiana Jones débutée en 1981 par Les aventuriers de l'Arche perdu, puis suivi de près par Indiana Jones et le temple maudit (1984), inspira plusieurs séquelles plus ou moins honteuses dans les années 80. La Cannon [1] produisit ainsi pour rappel, en 1985, Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon avec Richard Chamberlain dans le rôle-titre, long métrage miteux réalisé par le vétéran J. Lee Thompson [2]. L'année suivante, Golan et Globus remettaient le couvert, et produisaient une séquelle où cette fois-ci Allan Quatermain était égaré en pleine foire à la breloque dans La cité de l'or perdu. Mieux, les cousins faisaient d'une pierre deux coups, la même année, avec Le Temple d'or, avec leur poulain de l'époque, le grand, le sémillant, le magnifique, l'idole de plusieurs générations, le seul garant des valeurs du monde libre : Chuck Norris.
Firewalker [3] narre les aventures de deux baroudeurs Max Donigan (Chuck Norris) et Leo Porter (Louis Gossett Jr),
des hommes, des vrais, des moustachus, amis pour la vie, avides de sensation fortes et à la recherche du fameux trésor qui leur permettra, enfin, de se retirer au soleil. Un soir, dans un bar, se remémorant leurs diverses fortunes, qui se résument à beaucoup de péripéties et autant de poches vides, les deux amis se font accoster par une dénommée Patricia (Melody Anderson) qui leur propose de faire équipe avec eux, celle-ci détenant une carte au trésor... authentique !! : "c'est forcément vrai puisqu'un homme est prêt à me tuer pour la récupérer
[...] il est très dangereux [...] ce n'est pas un homme, il est plutôt une sorte de cyclope à la peau rouge [...] avec de longs cheveux noirs".
Imparable.
"Qu'est-ce que tu crois, j'ai des limites, j'suis qu'un homme"...
La providence étant toujours du côté des blondes ingénues, la fine équipe se fait justement, après cette démonstration convaincante et rondement menée, canarder par un homme de main du mystérieux cyclope. Dès lors, Max et Leo sont prêt à porter main forte à Patricia dans sa quête du trésor des... des quoi justement ? C'est ce que notre trio à 66% moustachu va découvrir, en remerciant au passage les trois scénaristes [4] qui ont eu le délicat souci d'éviter toutes digressions inutiles aux spectateurs. Le temps de sortir du bar à quatre pattes, et que Chuck Norris nous esbaudisse une fois n'est pas coutume, par ses talents de conteur, voici nos trois amis quasiment au pied de la falaise les conduisant à la caverne indiquée sur la fameuse carte... et ainsi enfin découvrir l'origine du trésor tant convoité.
"Louis mon petit, tu prends ton air savant et tu nous fais croire
que ces peintures rupestres datent des Aztèques ou des Mayas..."
que ces peintures rupestres datent des Aztèques ou des Mayas..."
Et là, c'est le drame... pas tant que cette carte nous amène dans un coin reculé d'Arizona où notre trio de scénaristes (fous ?) fait un amalgame des plus brillants entre les Aztèques, les Mayas et les colons espagnols, le tout perdu dans une ancienne réserve indienne. Non, l'indicible peur provient lorsque nos aventuriers se font attaquer par des indiens de carnaval en moonboots, avant de voir apparaitre le visage du terrible El Coyote, le gardien dudit temple : "un indien de la réserve d'ici, lui il affirme être le descendant d'un grand prêtre aztèque. Cet homme, il est très très méchant, lui, il fait très très peur même à sa tribu, il est dégueulasse..." comme le soulignera un peu plus tard, avec beaucoup de justesse, un aubergiste doublé par un Gérard Hernandez hispanisant en roue libre [5], non sans leur avoir donné l'adresse, après quelques émoluments, d'un "sorcier très très vieux", "un autre homme qui pourrait les aider", un dénommé Grand Aigle. Par contre, ce qu'oublie de préciser notre vénal aubergiste, c'est qu'en plus d'être interprété par Sonny Landham, alias le fameux Billy du Predator de Mc Tiernan sorti l'année suivante, le Firewalker a une autre particularité, il fait certes "très très peur" mais celui-ci n'est pas vraiment borgne ou cyclope comme certaines personnes le prétendent. Dont acte.
El Coyote: ce qui compte c'est la manière dont on porte le bandeau de toute façon...
Max, Leo et Patricia doivent dès lors résoudre une énigme bien ésotérique pour le commun des mortels, qui plus est après les légendes contées par un Grand Aigle blagueur, une énigme que résume non sans sagacité le grand Chuck Norris dans un éclair de clairvoyance: "il y a de l'or, des sacrifices humains, cette dague et le soleil", pour arriver finalement à cette conclusion évidente et salutaire : "tout ce que je sais, c'est que s'il n'y a pas d'or dans cette caverne et bien c'est qu'il doit se trouver ailleurs". A ces mots plein de sagesse, Patricia se lève d'un bond, guidée par des forces occultes, et avec la dague trouvée, pointe l'endroit où doit se trouver le trésor sur une carte imaginaire de l'Amérique centrale, c'est à San Miguel ! Scène d'autant plus mémorable que celle-ci nous permet de profiter une fois de plus des leçons d'histoire-géo prodiguées par la paire Golan-Globus. Que ce San Miguel soit inventé de toute pièce, pourquoi pas, mais que ce dernier soit placé à l'est du Honduras, c'est autre chose [6].
Leo: "San Miguel, c'est en plein milieu entre les Mayas et les Aztèques"
Voici donc nos trois aventuriers en partance pour San Miguel avec son lot de poncifs et de clichés sur la population locale, avec en particulier une antipathie incompréhensible des autochtones envers les citoyens du monde libre. Mais Chuck Norris saura trouver les arguments qui feront mouche pour faire changer d'avis les plus récalcitrants, la multiplication des pains et des coups de pied dans la gueule n'ayant plus aucun secret pour ce disciple de la fraternité virile. Fort heureusement, Max et ses deux amis résisteront face à l'adversité et vaincront le sinistre Firewalker. Tout est bien qui finit bien.
Paradoxalement ou non, à la lecture de ce résumé, Le Temple d'or de J. Lee Thompson reste, sans aucun doute, l'un des meilleurs films de Chuck Norris. Un mauvais film sympathique surfant sur la vague des comédies d'aventure fantastique de la paire Spielberg/Lucas, le budget et le talent en moins. Gags essoufflés et autres situations caricaturales, rien ne nous sera épargné, et pourtant, cette entreprise ringarde reste éminemment agréable. Mieux, Norris et ses acolytes ne se prennent pas au sérieux, fait suffisamment rare, dans la filmographie du moustachu, pour être souligné.
Le Temple d'or ou le nanar d'aventure sympa.
Verdict du Nanarotron :
Firewalker (Le temple d'or) | 1986 | 104 min
Réalisation : J. Lee Thompson
Production : Yoram Globus, Menahem Golan
Scénario : Robert Gosnell
Production : Yoram Globus, Menahem Golan
Scénario : Robert Gosnell
Avec : Chuck Norris, Louis Gossett Jr., Melody Anderson, Will Sampson, Sonny Landham, John Rhys-Davies, Ian Abercrombie
Musique : Gary Chang
Directeur de la photographie : Álex Phillips Jr.
Montage : Richard Marx
____________________________________________________________________________________________________[1) A ces mots le cinéphile, ou tout du moins celui qui prétend l'être, posera un soupir teinté de nostalgie.
[2] Ce cinéaste anglais, auteur des classiques du cinéma hollywoodien tels que Les nerfs à vif (1962), Les canons de Navarone (1961) ou Taras Bulba (1962) termina sa filmographie avec pas moins de huit films avec Charles "Vigilante" Branson, tous produits pour la plupart par la paire Golan/Globus dont Le justicier de minuit, et celui concluant la tétralogie Death Wish: Le justicier braque les dealers... tout un programme pour un réalisateur né en 1914.
[3] Le titre originel du film provenant du gardien du temple surnommé El Coyote... avec comme mention utile pour la suite, le dit temple est tout sauf d'or, il fallait comprendre le temple au trésor d'or... pouf pouf...
[4] Pour la postérité : Norman Aladjem, Robert Gosnell & Jeffrey M. Rosenbaum.
[5] Qui en profitera par la même occasion pour doubler par la suite le pilote de l'avion... (un forfait sans doute, moitié moins cher sur le second doublage).
[6] Soit les scénaristes ont confondu les Mayas avec les Incas pour situer ce San Miguel de pacotille en Honduras... ou bien Leo joue au savant alors qu'il n'y connait que dalle... ça se tient aussi.
Mais "où se cache Chuck Norris" ? ^^
RépondreSupprimer@ Thierry: sur la dernière photo? indice: Chuck fume le cigare :-D
RépondreSupprimerJe faisais allusion à une "connerie googleinne" de l'année dernière. Tu tapais en requête un truc du genre "trouver Chuck Norris" + Google j'ai de la chance.
RépondreSupprimerEt en réponse, tu obtenais qqch comme : "Google ne trouvera pas Chuck Norris, c'est Chuck Norris qui te trouvera." ^^
La preuve est fait, Thierry est plus geek que moi ^^
RépondreSupprimerdans le genre sous Indiana Jones, il y avait aussi eu "à la poursuite du diament vert".
RépondreSupprimerpourquoi ils passent plus à la télé ces trucs, ca vaut aussi bien que les Experts Miami pour se marrer...
@ Xavier: le film de Zemeckis passe encore à la télé de temps en temps, par contre les Chuck Norris, ceux qui ont fait les heures de gloire des deuxièmes parties de soirée de TF1 le dimanche, c'est fini!
RépondreSupprimerTriste époque...
"qui ont fait les heures de gloire des deuxièmes parties de soirée de TF1 le dimanche, c'est fini!
RépondreSupprimer"
c'est clair, pas un navet à se mettre sous la dent pour se détendre, que des reportages à la con ou des séries policières toutes pareilles...
je crois quand meme que la TNT pourra quelque chose pour nous, mais je l'ai pas encore...
@ Xav': Rah m'en parle pas, moi non plus je n'ai point la TNT, alors que c'est une vraie mine d'or... heureusement pour moi, doctoresse frankNfurter l'a!! ^^
RépondreSupprimerJe le retrouve supérieur a "Hercule à N-Y" avec le grand Schwarzie.
RépondreSupprimerj'ignorais l'existence de la doctoresse. toute bottée de cuir? ;)
RépondreSupprimeret vous faites télé à part, donc...
(oui, je suis curieux, une vrai gonzesse...)
@ Jérémy: comparer le grand Chuck à l'autrichien anabolisé, c'est s'exposer à de graves représailles ^^
RépondreSupprimer@ Xavier: ouiiiiiii toute de bottes vêtue!! :-D
toute de bottes vetue? alors soit elle a des habits bizarres, soit c'est une extra terrestre (du genre mille pattes), soit elle est très peu vetue...
RépondreSupprimerAvec tes conneries, je viens de repasser une heure sur http://chucknorrisfacts.fr/ :)
RépondreSupprimer@ Xavier (très bien ton David Bowie Blog Tour) : "Une doctoresse toute de bottes vêtues..." Il n'en existait qu'une, et c'est dorénavant le bon docteur Furter qui vient lui faire à domicile ses consultations musicales (entre autre).
RépondreSupprimer@ Benjamin: ah ah... mais on ne perd jamais son temps quand il s'agit de Chuck Norris! ^^
RépondreSupprimerMerci, Dame Eolia... pour les consultations du Doc, je ne veux rien savoir de plus ;)
RépondreSupprimerI LOVEE SONNY LANDHAMMM!!!!
RépondreSupprimer@ Anonyme: Oui tout le monde ne peut pas être fan de Chuck Norris ;-)
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