Quatre décennies après les premiers soubresauts, si les divers croisements entre le jazz et le rock ne font plus débat et encore moins polémique, la production discographique jazz-rock-fusion des années 70 ayant à elle seule démontré et réglé les tentations de cette chimère musicale, la curiosité restait de mise en apprenant la nouvelle: un hommage jazz au groupe de rock mythique King Crimson. Fallait-il néanmoins s'étonner d'une telle initiative, le Robert Fripp band étant l'une des rares formations de rock progressiste à avoir su éviter les nombreux pièges et travers de la scène dite art-rock. Robert Fripp guitariste aux multiples facettes, Médéric Collignon électron libre du jazz français, la rencontre ne manquait pas de piquant.
Le français jongle ainsi avec bonheur entre les diverses époques de la renaissance "new wave" portée par Frame by Frame et Discipline aux ténébreux Larks' Tongues in Aspic Part 1 & 2 et méconnu Dangerous Curves des années 70. Un voyage musical revisité par ce véritable chef d'orchestre à l'humour communicatif où sa vision dénote une volonté certaine d'aller au-delà du simple tribute ; Collignon expérimente, ajoute ses touches personnelles, improvise avec son téléphone portable, lorgne vers le scat et l'instant d'après déforme sa voix en lieu et place d'une guitare électrique. Entouré par des musiciens faisant corps avec sa vision, le concert ne connait aucun temps mort, deux heures de musique intense et personnelle.
Accompagné d'un double quatuor à cordes et de son habituel quartette Jus de Bocse (Philippe Gleizes à la batterie, Frank Woeste au Fender Rhodes et Frédéric Chiffoleau à la contrebasse) avec qui Médéric Collignon rendit un précédent hommage à Miles Davis (les albums Porgy and Bess et Shangri-Tunkashi-La sortis en 2006 et 2010), Collignon revisite à sa façon l'univers du Roi pourpre, avec une préférence prononcée pour son répertoire "récent" lors de ce troisième concert au New Morning cette fois-ci (1). S'ouvrant par le classique éponyme morceau de 1974, Red, le cornettiste dès cette introduction rassure l'habitué des sonorités "frippiennes", l'esprit est bien là, à charge pour le souffleur d'imposer son style par la suite. S'enchaîne Vrooom et Vrooom Vrooom issus de Thrak (1995) où le groove du quartet assoit durablement l'empreinte que laissera le souvenir de ce concert : une musique maîtrisée de bout en bout, à la fois fidèle et libre dans son interprétation, Crimson revisité par une formation apparentée jazz-funk, qui l'eut cru?
Le français jongle ainsi avec bonheur entre les diverses époques de la renaissance "new wave" portée par Frame by Frame et Discipline aux ténébreux Larks' Tongues in Aspic Part 1 & 2 et méconnu Dangerous Curves des années 70. Un voyage musical revisité par ce véritable chef d'orchestre à l'humour communicatif où sa vision dénote une volonté certaine d'aller au-delà du simple tribute ; Collignon expérimente, ajoute ses touches personnelles, improvise avec son téléphone portable, lorgne vers le scat et l'instant d'après déforme sa voix en lieu et place d'une guitare électrique. Entouré par des musiciens faisant corps avec sa vision, le concert ne connait aucun temps mort, deux heures de musique intense et personnelle.
A suivre.
Extrait du concert donné au Triton en juin 2011
____________________________________________________________________________________________________
(1) Les 17 et 18 juin de cette année, la même formation avait joué King Crimson au Triton.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire