[...] La déviance est un combat, une lutte, une quête de chaque instant. Néanmoins méfiez vous des faux semblants ; car derrière telle affiche ou telle accroche facile peuvent se cacher de cruelles déceptions. A charge pour l'initié de trier le mauvais grain sympathique de l'ivraie [...].
« En premier ils vous déshabillent. Puis ils vous possèdent ! ». Evil Toons avait tout pour séduire, plus ce démon-loup Tex-Averien à la langue bien pendue sur l'épaule de cette petite brune au look 80's. La présence aux commandes de Fred Olen Ray n'indiquait pas non plus mal qui vaille. Enfin presque. Certes le réalisateur-catcheur (ça ne s'invente pas) est un habitué des productions ultra cheap depuis les années 80, mais ce fétichiste du bikini [1] avait toutes les clefs en main pour offrir aux amateurs une comédie horrifique sexy. Las ?
Quatre jeunes femmes sont employées pour nettoyer une vieille maison avant l'arrivée des nouveaux propriétaires. Le soir même, un homme mystérieux (David Carradine) leur donne un colis, qui se trouve être un ancien livre d'incantations maléfiques. Par mégarde, elles ramènent à la vie sous la forme d'un toon un des démons du grimoire. Or celui-ci a besoin de sang frais s'il veut recouvrer une forme plus réelle...
Tourné en une semaine, Evil Toons pouvait difficilement prétendre aux meilleures notes. Au-delà des références manifestes, la saga Evil Dead de Sam Raimi pour le livre maudit (relié en peau humaine) et Cool World (1992) de Ralph Bakshi [2] pour l'incorporation de prises de vues réelles et d'animation, Olen Ray rend finalement une copie en adéquation avec son maigre budget (environ 140 000 $). Bénéficiant de l'apport de deux guest stars tantôt has been, David Carradine (qui avait déjà tourné avec Olen Ray dans le déjà navrant post-nuke Warlords en 1988), et tantôt culte, Dick Miller, le long métrage mise sans vergogne sur la prestation, ou plutôt l'exhibition de ses quatre interprètes féminines. Porté par la porno star Madison et la playmate Monique Gabrielle [3], Evil Toons n'a du reste pas de grande ambition, du moins celle de proposer un mélange des genres, supposé divertissant, et basé essentiellement sur un quatuor de jeunes femmes plus ou moins dévêtues. Pouvait-on en attendre davantage ? Pas sûr...
Cette crétinerie assumée n'en demeure pas moins d'un niveau bien bas ; tout comme la réalisation mollement efficace de Fred Olen Ray, plombant un peu plus un film qui n'en demandait pas tant. Car si l'horreur n'est qu'un prétexte (Where is my gore ?!), au profit d'une nudité marketing de bon aloi , l'effroi ou ce qui devrait s'y apparenter tarde également à venir. Et lorsque celui-ci se produit enfin, les toons annoncés prennent l'unique forme d'un mix bâtard entre un Diable de Tasmanie et un coyote chers à Tex Avery [4]. Pour le reste, seuls les amateurs d'humour navrant devraient retrouver leur compte, les quelques clins d'œil à la carrière de Miller et le surjeu des protagonistes apportant une plus-value quelque peu subjective.
Evil Toons ou l'exemple caractéristique de la parodie horrifique ratée ? Tourné à l'arrache, saupoudré de nudité gratuite illusoire, avec ses deux vétérans venus cachetonnés, si le film ne restera pas dans les annales déviants, celui-ci n'en demeure pas moins, étrangement, l'un des films de Fred Olen Ray les plus « présentables », à défaut de retrouver l'esprit foutraquement déviant du culte Hollywood Chainsaw Hookers. Décevant.
Verdict du Nanarotron :
Evils Toons | 1992 | 82 min
Réalisation : Fred Olen Ray
Scénario : Fred Olen Ray
Avec : David Carradine, Dick Miller, Madison, Monique Gabrielle, Suzanne Ager, Barbara Dare
Musique : Chuck Cirino
Directeur de la photographie : Gary Graver
Montage : Fred Schorer
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« En premier ils vous déshabillent. Puis ils vous possèdent ! ». Evil Toons avait tout pour séduire, plus ce démon-loup Tex-Averien à la langue bien pendue sur l'épaule de cette petite brune au look 80's. La présence aux commandes de Fred Olen Ray n'indiquait pas non plus mal qui vaille. Enfin presque. Certes le réalisateur-catcheur (ça ne s'invente pas) est un habitué des productions ultra cheap depuis les années 80, mais ce fétichiste du bikini [1] avait toutes les clefs en main pour offrir aux amateurs une comédie horrifique sexy. Las ?
Quatre jeunes femmes sont employées pour nettoyer une vieille maison avant l'arrivée des nouveaux propriétaires. Le soir même, un homme mystérieux (David Carradine) leur donne un colis, qui se trouve être un ancien livre d'incantations maléfiques. Par mégarde, elles ramènent à la vie sous la forme d'un toon un des démons du grimoire. Or celui-ci a besoin de sang frais s'il veut recouvrer une forme plus réelle...
En préambule Roxanne (Madison) vous présente les meilleures techniques pour ouvrir une bonne bouteille
Roxanne vous présente son jeu préféré, le jeu de cache-cache : Loup, où es-tu ?
En faisant abstraction du look 80's des prétendantes et leurs doux excès capillaires, nous pouvons dès à présent rassurer le spectateur déviant, nos quatre actrices cabotinent à souhait sous l'œil bienveillant et ravi de leur réalisateur. Et à l'image des diverses captures d'écran, Madison, celle par qui le scandale démoniaque arrive, donne corps à la vision créatrice d'Olen Ray, tout du moins fait étalage de son jeu très physique (avec strip-tease en sus).
Roxane vous présente ses exercices d'étirements auxquels monsieur le démon n'est étrangement pas insensible
Evil Toons vous présente les choses de la vie, ce soir le devoir conjugal par Michelle Bauer : « Mais Burt, c'est vendredi ! »
Evil Toons ou l'exemple caractéristique de la parodie horrifique ratée ? Tourné à l'arrache, saupoudré de nudité gratuite illusoire, avec ses deux vétérans venus cachetonnés, si le film ne restera pas dans les annales déviants, celui-ci n'en demeure pas moins, étrangement, l'un des films de Fred Olen Ray les plus « présentables », à défaut de retrouver l'esprit foutraquement déviant du culte Hollywood Chainsaw Hookers. Décevant.
Verdict du Nanarotron :
Evils Toons | 1992 | 82 min
Réalisation : Fred Olen Ray
Scénario : Fred Olen Ray
Avec : David Carradine, Dick Miller, Madison, Monique Gabrielle, Suzanne Ager, Barbara Dare
Musique : Chuck Cirino
Directeur de la photographie : Gary Graver
Montage : Fred Schorer
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[1] Sans lister la liste complète, voici un petit florilège de ses nombreux films où le mot bikini apparaît : Bikini Airways, Bikini Pirates, Bikini Girls from the Lost Planet, Super Ninja Bikini Babes.
[2] La référence à Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988) est certes évidente, mais Cool World de Bakshi a l'avantage de cibler le public adulte contrairement au film de Zemeckis et d'être sorti la même année que ce navrant Evil Toons.
[3] Connue des anciens adolescents 80's pour son apparition remarquée dans la teen comedy de 1984 Le palace en délire (Bachelor Party) avec le jeune Tom Hanks.
[4] Toon qui en cumulé ne doit pas rester plus 2 minutes en tout, sur 82 minutes, c'est assez peu... Sabotage !
Ta chronique ne manque pas d'humour, Doc (Nanarland style, j'adore !). Pour l'analyse critique, je rejoins plus ou moins ton avis bien que je garde un souvenir flou du film (vu il y a un bail en VHS)...
RépondreSupprimerDisons que le film part d'une bonne intention mais l'ami Fredo ne s'en donne pas les moyens, et je ne parle pas que des moyens financiers. C'est véritablement réalisé en dilettante, et c'est sans doute ceci le plus dommage.
SupprimerBon après on parle quand même de Fred Olen Ray, pas de Jess Franco, dire qu'on attendait énormément serait mentir... ;-)
A voir à plusieurs.
Ui même si vu en note de bas de page, j'aurais quand même pensé une plus grande référence à Qui veut la Bite de Roger Rapeau ?, mais puisque tu dis qu'ils sont sortis la même année, il n'y a peut-être qu'une coïncidence.
RépondreSupprimerEn tout cas il faudrait que je le voie enfin cet Evil toons.
Les amis de Crocofilms, qui se sont spécialisés dans l'édition de bisserie et autre zederie, l'ont édités en DVD depuis... au même titre que La plage sanglante ou Terreur extraterrestre chroniqués également en ces lieux :-D
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