Parmi les différents sous genres qui définissent notre bien-aimé cinéma d'exploitation, le film de prison pour femmes (connu des initiés sous l'acronyme WIP pour Women In Prison) est sans aucun doute l'un des plus controversés. Une formule facile (de plus) me direz vous, mais qui cache une réalité certaine : la censure (britannique au hasard) goûta peu au libertinage lesbien en milieu carcéral, filmé, il est vrai, par quelques mâles libidineux, pour spectateurs en mal de voyeurisme et de dérives sadiques (en toc). Et parmi ses chefs de fil, faut-il s'étonner de voir figurer en première place le metteur en scène madrilène Jess Franco ? Véritable instigateur du mouvement [1] avec l'étasunien Lee Frost (Love Camp 7), ce Frauengefängnis, sept années après le séminal L'amour dans les prisons des femmes (99 Mujeres), signe de nouveau en 1975 son retour au genre après le précédent Quartier de femmes (Los amantes de la isla del diablo). Premier WIP de la fructueuse collaboration avec le producteur/réalisateur suisse Erwin C. Dietrich [2], Femmes en cage dans sa version française ne déroge pas à la règle : un long métrage foutraque au budget minimaliste pour une relecture malade. Les amateurs et amatrices du genre apprécieront.
Live report : Tindersticks à La cigale - 07/11/2012
Voir pour la première fois les Tindersticks s'annonçait une soirée riche en émotion, qui plus est à la découverte des nombreux obstacles qui apparurent lors de ce second concert parisien en support à leur dernier album, le très bon The Something Rain.
Arrivés trop tard pour apprécier les deux premiers groupes Mermonte et Daughter (laissons leur le bénéfice du doute), le préposé et sa dame eurent le loisir de profiter de la performance de la deuxième tête d'affiche de cette troisième soirée du Festival Inrocks, à savoir Lambchop... enfin subir serait plutôt le qualificatif approprié tant la formation étasunienne aura marqué nos esprits par une présence des plus pénibles, l'ambiance festive émanant des happy few offrant le seul contre point salvateur à cette purge pour cowboys neurasthéniques. Guidé par un Kurt Wagner collé à sa chaise, au morne charisme et la voix douteuse (imitant néanmoins avec un certain talent le grabataire radoteur), le set d'une heure seulement (?!) s’avéra sinon un supplice, tout du moins un passage obligé et douloureux avant l'entrée des élégants britanniques (1). Mais la soirée n'en avait pas fini avec son lot de déconvenues et de surprises...
Arrivés trop tard pour apprécier les deux premiers groupes Mermonte et Daughter (laissons leur le bénéfice du doute), le préposé et sa dame eurent le loisir de profiter de la performance de la deuxième tête d'affiche de cette troisième soirée du Festival Inrocks, à savoir Lambchop... enfin subir serait plutôt le qualificatif approprié tant la formation étasunienne aura marqué nos esprits par une présence des plus pénibles, l'ambiance festive émanant des happy few offrant le seul contre point salvateur à cette purge pour cowboys neurasthéniques. Guidé par un Kurt Wagner collé à sa chaise, au morne charisme et la voix douteuse (imitant néanmoins avec un certain talent le grabataire radoteur), le set d'une heure seulement (?!) s’avéra sinon un supplice, tout du moins un passage obligé et douloureux avant l'entrée des élégants britanniques (1). Mais la soirée n'en avait pas fini avec son lot de déconvenues et de surprises...
Études sur Paris - André Sauvage (1928)
Sorti le 10 octobre dernier en DVD chez Carlotta, Études sur Paris appartient à une catégorie rare, celle d'être la seule oeuvre rescapée d'un artiste maudit : André Sauvage. Le qualificatif apparaît abusif tant il fut utilisé à tort et à raison. Pourtant, l'un des pères du documentaire d'avant-garde ou « nouvelle vague documentaire » française, ne laissa à la postérité que des bribes de sa maigre, car écourtée, filmographie : perte des négatifs de ses premiers films documentaires, problèmes techniques sur Pivoine déménage [1], puis mise à l'écart du montage de La croisière jaune d'André Citroën, signant ainsi son retrait définitif du monde des arts (pour celui des champs). Or Études sur Paris offre aux spectateurs une vision inédite, cinq portraits lyriques où la poésie d'André Sauvage capte la mue de la capitale française, entre naturalisme et modernité, à la veille du grand chambardement capitaliste.
Artiste total, cinéaste, écrivain et peintre, André Sauvage signe en 1923 avec son premier documentaire La traversée du Grépon un modèle du genre. Véritable exploit technique et physique, le cinéaste accompagné d'une équipe réduite escalade et filme Le Grépon, sommet rocheux s'élevant à 3 482 mètres au dessus de Chamonix. Quatre années plus tard, Sauvage visite la Grèce, armé de sa seule caméra afin de réaliser « un film de voyage ». Déjà remarqué par son précédent long métrage, Sauvage s'impose avec Portrait de la Grèce, tel Jean Vigo un peu plus tard, comme l'un des poètes d'un nouveau cinéma. Mais à l'instar du Grépon, l'intégralité de ce périple hellénique, comportant des vues d'Athènes, des montagnes de Météores et des îles de Délos, Santorin, etc., est également perdu, ne reste plus de nos jours que des coupes et autres rushes (restaurés à partir des notes de l'auteur et disponibles en guise de suppléments sur le DVD [2]).
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