Documentaire emblématique de la culture surf outre-Atlantique, The Endless Summer ressort dans les salles françaises en version restaurée inédite ce mercredi 10 août après une première sortie hexagonale, on l'imagine forcément en catimini, il y a quarante-huit ans. Projet initié par un jeune californien passionné de surf, le dénommé Bruce Brown eut l'idée de suivre avec sa caméra 16 mm le voyage de deux compatriotes surfeurs à la recherche de la vague parfaite au cours d'un « été sans fin ». Munis de leur seul planche de surf, d'un maillot de bain, et d'un pansement au besoin, Robert August et Mike Hynson, 18 et 21 ans au début de l'aventure en hiver 1963, avaient pour destination l'Afrique, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Tahiti puis Hawaï.
Doté d'un budget de 50 000 dollars, Bruce Brown, déjà réalisateur de nombreux documentaires sur le surf depuis la fin des années 50 dont le séminal Slippery When Wet (1958), souhaitait cette fois-ci s'écarter de ses précédents films en quittant la côte Ouest des États-Unis. Songeant au départ tourner uniquement en Afrique du Sud (on y reviendra), Brown décida par la suite de prolonger cet « été sans fin » en Afrique subsaharienne (Sénégal, Ghana et Liberia) et en Océanie. Au final, 15 km de bobine aux images d'une rare beauté.
Finalisé dès 1964, le documentaire de Brown peina néanmoins à convaincre les professionnels américains, aucun distributeur ne croyant que ce type de film puisse toucher un large public, à l'exception des surfeurs californiens. Armé de patience, et passant plusieurs mois à traverser le pays à présenter son film, avant de louer un cinéma à New-York, dont The Endless Summer resta à l'affiche durant un an, Brown trouva enfin un distributeur, le succès du documentaire ne se démentant nullement à la fois sur le sol étasunien, mais également à travers le monde avec au final une recette de 20 millions de dollars. Devenu emblème de la pop culture, le film intègra en 2002 le prestigieux Registre national du film de la Bibliothèque du Congrès américain du fait de « son importance culturelle, historique, ou esthétique ».
Finalisé dès 1964, le documentaire de Brown peina néanmoins à convaincre les professionnels américains, aucun distributeur ne croyant que ce type de film puisse toucher un large public, à l'exception des surfeurs californiens. Armé de patience, et passant plusieurs mois à traverser le pays à présenter son film, avant de louer un cinéma à New-York, dont The Endless Summer resta à l'affiche durant un an, Brown trouva enfin un distributeur, le succès du documentaire ne se démentant nullement à la fois sur le sol étasunien, mais également à travers le monde avec au final une recette de 20 millions de dollars. Devenu emblème de la pop culture, le film intègra en 2002 le prestigieux Registre national du film de la Bibliothèque du Congrès américain du fait de « son importance culturelle, historique, ou esthétique ».
Mis en musique par le groupe de rock The Sandals, avec pour seul commentaire audio la narration de Brown, The Endless Summer s'écarte toutefois des habituels documentaires de l'époque. Passé une première partie introductive nous indiquant les spécificités techniques du sport, l'approche de Brown devient plus personnelle et humoristique à l'image de la forme du métrage qui tend à dépasser le simple cadre du film sur le surf ou le road trip de deux jeunes américains sur les plages ensoleillées de deux continents.
Fort d'une photographie à couper le souffle, et qui plus est compte tenu des maigres moyens mis à la disposition de son réalisateur, The Endless Summer se laisse regarder avant toute chose comme le témoignage d'une époque révolue, celle où deux jeunes blancs traversèrent un monde, qui leur est totalement étranger, à la seule recherche de la vague parfaite. D'une naïveté confondante, certains propos ou scènes mettant en scène les deux surfeurs indiquent clairement leur aspect daté, leur racisme et sexisme ordinaire n'ayant rien de choquant il y a un demi siècle dans la bouche d'un occidental. Mais la narration bon enfant de Brown ne se prend pas au sérieux, le film revendique en premier lieu son avérée insouciance et sa soif de voyages et d'aventures. Rien d'autres. Leur passage en Afrique du Sud élude par exemple totalement l'Apartheid en cours [1]. Dont acte.
En 2016, The Endless Summer ne manque pas de charme, un divertissement vintage sans prétention [2] plein de fraîcheur portant haut les couleurs de la coolitude. Bruce Brown réalisera trois décennies plus tard, en 1994, une suite à son documentaire, Chasseurs de vague en français, avec en lieu et place du duo originel, les surfeurs Pat O'Connell et Robert "Wingnut" Weaver.
Fort d'une photographie à couper le souffle, et qui plus est compte tenu des maigres moyens mis à la disposition de son réalisateur, The Endless Summer se laisse regarder avant toute chose comme le témoignage d'une époque révolue, celle où deux jeunes blancs traversèrent un monde, qui leur est totalement étranger, à la seule recherche de la vague parfaite. D'une naïveté confondante, certains propos ou scènes mettant en scène les deux surfeurs indiquent clairement leur aspect daté, leur racisme et sexisme ordinaire n'ayant rien de choquant il y a un demi siècle dans la bouche d'un occidental. Mais la narration bon enfant de Brown ne se prend pas au sérieux, le film revendique en premier lieu son avérée insouciance et sa soif de voyages et d'aventures. Rien d'autres. Leur passage en Afrique du Sud élude par exemple totalement l'Apartheid en cours [1]. Dont acte.
Crédit photos : © 1964 BRUCE BROWN FILMS, LLC. Tous droits réservés.
The Endless Summer | 1966 | 92 min
Réalisation : Bruce Brown
Production : Bruce Brown
Avec : Robert August, Mike Hynson, Lord "Tally Ho" Blears, Wayne Miyata, Terence Bullen
Musique : John Blakeley, Gaston Georis, Walter Georis (alias "The Sandals")
Directeur de la photographie : Bruce Brown
Montage : Bruce Brown
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[1] Tandis que se tenait aux États-Unis la marche pour les droits civiques en août 1963, donnant lieu l'année suivante au Civil Rights Act...A leur décharge, on ne peut pas non plus dire que le Ghana du panafricaniste Nkruma ou le Liberia de Tubman à cette époque étaient des exemples de démocraties.
[2] Brown évite le laïus sur la mystique surf. Ouf.
[2] Brown évite le laïus sur la mystique surf. Ouf.
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