Chronique précédemment publiée sur le site Fondu au Noir.
Cinquième roman de Pierre Cendors, Archives du vent, créa l'événement lors de sa sortie en septembre 2015. A juste titre tant celui-ci apparaît des des plus singuliers. Thriller métaphysique, roman initiatique, Cendors aime brouiller les pistes, jouer avec les frontières, floues de préférence.
Inventeur d'une nouvelle technologie, le Movicône (pour movie et icône), procédé d'archivage numérique qui permet de créer un film avec des acteurs disparus, le réalisateur Egon Storm cède à son ancien camarade d'étude et propriétaire du lunaire, obscur ciné-club de Munich, Karl Oska, le droit exclusif d'exploiter sa trilogie, dont le premier volet, Nebula, doit sortir le premier jour de l'équinoxe d'automne, suivi tous les cinq ans, à la même date, du deuxième et troisième volet, La septième solitude et Le rapport Usher. Retiré du monde, solitaire, habitant désormais dans le nord-ouest de l'Islande, Storm mentionne dans un ultime message l'existence d'un mystérieux Erland Solness, clé d'un inédit quatrième film...
Récit(s) hanté(s) par les figures recomposées du passé et des propos que leur fait tenir Egon Storm, de Rosa Rex (Louise Brooks [1]) , jeune artiste juive à Arno Blitz (Adolph Hitler), poète maudit dans Nebula, d'Axel (Gérard Philippe) au vieux moine Kunga (Hermann Hess) dans La septième solitude, de Damon Usher (Montgomery Clift) au Colonel Powell (Robert Mitchum) dans Le rapport Usher, Archives du vent ne manquera pas de désorienter. A dessein. Pierre Cendors prévient d'ailleurs en préambule le lecteur de la sorte : « Mon histoire n'est pas un roman. [...] C'est une formule talismanique pour sortir du monde sans en sortir ». Dont acte. Aux portes du fantastique, nourri de la cinéphilie de son auteur, l'œuvre s'invite dans l'inconscient du lecteur, plongeant ce dernier dans un univers étrange.
Au gré des multiples pistes décrites, ce roman à tiroirs (le résumé précédent ne dévoile qu'une infime partie du contenu labyrinthique de l'histoire) tire en fait son origine des propres expériences de l'écrivain, de ses années d'errance et de solitude en Irlande, à son année passée dans une communauté spirituelle dans le nord-est de l'Écosse, vingt ans auparavant, où il suivit l'enseignement d'un chaman. A charge dès lors pour le lecteur de suivre Storm/Cendors dans leurs errances méditatives aux confins du rêve et de la réalité.
Poétique et envoûtant.
Récit(s) hanté(s) par les figures recomposées du passé et des propos que leur fait tenir Egon Storm, de Rosa Rex (Louise Brooks [1]) , jeune artiste juive à Arno Blitz (Adolph Hitler), poète maudit dans Nebula, d'Axel (Gérard Philippe) au vieux moine Kunga (Hermann Hess) dans La septième solitude, de Damon Usher (Montgomery Clift) au Colonel Powell (Robert Mitchum) dans Le rapport Usher, Archives du vent ne manquera pas de désorienter. A dessein. Pierre Cendors prévient d'ailleurs en préambule le lecteur de la sorte : « Mon histoire n'est pas un roman. [...] C'est une formule talismanique pour sortir du monde sans en sortir ». Dont acte. Aux portes du fantastique, nourri de la cinéphilie de son auteur, l'œuvre s'invite dans l'inconscient du lecteur, plongeant ce dernier dans un univers étrange.
Au gré des multiples pistes décrites, ce roman à tiroirs (le résumé précédent ne dévoile qu'une infime partie du contenu labyrinthique de l'histoire) tire en fait son origine des propres expériences de l'écrivain, de ses années d'errance et de solitude en Irlande, à son année passée dans une communauté spirituelle dans le nord-est de l'Écosse, vingt ans auparavant, où il suivit l'enseignement d'un chaman. A charge dès lors pour le lecteur de suivre Storm/Cendors dans leurs errances méditatives aux confins du rêve et de la réalité.
Poétique et envoûtant.
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[1] La couverture du livre est tirée du film muet Loulou (1929).
ce roman à tiroirs
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