Lauréat du prix Saturn du meilleur film de science-fiction en 1988, Futur immédiat, Los Angeles 1991 de Graham Baker s'inscrit de prime abord, on l'aura vite compris, dans la longue liste des buddy movies mis en scène lors de la décennie 80. Se contentant à sa sortie d'un succès modeste, le long métrage gagna en popularité lors de son exploitation en vidéo, lui conférant un statut proche du culte, et justifiant, par la suite, les multiples dérivés télévisuels [1], comics et romans qui seront adaptés du scénario originel signé Rockne S. O'Bannon. À découvrir grâce à Carlotta, pour la première fois, en version Blu-ray (et DVD) le 26 septembre.
1991, Los Angeles. Trois ans auparavant, un vaisseau spatial, avec à son bord plus de 300 000 extraterrestres, atterrit dans le désert californien des Mojaves. Après avoir été placés en quarantaine, les Arrivants ont été accueillis par les États-Unis. Installés dans la région, ces derniers vivent toutefois à l'écart, ce qui n'est pas sans créer des tensions avec les autochtones. Suite à la mort brutale de son partenaire lors d'une attaque à main armée dans le quartier des Arrivants, Matthew Sykes (James Caan), en dépit des ressentiments qu'il éprouve envers ces nouveaux venus, demande à son supérieur de faire équipe avec le premier inspecteur extraterrestre, Sam Francisco (Mandy Patinkin). En charge d'enquêter sur la mort similaire d'un Arrivant nommé Warren Hubely, Sykes est persuadé qu'il pourra faire la lumière, en parallèle, sur la mort de son ancien partenaire et ami Bill Tuggle.
Coproduit par Gale Anne Hurd (Terminator, Aliens), le film fut réalisé par le dénommé Graham Baker. D'une rare filmographie qui ne plaide pas pour sa cause, de La malédiction finale (1981) au prochain Ni dieu, ni maître (1991) avec John Stamos et Beowulf (1999) avec Christophe Lambert, le long métrage qui nous intéresse est sans aucun doute l'un de ses essais cinématographiques les plus recommandables avec Impulse (1984).
Prénommé à l'origine Outer Heat, en référence à la série culte The Outer Limits (Au-delà du réel) et à In the Heat of the Night (le film de Norman Jewison, sorti en 1967, fut adapté en série télé la même année en 1988), Futur immédiat, Los Angeles 1991 tente de jouer sur les deux tableaux : un polar science-fictionnel avec en toile de fond, on l'aura également vite compris, le contexte de la discrimination raciale des afro-américains dans le paysage étasunien (les Arrivants sont également des anciens esclaves). Moins corrosif et subversif que l'anarchiste They Live de John Carpenter sorti la même année, Alien Nation, dans sa version originale, n'en demeure pas moins un témoignage amer des années Reagan, à défaut de vouloir jouer les chamboule-tout. Dont acte.
Mieux, ce film d'anticipation n'est pas le buddy movie qu'il prétend être. Sans sacrifier aux lieux communs du genre (mort et remplacement du coéquipier, duo antagoniste, beuverie pré-amicale, etc.), le long métrage s'en écarte par son traitement et par l'interprétation de son acteur principal, James Caan. Nullement dupe, l'ex-interprète de Sonny Corleone offre une distance et un recul salvateur dans son rôle d'inspecteur bourru et raciste. En d'autres termes, Caan évite la carte facile du second degré ou de la parodie, à l'image du grimé Terence Stamp en malveillant Arrivant.
Coproduit par Gale Anne Hurd (Terminator, Aliens), le film fut réalisé par le dénommé Graham Baker. D'une rare filmographie qui ne plaide pas pour sa cause, de La malédiction finale (1981) au prochain Ni dieu, ni maître (1991) avec John Stamos et Beowulf (1999) avec Christophe Lambert, le long métrage qui nous intéresse est sans aucun doute l'un de ses essais cinématographiques les plus recommandables avec Impulse (1984).
Prénommé à l'origine Outer Heat, en référence à la série culte The Outer Limits (Au-delà du réel) et à In the Heat of the Night (le film de Norman Jewison, sorti en 1967, fut adapté en série télé la même année en 1988), Futur immédiat, Los Angeles 1991 tente de jouer sur les deux tableaux : un polar science-fictionnel avec en toile de fond, on l'aura également vite compris, le contexte de la discrimination raciale des afro-américains dans le paysage étasunien (les Arrivants sont également des anciens esclaves). Moins corrosif et subversif que l'anarchiste They Live de John Carpenter sorti la même année, Alien Nation, dans sa version originale, n'en demeure pas moins un témoignage amer des années Reagan, à défaut de vouloir jouer les chamboule-tout. Dont acte.
Mieux, ce film d'anticipation n'est pas le buddy movie qu'il prétend être. Sans sacrifier aux lieux communs du genre (mort et remplacement du coéquipier, duo antagoniste, beuverie pré-amicale, etc.), le long métrage s'en écarte par son traitement et par l'interprétation de son acteur principal, James Caan. Nullement dupe, l'ex-interprète de Sonny Corleone offre une distance et un recul salvateur dans son rôle d'inspecteur bourru et raciste. En d'autres termes, Caan évite la carte facile du second degré ou de la parodie, à l'image du grimé Terence Stamp en malveillant Arrivant.
On restera toutefois plus mesuré quant à son titre de meilleur film de science-fiction étasunien, tant le caractère fantastique est finalement peu développé, apparaissant davantage comme un prétexte. A aucun moment le scénario ne fait par exemple référence à la technologie extraterrestre. Le budget qu'on devine relativement modeste devant être une des raisons de cette absence. Qu'importe. Reste quelques bonnes idées, telle que l'eau salée de l'océan qui a les mêmes propriétés que l'acide concentrée pour les Arrivants, les maquillages humanoïdes créés par le studio de Stan Winston (Terminator, Aliens) ou l'excellente photographie nocturne d'Adam Greenberg (Terminator).
En dépit d'une bande originale (signée par Curt Sobel) des plus datées [2] et d'un scénario des plus prévisibles, Futur immédiat, Los Angeles 1991 demeure, trente ans après sa sortie, un agréable divertissement. On n'en demandait pas forcément autant de la part d'un buddy movie 80's.
Alien Nation (Futur immédiat, Los Angeles 1991) | 1988 | 91 min | 2.34:1 | Couleurs
Réalisation : Graham Baker
Production : Gale Anne Hurd & Richard Kobritz
Scénario : Rockne S. O'Bannon
Avec : James Caan, Mandy Patinkin, Terence Stamp
Musique : Curt Sobel
Directeur de la photographie : Adam Greenberg
Montage : Kent Beyda
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[1] Kenneth Johnson, créateur de la série V, adapta le concept originel à la télévision, en une série le temps d'une saison 1989-1990, puis en téléfilms durant la décennie suivante.
[2] Jerry Goldsmith composa initialement la musique du film mais celle-ci fut rejetée.
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