Vu une première fois par le préposé à la chronique il y a tout juste dix ans, quand le contrebassiste Dave Holland était accompagné de son quintette (1)
constitué du vibraphoniste Steve Nelson, du tromboniste Robin Eubanks,
du batteur Nate Smith et de son fidèle saxophoniste Chris Potter, son passage annoncé au New Morning et l'excellent souvenir de ce mémorable concert rouennais pouvaient difficilement laisser indifférent. Dont acte.
Premier britannique à compter dans les rangs de la formation électrique de Miles Davis au tournant des années 60-70, quand le trompettiste enregistra les retentissants et fondateurs In A Silent Way et Bitches Brew (2), le musicien Dave Holland signa justement en 2013 avec Prism un disque d'autant plus notable, que celui-ci rappelait le groove davisien de ses jeunes années, sans céder toutefois aux sirènes d'une stérile nostalgie.
Premier britannique à compter dans les rangs de la formation électrique de Miles Davis au tournant des années 60-70, quand le trompettiste enregistra les retentissants et fondateurs In A Silent Way et Bitches Brew (2), le musicien Dave Holland signa justement en 2013 avec Prism un disque d'autant plus notable, que celui-ci rappelait le groove davisien de ses jeunes années, sans céder toutefois aux sirènes d'une stérile nostalgie.
De cette formation originale baptisée du même nom que le dit album, le contrebassiste s'entoura une fois encore d'un casting impeccable, croisant ancien, récent et nouveau sideman : le retour du guitariste Kevin Eubanks, frère de Robin, avec qui Holland enregistra il y a un peu plus de vingt ans le très remarqué Extensions, la nouvelle participation depuis Pass It On (2008) d'Eric Harland ou l'un des plus talentueux et incontournables batteurs des années 2000, et enfin le claviériste et pianiste Craig Taborn, comparse de Chris Potter depuis presque dix ans, soit un nouveau partenaire de jeu idéal pour ce versatile et aventureux jazzman.
Comme attendu, le concert de ce 5 mai fit la part belle au métissage des genres, brassant autant les influences extra-jazz (funk, blues, rock) que les orchestrations (tantôt électrique par la guitare et le Fender Rhodes, tantôt acoustique par la contrebasse et le piano). Or si la prestation en studio du quartette faisait déjà l'unanimité, les deux sets joués furent d'un tout autre calibre. Menée tambour battant par la batterie explosive d'Eric Harland (3), la formation de Dave Holland débordait d'une énergie rare autour des claviers funky de Craig Taborn et la guitare bluesy de Kevin Eubanks. Passé un tour de chauffe d'une heure, la première partie céda sa place à un assourdissant second set de soixante-quinze minutes de musique non-stop, où Dave Holland et consorts remirent d'une certaine manière les pendules à l'heure en redéfinissant à eux seuls ce qu'aurait dû être le jazz fusion.
Grosse claque. En attendant (on l'espère) un nouvel album de cette enthousiasmante formation.
Dave Holland & Prism
Dave Holland (Contrebasse)
Kevin Eubanks (Guitare)
Craig Taborn (Fender Rhodes, piano)
Eric Harland (Batterie)
Kevin Eubanks (Guitare)
Craig Taborn (Fender Rhodes, piano)
Eric Harland (Batterie)
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(1) Le quintette enregistra par la suite l'album Critical Mass qui sortit l'année suivante en 2006.
(2) Le second étant bien sûr le guitariste John McLaughlin. A noter que Dave Holland participa également à l'album précédent, Filles de Kilimandjaro.
(3) Une deuxième grosse caisse à sa gauche servait d'appoint à la charleston.
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