A défaut d'être comme l'Iguane, de croire que le fait d'être exposé aux amplis et aux guitares électriques peut modifier l'alchimie d'un corps [1], la saturation ou autres riffs bruitistes ont depuis très longtemps provoqué un attrait particulier chez ma personne... pas tant guidé par un désir inavouable d'acouphénïte aiguë mais le sentiment paradoxal d'une certaine quiétude face à ces assauts saturés, une extase hautement sensorielle pouvant paradoxalement offrir un large panel de couleurs, riches à l'écoute de The Diamond Sea des Sonic Youth ou froides et déshumanisées chez Godflesh (Pure II). Une alternance de chaud et froid à l'image du Feedbacker des japonais Boris.
Si sur leur premier album (Absolutego), la formation en provenance de Tokyo menée par Atsuo (batterie/chant), Wata (guitare) et Takeshi (basse/guitare) se fondait clairement dans le moule d'un metal drone, trivialement une version kamikaze de Earth s'acoquinant avec les secousses telluriques d'un Sleep, le patronyme du groupe ne laissait que peu de place aux mystères, leur principale influence ou prochaine ligne de conduite se prénommait The Melvins.
Car en plus de faire référence à la première chanson de Bullhead (1991), album de Buzz Osborne & co, on retrouve en effet chez le trio cette capacité à transcender les genres [2] avec un goût volontaire pour les dissonances.
Après deux albums teintés de sons seventies, soit un album stoner, le bien nommé Heavy Rocks (2002), et le bouillant Akuma no Uta sorti l'année suivante [3], Boris embraye avec de nouveau, comme trois années auparavant, avec un album composé d'une seule chanson (scindée cette fois-ci en 5 parties). Contrairement à Flood (2000) qui se voulait beaucoup plus proche d'un minimalisme psychédélique, Feedbacker entretient une atmosphère beaucoup plus tendue ou comment s'approcher le plus tard possible de la rupture en caressant l'auditeur d'électricité distordue.
Boris At Last - Feedbacker s'ouvre par une lente montée dissonante, une longue plainte saturée, transition parfaite pour une deuxième plage mélodique et ambient au parfum de plus en plus dramatique. Une tension accumulée au cours de ces deux parties devant impérativement céder sa place à une rage purement rock'n'roll le temps d'une Part III, le dernier sursaut de vie et de fureur avant le magma sonore, véritable maelström bruitiste où viendront s'engouffrer les derniers espoirs perdus sur la dernière plage, variation du thème désespéré de la partie II offrant une dernière saturation discontinue en guise de sarabande finale à l'existence de la demoiselle gisant désormais dans une mare de sang.
Un des albums de 2003.Si sur leur premier album (Absolutego), la formation en provenance de Tokyo menée par Atsuo (batterie/chant), Wata (guitare) et Takeshi (basse/guitare) se fondait clairement dans le moule d'un metal drone, trivialement une version kamikaze de Earth s'acoquinant avec les secousses telluriques d'un Sleep, le patronyme du groupe ne laissait que peu de place aux mystères, leur principale influence ou prochaine ligne de conduite se prénommait The Melvins.
Car en plus de faire référence à la première chanson de Bullhead (1991), album de Buzz Osborne & co, on retrouve en effet chez le trio cette capacité à transcender les genres [2] avec un goût volontaire pour les dissonances.
Après deux albums teintés de sons seventies, soit un album stoner, le bien nommé Heavy Rocks (2002), et le bouillant Akuma no Uta sorti l'année suivante [3], Boris embraye avec de nouveau, comme trois années auparavant, avec un album composé d'une seule chanson (scindée cette fois-ci en 5 parties). Contrairement à Flood (2000) qui se voulait beaucoup plus proche d'un minimalisme psychédélique, Feedbacker entretient une atmosphère beaucoup plus tendue ou comment s'approcher le plus tard possible de la rupture en caressant l'auditeur d'électricité distordue.
Boris At Last - Feedbacker s'ouvre par une lente montée dissonante, une longue plainte saturée, transition parfaite pour une deuxième plage mélodique et ambient au parfum de plus en plus dramatique. Une tension accumulée au cours de ces deux parties devant impérativement céder sa place à une rage purement rock'n'roll le temps d'une Part III, le dernier sursaut de vie et de fureur avant le magma sonore, véritable maelström bruitiste où viendront s'engouffrer les derniers espoirs perdus sur la dernière plage, variation du thème désespéré de la partie II offrant une dernière saturation discontinue en guise de sarabande finale à l'existence de la demoiselle gisant désormais dans une mare de sang.
[1] "Je suis sûr que le fait d'être exposé et d'entendre ma propre voix amplifiée a modifié l'alchimie de mon corps, dans lequel, après tout, réside la vie" cf l'autobiographie des jeunes années d'Iggy Pop, I Need More.
[2] Vous mélangez du sludge metal, du doom metal, du drone doom, du stoner rock, du rock psychédélique, un peu de dark ambient, une bonne louche de noise rock et vous obtenez Boris.
[3] En plus d'être une synthèse idéale des styles susmentionnés précédemment, l'album a la particularité d'avoir deux pochettes différentes rendant hommage au Bryter Layter de Nick Drake et au Welcome to Hell de Venom
[2] Vous mélangez du sludge metal, du doom metal, du drone doom, du stoner rock, du rock psychédélique, un peu de dark ambient, une bonne louche de noise rock et vous obtenez Boris.
[3] En plus d'être une synthèse idéale des styles susmentionnés précédemment, l'album a la particularité d'avoir deux pochettes différentes rendant hommage au Bryter Layter de Nick Drake et au Welcome to Hell de Venom
Un grand album. Une référence dans le domaine du drone-doom. Je trouve Boris aussi fascinant que Om, avec un côté Sunn O))) aussi. Mais je préfère encore "Flood" et "Akuma No Uta"... et "Soirée Disco".
RépondreSupprimer@ Nathan: Tu snobes Miss camping!!! ;-)
RépondreSupprimerPour le reste, Boris fait partie de mes dernières grosses claques musicales de ses dernières années, et ce Feedbacker en est la cause.
dans un genre chanté et un peu plus mélodique le premier codeine est pas mal aussi mais c'est nettement plus calme
RépondreSupprimeret merci pour la decouverte je crois que je vais me pencher plus avant sur tout ce pan du rock
@ Diane: Et pour l'aspect ultra revêche, il faudrait aussi mentionner les collaborations de Boris avec leur compatriote, le terroriste sonore Merzbow.
RépondreSupprimerLe disque qu'a fait à ce propos en commun Boris et Sunn O))) est aussi plus que recommandable ;-)
Ce qui manque à Boris, c'est d'avoir tâté du surf rock, la prochaine fois peut-être :-D
ah la quasi intégrale merzbow figure en bonne place dans les discothèque de ma douce
RépondreSupprimer@Diane: oui comme réveil matin, c'est assez sympathique, en tout cas détonant :-D
RépondreSupprimerpetite exagération - je n'ai par exemple pas la Merzbox, coffret noir contenant 100 cd du monsieur. Je l'ai vu en concert par contre. D'ailleurs, je préfère Otomo Yoshihide.
RépondreSupprimerMasonna c'est franchement bon aussi, dans ce genre.
RépondreSupprimerEt dans le genre extrême, j'ai un bootleg d'un live d'Alec Empire (ATR) avec Merzbow au CGBG. Ca... secoue.
CBGB, pardon. :)
RépondreSupprimer@ Nathan: oui je connais ce fameux live (depuis sa sortie), mais jamais eu l'occasion d'y jeter une oreille... pour l'instant ;-)
RépondreSupprimerJe peux faire tourner, s'il faut... :)
RépondreSupprimerNom de Zeus, mais c'est presqu'aussi chiant que du Mono ton affaire... A croire qu'il vaut mieux préférer le Norvégien au Japonais...
RépondreSupprimer@ Xavier: http://www.youtube.com/watch?v=3ocS6IGaaT8
RépondreSupprimerJe t'en foutrais du chiant quand on écoute les Libertines :-D
je suis en train de concocter ma sélection pour les 100 disques des années 2000 (comme je l'avais déjà fait pour les 70's et les 90's) que je devrais publier prochainement et ce "feedbacker" en fait bien sûr partie
RépondreSupprimer@ Nyko: les grands esprits se rencontrent ;-)
RépondreSupprimerah beh c'est marrant, je fait une playlist avec les 100 morceaux des annees 2000 qui m'ont marqué
RépondreSupprimeren même temps c'est pas très original.
et puis je doute d'arriver à 100 en fait.
déjà faudrait que je reclasse mon DD convenablement ainsi que les étagères à cd