Cronico Ristretto : Orcs! - James MacPherson (2011)

Dans la série « le préposé avait signé pour un nanar et il s'est fait eu », je voudrais Orcs! Le film de James MacPherson partait pourtant sous les meilleurs hospices : un budget famélique, des professionnels inconnus et un synopsis nous rappelant aux bons souvenirs d'un autre mauvais film sympathique, qui flirtait également avec la fantasy horrifique claudicante : Ogre... Alors, qu'est-ce qui a cloché ?!

L'histoire était pourtant alléchante pour l'amateur de déviance cinématographique : des guerriers orcs affamés s'échappent des tréfonds d'une montagne pour conquérir le monde avec pour seul rempart contre cette barbarie world of warcraftienne, le fier ranger Cal Robertson (Adam Johnson), son preux et naïf adjoint-stagiaire Hobart Moss (Maclain Nelson) et enfin son ex-petite amie Katie (Renny Richmond). L'affiche aurait dû alerter le préposé docteur, au même titre que la bande-annonce, mais une fois encore ce dernier fut le jouet d'une précipitation finalement bien venue tant l'objet s'apparenta à une agréable surprise, et ceci, dès les premières minutes.
 
 
Cal et Hobie... ce qui reste d'un golfeur et le chef orc himself

D'une idée de départ sortie de l'imaginaire d'adolescents mal dégrossis sevrés à Tolkien et consorts, torchant sur le coin d'une table, entre deux gorgés de sodas hyper-caloriques et une bouchée de hamburger dégoulinant, cette histoire improbable d'une invasion orc (dans un parc national paumé en plein Wyoming ?!!), Orcs! croise la route d'adolescents devenus adultes, qui auront finalement découvert les joies du second degré.

Orcs!, de par sa nature potache et son univers parodique, se détache quasi automatiquement des craintes suscitées en préambule. Le personnage principal reprend les bases désormais connu de l'anti-héros fumiste, glandeur, profitant par exemple de son statut enviable (?) de ranger pour confisquer l'herbe de jeunes campeurs venus passer leurs vacances dans SON parc national. Mieux, se dégage ainsi tout au long du métrage un humour et un prétexte fantastique évoquant par moment celui du trio britannique Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost de Shaun of the Dead.

Ou comment une moustache dissipe les menaces d'un film trop sérieux

Le faible budget (estimé à 3 millions de dollars), s'il limite pour des raisons évidentes les prétentions scénaristiques et visuelles du film, n'entame en rien l'ambiance « débridée » d'Orcs! Au contraire, on soulignera sinon l'inventivité, tout du moins le pragmatisme de la réalisation de James MacPherson misant davantage sur la suggestion (valant mieux que le ridicule d'un étalage bon marché), à l'image des guerriers orcs qui sont la plupart du temps engoncés dans leurs armures, enlevant à de très rares occasions leur heaume (dévoilant toute fois des maquillages efficaces). Les seules réserves proviennent de la dernière partie du film, ou le siège du poste des rangers par « l'armée » orc (une dizaine de figurants au grand maximum), l'humour se dilue au profit d'une action mettant cruellement en lumière le manque de moyens de l'équipe.

Venez donc suivre les aventures d'un ranger épris de liberté, de son adjoint croisement réussi (?) entre un boy-scout et un nerd, et enfin de l'ex-petite-amie de notre héros passée maître dans l'art de faire bander son arc contre la menace orc.

Un bon petit film sans prétention, une alternative sérieuse aux productions misérables de SyFy (Ogre) ou d'Asylum (Supercroc), en espérant que la fine équipe puisse prochainement continuer sur la même voie avec plus de moyens.






Orcs ! | 2011 | 101 min
Réalisation : James MacPherson
Scénario : Anne K. Black, Jason Faller, Kynan Griffin, Justin Partridge
Avec : Adam Johnson, Renny Richmond, Maclain Nelson, Michael Behrens, Austin M. Craig, Tomek Debowski, Stan Ferguson
Musique : Panu Aaltio, Ben Carson
Directeur de la photographie : Cammon Randle
Montage : Kohl Glass

2 commentaires:

  1. on te sent presque décu, là...

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  2. @ Xavier: Après plusieurs productions dignes des pires margoulins comme The Asylum ou SyFy, on est en droit de ne pas être déçu devant un tel film ;-)
    Mais c'est vrai que j'avais signé pour une daube :-P

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