Cheval-Mouvement: le 1er Burger solo

Prouvant une fois de plus (encore que je n'avais point besoin d'une autre preuve de mon délabrement moral) que je suis bien à la ramasse ces temps ci (et vous ne subissez pas mes lamentations égocentriques nocturnes), j'ai appris en début de semaine que Rodolphe Burger venait de sortir un album solo. Certes, pas de quoi faire tourner les serviettes pour le commun des mortels, n'empêche le petit noyau d'admirateurs qui gravite autour du bonhomme a du se sentir plutôt soulagé.

Dix ans qu'on attendait un nouvel album solo, ce n'est pas rien. Cela dit, cette décennie fut loin d'être vide artistiquement... au contraire! Rodolphe a simplement multiplié les collaborations (James Blood Ulmer, Alain Bashung, Olivier Cadiot...), fondé une maison de disque, Dernière Bande, produit nombres d'artistes via son label (Fred Poulet, Alain Bashung, Chloé Mons, Jeanne Balibar...) ou pas (Jacques Higelin, Françoise Hardy). Et voici que No sport fait enfin son apparition. Mais aujourd'hui, pour changer, on va regarder dans le rétroviseur et s'intéresser au premier effort de Rodolphe Burger, lorsque ce dernier faisait encore parti du groupe Kat Onoma.

En 1993 Burger enregistre ainsi à Bruxelles son premier album solo Cheval-mouvement. LP qui se distingue des précédents efforts de son groupe (en particulier l'excellent Billy the Kid), ce dernier étant profondément minimaliste et principalement acoustique. L'une des forces du disque provient de son ambiance crépusculaire (The Shape of the Ground ouvrant l'album) appuyé par la belle voix grave de Burger. De même, en disant plus haut que Cheval-mouvement était majoritairement acoustique, ceci ne signifie pas que Burger suit la grammaire folk classique, ce qui sur le fond pourrait le rapprocher d'un Will Oldham alias Bonnie "Prince" Billy. De même, Burger n'oublie pas de brancher les amplis, histoire d'ajouter quelques couches de distorsions (Sing).

Au niveau des textes, les habitués de Kat Onoma ne seront pas non plus déstabilisés puisque Burger chante sur des textes d'Olivier Cadiot, Thomas Lago ou Jack Spicer. De même, comme il nous le prouvera sur ces prochains LP solo, nous avons droit à une reprise, et en attendant celle des Stones sur Meteor Show, Burger s'attelle à un des classiques de l'Iguane Iggy Pop, The Passenger (à noter que la vidéo d'aujourd'hui propose un rendu plus électrique que la version de l'album). Et puis il faut aussi noter que la chanson qui donne son nom à l'album en plus de faire parti des meilleurs créations de son auteur, n'est pas sans rappeler l'approche d'un John Coltrane via son My Favourite Things, Burger sur ses prochains disques n'hésitera pas ainsi à la ré-écrire totalement.

4 commentaires:

  1. Arrêtes de dire "effort" à la place d'album bon sang, c'est un affreux tic de langage.
    Sinon,
    Bon sang c'est la classe ! Rodolphe Burger c'est le panard. Olivier Cadiot aussi.
    YES ! YES ! YES !
    & WwwwwwwwiiiZZZZZZZZ BING !

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  2. Excellent ! Merci de m'avoir fait découvrir cet artiste ! ;)

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  3. Merci ! Une belle découverte.

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  4. Merci pour cette découverte, encore un artiste que je ne connaissais pas du tout et que tu me donne envie d'écouter : )

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