Live report : The Jon Spencer Blues Explosion - La Gaîté lyrique, Paris, 04 novembre 2015

Réapparu après un long hiatus au début des années 2010, d'abord par la sortie discrète du EP Black Betty enregistré conjointement avec Buzz Osborne et the Melvins, puis par celle de leur nouvel album Meat + Bone en 2012, huit années après leur précédent LP, le trio The Jon Spencer Blues Explosion signait cette année avec Freedom Tower: No Wave Dance Party 2015, un retour remarqué en mars dernier. Disque hommage à leur ville originelle New-York, l'album s'éloignait définitivement des orientations Stoniennes époque Plastic Fang (2002) pour revenir à l'énergie brute de leur début : un rock primal à l'urgence salvatrice. Mieux, jamais en studio les trois musiciens ne s'étaient tant rapprochés sur la forme de l'intensité qui caractérise leurs performances publiques. De quoi pousser aisément le préposé à la chronique à se déplacer à la Gaîté lyrique, et trouver par la même occasion la réponse à une des questions existentielles qui taraudent le rock critic aujourd'hui: est-il possible de pratiquer encore en 2015 du rock'n'roll en mocassins blancs ? Mais n'allons pas trop vite.
  
 
   
Accompagnée pour l'occasion du seul Andy Zammit à la batterie et au clavier, Gemma Ray eut la tâche délicate de faire patienter un public venu pour les assauts noisy de Jon Spencer et consorts. En une demie-heure et une robe à fleurs, la chanteuse britannique réussit haut la main à envouter l'assistance. A mi-chemin entre Hope Sandoval de Mazzy Star et P.J. Harvey, la musique de miss Ray se distingua par ses balades noires aux atmosphères empreintes de nostalgie 60's au son de sa guitare Gretsch. S'il peut paraitre déplacé d'écrire la mention "à découvrir" (son premier album The Leader date de 2008), il n'en demeure pas moins qu'à la fin de sa prestation, l'envie d'écouter son dernier disque en date, Milk for Your Motors (2014), devait germer dans de nombreuses têtes.

 
  
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Furieux. Jouissif. Infatigable. Bête de scène scandant comme à son habitude ses fameuses injonctions jonspenceriennes, les qualificatifs pour définir le leader du JSBX ne manquent pas, en sus des mocassins blancs à ses pieds. Véritable pile électrique sur ressort, à la différence de son comparse Judah Bauer tout en coolitude (et également en mocassins blancs), et de Russell Simins dans le rôle statique du métronome frénétique, le jeune quinquagénaire offrit un bain de jouvence et une démonstration remarquée à son public parisien. Punk, rock'n'roll, blues, garage, groove, etc., en somme aux confins des influences et à la recherche d'un chaînon manquant rock, le Blues Explosion enchaîna à vitesse grand V et en moins d'une heure les brûlots de leur répertoire récent, dont la majeure partie des chansons issues de Freedom Tower. Le temps de quitter momentanément la scène pour mieux revenir lors d'un rappel de trente minutes toujours aussi intense et passionné, le trio s'attacha par la suite à reprendre plusieurs classiques en provenance des 90's.

A la fin du concert, le constat fut sans appel : The Blues Explosion is (still) NUMBER ONE !!!
 
 
 
 
 
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The Jon Spencer Blues Explosion
Jon Spencer (Guitare, theremin et chant)
Judah Bauer (Guitare)
Russell Simins (Batterie)

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